2.2.2. LES PROBLEMES DE LA SOCIETE SNEL
Selon le Chef de Centre à la SNEL/DRK, l'entreprise
connait actuellement plusieurs problèmes politiques.
Mais en quelque sorte, les problèmes d'ordre technique
et financier sont les plus remarquables dans la société et
exercent plus d'influence sur l'organisation de celle-ci.
La société connait aujourd'hui un
déficit énergétique au niveau de la centrale Ruzizi 1,
Cela est du à l'arrêt du quatrième groupe par manque des
pièces de rechange, manque d'entretien,... ce problème
étant généralisé, les trois groupes encore
fonctionnels sont aussi menacés d'arrêt. Ceci tend à
réduire sensiblement la qualité et la quantité du
courant électrique que la société met à la
disposition de sa clientèle alors que le nombre de sa clientèle
a sérieusement augmenté. A cet élément s'ajoute
aussi la surcharge des cabines qui, avec l'explosion démographique qui
a entrainé l'agrandissement des quartiers et la création
d'autres, sont obligées de servir un nombre d'abonné
supérieur à la capacité de production de la centrale
Ruzizi 1. Ceci tend à créer les pannes des transformateurs
devenues monnaie courante dans plusieurs communes et quartiers aujourd'hui.
Le vol du courant par certains abonnés et non
abonnés appelés «Dahuleurs» vient encore
aggraver la situation. A cela s'ajoute aussi l'incompétence de certains
électriciens qui manipulent mal l'outil de travail occasionnant ainsi
certaines pannes, perturbant la fourniture d'électricité dans
certains quartiers.
La conséquence majeure de tous ces problèmes est
l'incapacité de la SNEL de fournir le courant 24 heures sur 24 heures
causant un manque à gagner très important .Il se crée
alors un cercle vicieux car pour que la SNEL réhabilite son outil de
production et de distribution, il lui faut des moyens suffisants. Ces moyens
devraient provenir des payements des factures par ses abonnés qui,
comme ils ne sont pas servis régulièrement, ne payent pas pour la
plupart.
D'ou le choix d'un système palliatif: le
délestage pour assurer les maintenances des équipements. Cette
mesure met les clients et la société dans une certaine
rivalité; le non payement régulier des factures débouche
ainsi à des recouvrements forcés accompagnés des
coupures de fourniture.
Malgré la reforme de 1986 qui aboutit à la
mise en place de la macrostructure, créant des centres de distribution
au sein des directions régionales, ces derniers n'ont jamais eu une
autonomie nette de gestion. Les gros investissements et les grosses
dépenses restent les prérogatives de la Direction
Générale basée dans la capitale (Kinshasa).
Pour ce faire, les factures de l'énergie
électrique vendue à l'étranger sont
régularisées à travers la Direction
générale et en devise. Ceci prive les dirigeants ici sur place
de la possibilité de procéder à des acquisitions des
nouveaux équipements faute des moyens suffisants car les
matériels de production et de distribution coutant tellement cher.
Les problèmes de gestion ne sont pas aussi absents
dans cette crise que traverse la SNEL. Le peu des recettes
générées par le payement des factures au niveau local;
s'il était géré avec minutie, pouvait déjà
permettre seulement le maintient et même l'acquisition
régulière des petits matériels et auraient permis
d'éviter des grosses réparations.
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