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Analyse de la performance de la chaàŽne de valeur manioc dans le groupement de Buzi à  Kalehe.

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par Anelka Angélus MANENO
Université Catholique de Bukavu - Licence 2015
  

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1.3. Aperçu sur la filière Manioc en RD Congo

1.3.1 Production :

Le manioc occupe une place centrale dans la production agricole de la RDC (il représente en effet environ 75% en poids du volume total des produits vivriers). Il est cultivé et consommé à travers toutes les provinces du pays, à des degrés divers, particulièrement à l'Est du pays du pays (Sud-Kivu, Nord-Kivu et Maniema). Il n'y a aucune statistique fiable sur les superficies plantées en manioc ou sur la production (les dernières statistiques fiables datent de 1995). On estime que la production est d'environ 15,0 millions de tonne (sur une superficie d'environ 2,2 millions d'ha) ce qui place la RDC à la cinquième place dans le monde parmi les pays producteurs manioc et la deuxième place en Afrique (loin) derrière le Nigéria. Les rendements moyens - entre 7 et 8 t/ha - sont très faibles très loin de ceux atteints au Brésil (30 t) ou au Nigéria (22 t).

1.3.2 Commercialisation :

Le manioc subit des transformations conduisant à divers types de produits. Le commerce du manioc et de ses dérivés est totalement aux mains du secteur informel. Les marchés du manioc et ses sous-produits se concentrent dans les grands centres urbains et semi-urbains, notamment Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Kananga et Kisangani. Les circuits de commercialisation sont multiples et dépendent à la fois de la taille des producteurs, de leur accès aux marchés et des produits commercialisés. Les producteurs peuvent soit vendre les tubercules soit en assurer la première transformation avant commercialisation. Des filières intermédiaires existent aussi où des produits connaissent une première transformation en zone rurale et sont ensuite transformés en produits finis en ville (les cossettes et le kimpuka sont transformés en Chikwangue à Kinshasa).

La collecte du manioc se fait par le biais d'acheteurs se déplaçant de village en village à pied et agissant souvent pour des grossistes. L'évacuation du manioc se fait par camion de marque Fusso ou Dayatshu et par voie lacustre (bote). Les grossistes vendent généralement sur les parkings ou les « beach » qui sont des terminus des camions ou des boat. Le manioc est alors vendu directement « aux mamans détaillantes » qui l'écoulent en petites quantités aux consommateurs soit sous forme de cossettes, soit en farine obtenue grâce aux moulins installés aux alentours des marchés.

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La plupart des producteurs situés dans des zones approvisionnant les principaux marchés ont une assez bonne connaissance du prix des produits, grâce notamment au téléphone portable est en train de devenir un outil d'une grande importance dans les échanges des produits vivriers au niveau des producteurs. Les facteurs déterminants dans la négociation du prix sont la qualité et la quantité du produit. Le prix aux producteurs varie aussi en fonction de leur éloignement des centres de consommation et du degré d'enclavement du lieu, ainsi que la période de l'année. Le producteur ne reçoit en général qu'environ un quart de la valeur du manioc rendu Kinshasa, ce qui illustre bien les contraintes fortes imposées par l'état des pistes et les tracasseries ralentissent et grèvent le commerce de manière excessive.

Il existe d'importantes variations temporelles des prix au cours de l'année, liées à plusieurs facteurs. Dans les milieux où le séchage des cossettes se fait au soleil, les prix augmentent pendant la saison pluvieuse en raison des difficultés de séchage. Ainsi à Kinshasa, le prix de la farine de manioc sont bas en saison sèche. Par contre, l'offre en feuilles de manioc étant très liée à la pluviométrie, les prix de la feuille de manioc sont bas en saison pluvieuse et amorcent une forte ascension jusqu'au mois de septembre.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote