Le sénat au Cameroun entre nécessité et prestige.( Télécharger le fichier original )par Barthélémy Nkoa Ondoa CIFADDEG - Expert en Administration Parlementaire 0000 |
C. LE TABLEAU
Tableau de répartition par genre Source : Cameroon tribune du 30 avril 2013. A l'exemple de l'Assemblée Nationale, les députés de sexe féminin à travers des conférences internationales faisaient déjà montre de leur dynamisme et de leur activisme, il s'agit : D'abord, de la 70e conférence interparlementaire qui se tient à Seoul en république de Corée du 03 au 12 octobre 1983. Là on peut voir la participation parmi les membres de la délégation de Madame Ngassa Lydie. Le thème abordé est : « le Rôle des parlementaires Africains dans la promotion des droits politique -économique et socio-culturel des groupes ethniques dans les états multiraciaux en vue d'encourager la coopération et la justice entre les ethnies ». Le groupe national Camerounais fidèle à sa logique anticoloniale et anti raciale y défend les droits de l'homme et réaffirme son appui inconditionnel à la SWAPO en tant que unique représentant légitime du peuple de Namibie106(*) Ensuite ; lors de la 76e et 77e conférence interparlementaire tenus respectivement du 06 au 11 octobre 1986 à Buenos aeres, en Argentine et à Managua, Madame Mua Josépha fait partie des membres des délégations. Le thème central des échanges pour la première confédération tourne autour des contributions des parlementaires à l'application et l'amélioration du droit humanitaire internationale relatif aux conflits armés , le groupe international Camerounais y a recommandé que les parlementaires encouragent et soutiennent les activités des nations unies et du haut-commissariat des réfugiés (UNHCR) et à ceux de la croix rouges . Par ailleurs, il recommande que les institutions se chargent de juger les criminels de guerre. Enfin, les femmes se sont aussi illustrées lors du symposium interparlementaire tenu du 20 au 24 novembre 1989, à Genève en suisse107(*) . Le thème de ces assises portait sur « la participation des femmes au processus de prise de décisions dans la vie politique et parlementaire ». Le Cameroun y est représenté par deux parlementaires en l'occurrence Madame Fonda Marie Madeleine par ailleurs chef de délégation et madame Victoria TomediNdando. La première partie qui porte sur le thème « du partage du pouvoir de décision dans la vie politique et parlementaire » permet de s'accorde sur l'idée selon laquelle, l'accès des femmes aux poste de prises de décision et des hautes responsabilités a une valeur sociale et culture fondamentale. Mais dans la pratique, on remarque que les femmes sont plutôt « assimilées » ou on a des femmes assimilées : Madame Fouda en tant qu'intervenante, souligne que malgré l'instance dans la loi camerounaise d'une garantie sur l'égalité, les femmes restent encore victime de la discrimination. Pour illustrés son propos, elle sert de la déclaration d'un journal de la place au sortir de l'indépendance qui affirmait ceci : « la femme a osé se mêler des affaires des hommes108(*) ». Le second sous thème qui sert d'échange sur les facteurs contribuant à ce que la participation des femmes à la vie politique et parlementaire demeure limitée et moyen pour y remédier. Madame Victoria Tomedi prend la parole et présente 03 facteurs justifiant cet état de chose ; le manque d'informations, l'analphabétisme et le poids des traditions. Pour elle la plupart n'ont pas conscience de la contribution qu'elles peuvent apporter à la vie politique et parlementaire et par conséquent, il faut les informer par les médias modernes et traditionnels, notamment sur les programmes conçus pour elles. Le 3ème et dernier sujet d'échange porte sur : « Les actions et mesures temporaires destinées à assurer qu'un plus grand nombre de femmes soient élues et désignées ou nommées à tous les échelons de la vie politique et parlementaire et soient associées de manière équitable au processus de prise de décision ». Après la recommandation faite non seulement, de créer des ministères de la condition féminine qui ont forcé de proposer des lois, mais aussi celle relative à la mise sur pied d'un ensemble de programmes d'enseignement visant à promouvoir l'élimination des stéréotypes, à partager les responsabilités et les devoirs au sein de la famille, Marie Fonda prend la parole et fait remarquer que dans les pays en voie de développement les femmes ne disposent pas d'assez de moyens leur permettant d'assumer leurs responsabilités familiales. Dans ce sens, elle préconise de ce pas que les capitaux en fuite soient rapatriés et servent à l'économie locale. Ces mobilisations et manifestations multiples des femmes parlementaires à l'international rendent compte à juste titre de l'exigence de représentation du genre au Sénat et au Parlement. Cette idéologie prend corps dans les années 126-1970 se développe jusqu'à nos jours est imposée dans les habitus sociaux sans besoin de justification préalable vient même relativiser le phénomène de pouvoir qui jadis n'était qu'un mystère. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a été controversée de manière acerbe par ces propos de P. Bourdieu : « il appartient aux hommes situés du côté de l'extérieur, l'officiel, du public, du droit, du sec, du haut du dialogue continu, d'accomplir des actes à la fois brefs, périlleux et spectaculaires (...), au contraire, les femmes étant situés du côté de l'intérieur, de l'humide * 106Rapport de mission de l'honorable Salomon Tandengmuna, sur la 70e conférence de l'UTP-P. 5. * 107 Parlement camerounais, bulletin d'information de l'assemblée nationale, seconde session ordinaire, n° 6 septembre 1989, p, 17 * 108 Ibid. p.4. |
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