B. Politique et instruments (B) permettant
aux producteurs, aux commerçants et aux fabricants de gérer le
risque de fluctuation des prix ex ante avant les chocs liés aux prix
(B1), et d'affronter ces chocs ex post (B2), ayant comme but ultime de
stabiliser les revenus réels.
Les instruments reposant sur le jeu du marché et
destinés à gérer le risque (B1) comprennent les produits
financiers (assurance climatique, options et contrats à terme, et
associations de crédit et d'épargne) et les investissements dans
le secteur agricole en vue d'augmenter la production alimentaire nationale et
de stabiliser par la diversification et le renforcement des systèmes
alimentaires (HLPE et CSA, 2011 ; FAO, 2010 ; HLC, 2008).
Les instruments qu'offre le marché pour affronter le
risque (B2) incluent les programmes de prêt d'urgence conçus pour
renforcer la capacité de réaction à un choc.Le coût
de ces deux types d'instruments est élevé, mais des compromis
sont possibles pour parvenir à une combinaison optimale des deux
approches (HLPE et CSA, 2011).
C. Politique et instruments (C) correspond
aux interventions directes des États pour réduire la
volatilité des prix sur les marchés nationaux.
La politique consiste à agir sur le commerce
extérieur en menant une action directe sur les prix des importations ou
exportations au moyen des droits de douane et des taxes, ou sur les
quantités échangées par des interdictions d'exporter(FAO,
IFAD, IMF, OECD, UNCTAD, WFP, World Bank, WTO, IFPRI et UN HLTF, 2011 ;
Sarris, Conforti et Prakash 2010 ;Konandreas, 2010, HLC, 2008), sur les
réserves alimentaires publiques (stocks régulateurs ou
réserves d'urgence) et sur les systèmes de fourchettes de prix
(Demeke, Pangrazio et Maetz, 2010). Les stocks publics peuvent être
gérés comme des stocks régulateurs ou comme des
réserves alimentaires d'urgence (Gilbert, 2010 ;Prakash,
2011 ; Cafiero, Bobenrieth, 2011 ;Gezahegn, Ayel,
Beaujeu,Blein,Coste,Gérard,Konaté et al. 2013).
Le recourir aux stocks régulateurs pour maintenir les
prix intérieurs des aliments dans une certaine fourchette garantit aux
agriculteurs et aux consommateurs, pauvres ou non, des prix minimaux d'achat et
de vente (HLPE et CSA, 2011).
La principale limitation de cet instrument est son coût
élevé, qui excède la capacité budgétaire de
nombreux pays mais aussi en cas de frontières poreuses des pays voisins
n'appliquent pas de politiques de prix similaires,le pays qui tente d'appliquer
une politique de stocks régulateurs se voit contraint de stabiliser non
seulement ses prix intérieurs, mais également ceux de tous ses
partenaires commerciaux voisins, ce qui compromet encore davantage la
viabilité financière du mécanisme(HLPE et CSA,
2011 ;Gezahegn, AYEL, Beaujeu,Blein,Coste,Gérard,Konaté et
al. 2013 ; Timmer, 2009).
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