II.3.4 Analyse des coûts et de la
rentabilité
Avant d'analyser les coûts, nous donnons d'abord une
précision sur la définition de certains concepts.
? Définition des concepts
utilisés
Notre approche est celle de chaîne de valeur,
sont définis ici, quelques concepts clés utilisés
dans le document. Notre étude touchera particulièrement les
maillons suivants de la filière manioc :
> Le Maillon de la production qui a
à la tête les producteurs de manioc et tous les autres acteurs
intervenant dans le processus de production dont les fournisseurs d'intrants
spécifiques, la main d'oeuvre, etc. Les constituent les premiers acteurs
directs de la chaîne de valeur du manioc. Ils assurent la fonction de
production en combinant divers facteurs de production et vendent leur
production soit au marché, soit au bord champ.
> Le Maillon de la transformation
constitué des transformatrices des racines en cossettes,
chikwangue, en farine, gari, tapioca. Ces transformations sont soit manuelles
soit mécanisées. La présente étude prend en compte
la transformation des racines, en farine et en chikwangue ;
> Le Maillon de la commercialisation
où on rencontre les grossistes, des détaillants simples
et des importateurs des produits et produits dérivés du manioc.
On en distingue deux types de commerçant :
V' les commerçant de type 1 : qui se
déplacent au niveau des exploitations pour acheter directement les
produits chez les paysans.
V' les commerçants de type 2 qui
s'approvisionnent au niveau des marchés locaux pour acheminer les
produits vers les grands centre de consommation (Goma et Bukavu).
> La Compétitivité est
définie comme la capacité (des nations, des secteurs, des
entreprises) de pouvoir répondre à la demande sur les
marchés (locale, nationale et internationaux) pour accroître des
niveaux de revenu dans l'économie locale et globale. Elle n'est pas
déterminée par la seule capacité à vendre plus,
mais plutôt par le niveau de productivité (valeur de la production
par unité d'intrants) dans une économie qui utilise de
manière efficace ses hommes, son capital et ses ressources
naturelles.
> Charges fixes : Elles se limitent
à la valeur de l'amortissement des matériels agricoles; les
autres charges fixes n'existent pratiquement pas. Le coût d'entretien et
de réparation des matériels et équipements n'est pas pris
en compte parce que l'entretien n'est pas fait uniquement pour la culture du
manioc.
CT = CV + CF + MO
(1)
41
> Charges variables : Ce sont les
dépenses effectuées pour l'acquisition des intrants (semences,
engrais organiques et minéraux, produits phytosanitaires), le coût
de main-d'oeuvre, transport des semences et les frais de commercialisation.
> L'amortissement est la
détermination comptable de la perte de valeur irréversible d'un
bien durable au cours d'une période de temps donnée. Il peut
être aussi analysé comme l'épargne d'une entreprise pour un
éventuel achat de biens d'équipement en remplacement du capital
déprécié. Dans le cas de cette présente
étude, l'amortissement a concerné les autos de transport, des
moulins de transformations, ainsi que le petit matériel (houes,
râteaux, fourches, machettes, arrosoirs, et.). Nous avons choisi un mode
d'amortissement linéaire qui conduit au calcul suivant :
Annuité d'amortissement = Coût
d'achat du matériel / durée de vie probable
> Le coût de commercialisation prend
en compte tous les frais liés à la commercialisation de ce
produit après la récolte. Il s'agit du coût du transport,
du coût des emballages (sacs vides, paniers et autres emballages), frais
de transformation, de la taxe payée au marché, du « mandat
» du commissionnaire. Pour la vente bord champ, le producteur n'a pas de
charges commerciales.
> Le coût de production est la somme
des deux charges (fixe et variable)
> Le coût total est calculé
en ajoutant au coût de production le coût de commercialisation ;
> Le Chiffre d'affaires (ou recettes) =
Quantité vendue x Prix unitaire de vente
II.3.4.1 Analyse des coûts
L'analyse des coûts a été le
troisième élément abordé lors de l'analyse des
données. Cette analyse a été faite au sein de chaque
chaîne de valeurs. Elle a consisté à calculer les
coûts de production, de transformation, de commercialisation, etc. pour
chaque catégorie d'acteurs participant à la chaîne.
Ensuite, la structure des coûts c'est-à-dire l'analyse de la part
que représente chacun des postes de dépenses dans les coûts
totaux a été faite. Cela a permis l'identification des postes de
dépenses sur lesquels on peut intervenir pour améliorer la
performance de l'acteur concerné. La structure des coûts
consolidés au niveau de chaque chaîne de valeurs a
été faite, d'abord pour une comparaison des différentes
chaînes de valeurs, puis pour l'identification des postes de
dépenses les plus onéreux. Enfin, l'analyse de la
répartition des coûts entre les principaux agents
économiques participant à la chaîne a été
effectuée, ce qui a permis une comparaison de ces agents.
Pour une catégorie d'acteurs donnée, les
coûts totaux (CT) sont définis par la formule (Epiphane,
Bankolé, et al., 2011) :
42
Avec :
? CV : représente les coûts variables et sont
composés des dépenses effectuées pour l'acquisition des
intrants (approvisionnement des semences, engrais organiques et
minéraux, produits phytosanitaires), les frais de commercialisation ;
? CF : représente les coûts fixes et sont
composés des amortissements de l'équipement et le coût de
location de la terre et du métayage et ;
? MO : la main-d'oeuvre. Elle est constituée de la
main-d'oeuvre familiale et de la main-d'oeuvre salariée. Le coût
de la main-d'oeuvre salariée correspond à l'argent effectivement
dépensé par le producteur. Quant à la main-d'oeuvre
familiale, son coût est obtenu en multipliant la quantité de
main-d'oeuvre (en homme-jour) par le prix unitaire moyen de vente de la
main-d'oeuvre salariée dans le milieu d'enquête.
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