V.4. Sens de la relation entre la croissance
économique et le développement boursier
Sous l'hypothèse de stationnarité des
séries, les estimations des deux modèles nous donnent les
résultats synthétisés dans le tableau ci-dessous:
Tableau 16 : Synthèse
du sens de la relation entre le développement boursier et la croissance
économique
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Modèle 1
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Modèle 2
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Effet de la bourse sur le PIB
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Effet du PIB sur la bourse
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Décision
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Sens de la relation
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signe
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Sens de la relation
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signe
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ASS.
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CAPBOURS ? G
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B-
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G ?CAPBOURS
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A_
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Absence d'une relation significative
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RTO ?G
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A-
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G ?RTO
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B-
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Absence d'une relation significative
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TRAVAL ? G
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A-
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G ?TRAVAL
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A-
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Absence d'une relation significative
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ASE.
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CAPBOURS ? G
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B+
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G ?CAPBOURS
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A-
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Unidirectionnelle de Capbours ? G
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RTO ?G
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A+
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G ?RTO
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A+
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Bidirectionnelle de RTO?G
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TRAVAL ? G
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A-
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G ? TRAVAL
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A-
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Absence d'une relation significative
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A+ : positif et signicatif . A- : positif
et non significatif. B+ : négatif et significatif
B- : négatif et non significatif.
Source : Auteur à partir de Stata
12
Partant des résultats obtenus, le tableau 16 nous
indique, l'absence d'une relation significative entre le
développement boursier et la croissance économique en ASS (Rejet
total de H1 et H2). Ce résultat corrobore
ceux d'Adjasi et Biekpe (2005) d'Adusei (2014) au Ghana. Ce résultat
s'explique par :
Les contraintes de taille, de volume d'opérations, de
liquidité et de nombre de titres disponibles obligent les marchés
financiers africains à fonctionner un peu comme des investissements
privés où seulement quelques traders/dealers peuvent structurer
la grande majorité des demandes des investissements institutionnels. Les
marchés financiers africains se retrouvent donc isoler dans le
système financier international. Cet isolement rend à priori les
marchés africains moins attrayants pour les grands gestionnaires de
fonds pour qui la capacité de pouvoir déplacer rapidement les
capitaux est un critère sur lequel ils font rarement des compromis.
Paradoxalement, l'isolement des marchés africains met ces derniers
à l'abri des tourbillons et des effets boule-de-neige des autres
marchés développés et émergents. L'isolement fait
également en sorte que les performances des marchés africains
dépendent essentiellement des fondamentaux de l'économie du
continent et des pays hôtes.
Par contre en ASE entre le ratio de Capbours et la
croissance économique, il existe une relation unidirectionnelle, qui va
de la finance vers la croissance (vérification partielle
H1). Ce résultat est contraire est celui de
Robinson (1952) qui stipule que « là où la
croissance conduit la finance suit », Rousseau et Wachtel
(2000), Ang et McKibbin (2007) en Malaisie qui ont trouvé que c'est la
croissance qui cause le développement financier à long terme, et
non le contraire. Ces résultats sont similaires à ceux
trouvés par Christopoulos et Tsionas (2004) Mohtadi et Argarwal (2008),
qui montrent l'existence d'une relation de long terme unidirectionnelle qui va
du développement boursier vers la croissance économique,
Par ailleurs, il existe une relation bidirectionnelle
entre la Rto et la croissance économique en ASE (acceptation totale de
H1 et H2). Cette relation inter-croissée
entre liquidité boursière et croissance économique a
été également mise en évidence par les
résultats de : Patrick (1966), Greenwood et Jovanovic (1990), Saint Paul
(1992), Boyd et Smith (1996), Demestriades et Hussein (1996), Greenwood et
Smith (1997). Ces derniers soutiennent fortement la présence d'une
relation bidirectionnelle entre la rotation en volume des transactions et la
croissance économique.
Enfin en ASE, l'absence d'une relation significative
entre le ratio Traval et la croissance économique (Rejet total de
H1 et H2).
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