La commission internationale du bassin congo-oubangui-sangha. Création, mandat et bilan.( Télécharger le fichier original )par Harvey Mpoto Bombaka Université Protestante au Congo - Licence en Droit International Public 2012 |
d. Face aux tensions grandissantesIl est vrai que le bassin du fleuve Congo possède d'énorme quantité disponible en eau douce cependant à l'heure actuelle, les zones "hydroconflictuelles" majeures se situent au Proche et Moyen-Orient. La première série de contentieux porte sur l'exploitation du Tigre et de l'Euphrate et concerne principalement la Turquie, la Syrie et l'Irak. Au fur et à mesure que la Turquie va avancer dans son grand projet d'Anatolie du Sud- Est, (treize barrages-réservoirs sont prévus) la tension risque de s'accroître corrélativement du fait de la diminution graduelle des débits laissés pour les riverains d'aval, avec des risques de réactions en chaîne dans une zone où de surcroît les nationalismes sont volontiers exacerbés. Les risques de conflits existent à cet égard non seulement entre la Turquie et son voisin d'aval immédiat mais également entre la Syrie et l'Irak, entre Israël, la Jordanie et la Syrie qui, pour compenser la perte de débit, devrait augmenter ses prélèvements dans le Yarmouk, l'un des principaux affluents du Jourdain, et enfin entre l'Irak et l'Iran pour le partage des eaux du Chatt-El-Arab. L'absence de coopération alliée aux lacunes du droit international de l'eau, ont ainsi dans une large mesure conduit l'Irak et l'Iran aux hostilités dans les années quatre-vingts, l'une des raisons majeures étant-faut-il le rappeler -précisément le partage des eaux du Chatt-El-Arab.60(*) De ce fait il s'avère nécessaire pour tous ces Etats riverains de mettre en place des Commissions similaire à la CICOS afin de pallier à ces genre de situation ; même si la difficulté majeure dans ce type de conflits est que la solution ne dépend pas toujours d'un calcul de rationalité de la part des Etats impliqués mais presque toujours d'impératifs à caractère politique, car en effet Il peut s'agir par exemple de la volonté manifestée par un Etat d'asseoir son autorité en tant que puissance dominante régionale, comme cela est le cas notamment pour Israël, la Turquie ou la Syrie. Du moins dans tous les cas nous sommes convaincu que une voie de coopération au niveau régional est prônée d'où la nécessité pour ces Etats de coopérer, en activant ou en réactivant les commissions techniques du type de celle constituée entre la Turquie, l'Irak et la Syrie en 1982 - 1986 mais largement demeurée en sommeil ; et ces commission devront s'inspirer de la convention de ONU de 1997 mettant en place de nouveau mécanismes plus adaptés aux situations actuelle pouvant surgir dans le cas de gestion des eaux transfrontalières. * 60 SIRONNEAU(J),op cit.p12. |
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