2.6.2 Quelques résultats antérieurs
Le phénomène de résonance stochastique a
été initialement introduit dans [29] (voir aussi [25] dans le but
de proposer une explication de l'apparence régulière
d'époques glaciaires (c.f. [14] pour une description de leur
modèl). Depuis, la résonance stochastique a été
observée dans de nombreux systèmes physiques et biologiques, voir
par exemple [27], [28], [26].
Pour être concrets, considérons
l'équation
1
dxt = [xt- x3 t + A
cos(yt)]dt + u vådWt
å
dyt = 1
|
(2.67)
|
Elle décrit le mouvement suramorti d'une particule dans
un potentiel V (x, y) = -2x2 +
1
1 4x4
+Acos(y)x, où le dernier terme agit
comme une force déterministe périodique. Si A <
Ac := 2/(3v3), alors la variété lente,
d'équation x - x3 =
Acosy, comporte deux branches stables, que nous noterons
x? -(y) <
x?+(y),
séparées par une branche instable
x? 0(y). Soit H = V
(0, H/2) - V (1, H/2) =
1/4 la hauteur de la barrière de potentiel pour cos y
= 0. Les cas suivants peuvent se présenter :
1. si u = 0 et 0 < A < Ac,
les trajectoires restent toujours voisines de l'une des variétés
stables (c'est-à-dire l'un des puits de potentiel), sans jamais visiter
l'autre variété stable;
2. si u > 0 et A = 0, on a affaire au
problème bien connu du passage stochastique par-dessus une
barrière de potentiel : les transitions ont lieu à des temps
aléatoires, dont la loi converge, pour u ? 0, vers la loi
exponen-
tielle [31], d'espérance d'ordre
åe2H/ó2 (ceci reste vrai pour des potentiels
multidimensionnels);
3. si u > 0 et 0 < A <
Ac, la loi des transitions aléatoires sera
infuencée par le terme périodique -A
cos(y)x, qui rend ces transitions plus probables
à certains instants qu'à d'autres; c'est cette trace du
caractère périodique
2.6 Résonance stochastique 63
FIGURE 2.6 - FF1611 Une trajectoire (trait fin) de
l'équation (2.67) présentant le phénomène de
résonance stochastique. La trajectoire saute presque
périodiquement d'une variété stable à l'autre
(courbes en gras) en passant par dessus la barrière de potentiel (en
traitillé).
du forçage dans le comportement de xt que l'on
dénomme résonance stochastique
Les premières approches mathématiques à
ce problème se sont concentrées sur des versions
simplifiées de l'équation (2.67). En particulier, le cas
où le potentiel V (x, y) est une fonction constante
par morceaux de y a été considéré dans F291, et
plus récemment dans F321. Le cas d'une variable x discrète, i.e.
d'une chaîne de Markov, a été étudié dans
F331,F341, puis dans F351. Enfin, les physiciens ont passablement
étudié les propriétés spectrales du
générateur de (2.67) et la densité de probabilité
F361, F371. Ces difféerentes approches montrent en particulier que le
phénomène de résonance est le plus prononcé pour
une période 1/å proche du temps de Kramers
e2H/ó2.
Une description du comportement des trajectoires a
été donnée pour la première fois par Freidlin dans
F381, en utilisant la théorie des grandes déviations. Ses
résultats montrent que les trajectoires convergent en
probabilité, au sens de la norme Lp, vers une fonction
périodique P(t) :
lim
ó?0å=e-2H1/ó2
|
~ Z T )
P | xt - P (t) |p
dt > ä = 0 (2.68)
0
|
2.6 Résonance stochastique 64
pour H1 > H, tous 8 ; T > 0 fixés et p ~ 1. La
fonction P(t) suit le fond d'un puits de potentiel, en changeant de puits deux
fois par période. Ce résultat s'applique à une classe de
systèmes trés générale, en revanche il ne donne pas
d'informations sur la vitesse de convergence, ni sur sa dépendance de 8
et p.
|