La francophonie et la médiation dans la crise ivoirienne de 2002 à 2010.( Télécharger le fichier original )par Sika Gautier ADOMON Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 2014 |
PARAGRAPHE II : LES AUTRES ACTEURS DE LA RESOLUTION DES CONFLITSA- La Délégation à la Démocratie, à la Paix et aux Droits de l'HommeDepuis l'adoption des Déclarations de Bamako (2000) et de Saint Boniface (2006), la Francophonie a acquis une nouvelle dimension politique. A cet effet, l'OIF s'engage selon les engagements pris par le Sommet, pour le respect des droits de l'Homme, l'enracinement de la démocratie et la consolidation de la paix. Mais la mise en oeuvre de ces engagements implique un système d'alerte précoce, la prévention des conflits et l'appui aux processus de sortie de crise et de transition. Comme, nous l'avons souligné, ces textes donnent une prépondérance d'actions au Secrétaire général qui agit en étroite collaboration avec le CPF ou en consultation du Président de la CMF. Mais dans sa mission de prévention, le Secrétaire général s'appuie sur la Délégation à la Démocratie, à la Paix et aux Droits de l'Homme (DDHD). En effet, la première responsabilité de l'OIF est de « tenir informé en permanence de la situation de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace francophone, en s'appuyant notamment sur la Délégation à la Démocratie et aux Droits de l'Homme, chargée de l'observation du respect de la démocratie et des droits de l'Homme dans les pays membres de la Francophonie »(5.1). « Afin de collecter le maximum d'informations, la DDHD, devenue la délégation aux droits de l'Homme, à la démocratie et à la Paix (DDHDP) après fusion avec la Délégation générale à la coopération juridique et judiciaire en 2005, s'appuie sur un réseau d'informations constitué de structures institutionnelles et d'organisations internationales non gouvernementales54(*) ». Cette collecte d'informations permet la production « de rapports périodiques qui permettent d'évaluer l'état de la démocratie dans les différents pays francophones et de fonder des recommandations transmises au Secrétaire général de la Francophonie aux Etats55(*) ». Mais, notons que parallèlement à cette structure, le Secrétaire général recueille des informations auprès de « l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), les opérateurs directs et les délégations permanentes de l'OIF ». Ainsi, le mécanisme de prévention des conflits de l'OIF est basé sur des institutions politiques et des organes d'appui efficients qui « confèrent à l'OIF des capacités de diplomatie préventive (médiation, facilitation, information, observation)56(*) ». Pour l'heure, la plupart des actions d'alerte précoce et de mécanismes de réaction sont menées par la DDHDP qui bien qu'ayant « connu depuis 2003 un accroissement non négligeable de ses effectifs57(*) » arrive difficilement à couvrir toutes les zones de conflits car « les différentes tâches y afférentes à la préparation et à la mise en oeuvre des missions de médiation ou de facilitation sont très exigeantes et lourdes et sont dans la plupart des cas assumées par les mêmes personnes affectées aux autres actions relatives aux domaines de la paix, de la démocratie et des droits de l'Homme58(*) ». * 54 Op.cit, Mme Trang (PHAN) et alii, « Francophonie et Mondialisation », tome 2, p88 * 55 Idem,p 88 * 56 Koné YORO, « Vers un Système d'Alerte Précoce adapté », Revue internationale et stratégique 2008/3 (n° 71), p.119. * 57 Rodrigue (TASSE), « Francophonie et médiation des crises politiques en Afrique : le cas de Madagascar » Mémoire de Master 2, 2012, Institut des relations internationales du Cameroun, P56 * 58idem |
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