Production durable du cacao en Côte d'Ivoire.( Télécharger le fichier original )par Sika Gautier ADOMON Université Jean Moulin Lyon 3 - DU 2014 |
II) LES FACTEURS DÉTERMINANTS DE L'ESSOR DE LA PRODUCTION DU CACAOA) LES FACTEURS LIÉS À LA PRODUCTION AGRICOLELa Côte d'Ivoire dispose dans sa partie sud, d'un climat humide, chaud et régulier favorable au développement de cet arbre délicat, les températures moyennes annuelles varient de 24 à 32 °C (Kouamé et al., 2007). Cette végétation avantageuse sera appuyée par la politique de vulgarisation des cultures de rente. L'Etat a crée un organisme étatique : l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER), pour l'encadrement des paysans, notamment en termes de techniques de production et d'utilisation d'intrants, et une Société d'État d'assistance technique pour la modernisation de l'agriculture en Côte d'Ivoire (Satmaci)14(*). Dans les années 70, la Banque Nationale pour le Développement Agricole (BNDA) est créée pour financer le secteur agricole. Malheureusement, les énormes déficits accumulés par cette structure étatique ont conduit à sa dissolution dans les années 1980. Par ailleurs, dès 1971, le cacao devient prioritaire sur le plan de la politique agricole. L'Etat reçoit d'importants financements internationaux (Banque mondiale, Fonds européen) qui permettent la mise en route d'un programme d'extension cacaoyère. Il fournit gratuitement aux planteurs un matériel végétal performant et son accompagnement (sachet plastique), il accorde, durant les quatre années d'attente d'entrée en production ; un« prêt extension cacaoyère », qui leur permet de financer les investissements. B) UNE VOLONTÉ POLITIQUE AFFICHÉE POUR LE CACAO ET LE CAFÉAfin d'encourager la production et assurer le désenclavement des zones de production, l'Etat a mis en place une politique de prix incitatif, à travers la création d'une caisse de stabilisation. En septembre 1955, deux Caisses sont créées en Côte d'Ivoire, une pour le café et l'autre pour le cacao. En février 1962, ces deux caisses sont fusionnées pour donner naissance à une « Caisse de stabilisation des prix du café et du cacao ».En avril 1964, cette caisse devient une société d'Etat dénommée Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles (CSSPPA ou CAISTAB). La CAISTAB, outil de politique agricole pour l'Etat de Côte d'Ivoire, était une structure de régulation dont l'objectif était de stabiliser les prix de manière à réduire les risques de revenus liés aux marchés internationaux (Source FIRCA15(*)). En outre, la politique d'aménagement du territoire a favorisé les extensions cacaoyères : la construction d'un pont sur le fleuve Sassandra et la création du port de San Pedro ouvrent le Sud-Ouest, quasiment vide de population, aux défrichements. L'ensemble de ces mesures aboutit à faire de la Côte d'Ivoire le premier producteur mondial : elle dépasse le Ghana à partir de l'année 197716(*). Le fossé ne cessera de s'agrandir, à la fois avec la chute continue de la production ghanéenne, qui passe en dessous de la barre des 200 000 tonne, et la croissance exponentielle de la récolte ivoirienne, qui atteint les 800 000 tonnes à la fin des années 80 (FREUD Ellen et alii). * 14 Satmaci : Société d'État d'assistance technique pour la modernisation de l'agriculture en Côte d'Ivoire * 15 Fonds Interprofessionnels pour la Recherche et les Conseils Agricoles * 16 Ellen Freud et alii, « les champs du cacao : un défi de compétitivité Afrique-Asie |
|