La francophonie et la médiation dans la crise ivoirienne de 2002 à 2010.( Télécharger le fichier original )par Sika Gautier ADOMON Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 2014 |
B) Le non renouvellement du mandat du Représentant du Secrétaire général de l'OIFLes dissensions au sein de l'OIF nées de la création du Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général à Abidjan ainsi que la nomination de Lansana Kouyaté au poste de Premier Ministre de consensus en Guinée en février 2007, n'ont pas favorisé la poursuite de la mission de l'Envoyé spécial : « le Bureau sera fermé103(*) ». Pourtant, « les initiatives et les mécanismesrelatifs au règlement des crises et des conflits (qui) sont appelés à se déployer dès leurs premières manifestations, et aussi longtemps que nécessaire, en raison du caractère non linéaire des processus de paix104(*). » En effet, l'une des premières actions posées par le Secrétaire général de la Francophonie dans la crise est la nomination de l'Ambassadeur Lansana Kouyaté, comme envoyé spécial pour sa connaissance des responsables et acteurs politiques de la sous-région d'Afrique de l'ouest. Celui-ci sera confirmé dans ses fonctions par le successeur de Boutros Boutros Ghali et même un Bureau de représentation sera ouvert et dont la charge lui sera confiée, en avril 2003. Monsieur Kouyaté, exercera, de 2003 jusqu'à 2007, où seront signés les accords de Ouaga, à la fois les fonctions de représentant permanent de l'OIF au sein du comité de suivi des accords de Marcoussis du 23 janvier 2003, transformé en Groupe de travail international d'accompagnement du processus de transition, et de Chef du Bureau de l'OIF à Abidjan. Malgré le travail remarquable accompli et ses actions qui ont permis à la Francophonie d'être visible aux côtés des autres organisations, « l'expérience du Bureau ne sera pas rééditée en raison des controverses suscitées au sein de l'organisation autour de l'opportunité105(*)» .Cette situation qui pourrait jouer sur la crédibilité de l'organisation vis-à-vis de ses partenaires dans la gestion de conflits pose en réalité le problème de moyens financiers que l'OIF accorde à ce volet de son action. En définitif, la crise survenue en Côte d'Ivoire a montré dans la pratique, les limites du mécanisme de prévention d'une part et le manque de réaction rapide de la Francophonie en cas d'urgence. En effet, en adoptant la Déclaration de Bamako, les participants ont fait le constat d'un nombre important de conflits en Afrique d'où la nécessité de prévenir leur résurgence et en cas de crise « de prendre toute initiative destinée à prévenir leur aggravation et à contribuer à un règlement106(*)». * 103ChristineDESOUCHES « Médiation et Francophonie : principes, démarche et pratique » dansMédiation et facilitation dans l'espace francophone: Théorie et Pratique, Tome 1, Editions : Bruylant, 2010, Bruxelles, p.308 * 104Christian VALANTIN, La Francophonie ou le dialogue pour la paix, p.174 * 105idem,p.308 * 106 Chapitre 5.2 de la déclaration de Bamako |
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