La coopération policière dans la zone CEMAC.( Télécharger le fichier original )par Platon Papin DONGMO TIODON Université de Dschang- CAMEROUN - Master 2 en Droit 2013 |
B. Le manque de coopération avec d'autres Etats non communautairesOn ne fera pas état du cas particulier des Républiques Démocratiques du Congo et de Sao Tome et principe, qui quoique n'étant pas membres de la CEMAC sont tout de même membres du CCPAC, mais on se penchera sur la situation avec le Nigéria. Avec une superficie de 924 000km2 et une population de 120 millions d'habitants environ le Nigéria est ce pays d'Afrique de l'Ouest qui se situe à la limite avec l'Afrique Centrale, plus précisément à l'Ouest du Cameroun. Encore appelés « syndicats », les groupes criminels Nigérians ont crée le réseau mondialisé le plus sophistiqué de livraison des stupéfiants, surnommé le « DHL de la dope »302(*). Les clans criminels Ibos, Yorubas à lagos, et Haoussas- Fulanis de Kaduna ont fait de leur pays la « tour de contrôle » mondiale du narcotrafic303(*). Implantés sur tous les cinq (5) continents, les syndicats Nigérians ont crée en Afrique un « marché commun criminel » incluant entre autres le Burkina-Faso, le Bénin, la Côte-D'ivoire, le Cameroun, le Tchad, le Gabon dans un réseau qui s'étend jusqu'en Afrique du Sud304(*). On comprend ainsi que grâce à la corruption, à la porosité des frontières, le territoire communautaire CEMAC sert de lieu de transit pour cette marchandise destinée aux quatre (04) coins du monde305(*). Par ailleurs les Etats de la CEMAC gagneraient à prendre en compte le plus rapidement possible le Nigéria dans le cadre de leur politique sécuritaire, lorsqu'on sait que depuis des décennies, et plus récemment encore en 2011, ce pays est le théâtre d'affrontement sanglants entre Chrétiens et Musulmans, lesquels affrontements sont nourris et entretenus par les actes terroristes de la secte Islamique « BOKO HARAM » qui aurait même déjà pénétré le territoire communautaire CEMAC, par l'Extrême Nord du Cameroun306(*). Pour éviter l'impasse dans laquelle pourrait nous conduire ces graves lacunes de la politique générale de coopération policière CEMAC, complétons les pistes de solutions données ça et là par d'autres solutions à portée plus générale en vue d'une amélioration. * 302 RAUFER (X.), QUERE (S.), Le crime organisé, collection que sais-je ? Paris, PUF, 2000, p. 51; et SOUILLEZ (C.), Lexique de sécurité, Paris, PUF, 2001, p. 47. * 303 RAUFER (X.), idem. * 304 Idem. * 305 SOUILLEZ (C.), op. cit., p. 48. * 306 Dossier de Malika GROGA-BADA et Georges DOUGUELI, paru dans l'hebdomadaire Jeune Afrique, n°2663 du 22 au 28 Janvier 2012, pp. 26-27. |
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