III.3.
Déterminants de la volatilité du prix du mais
On constate à la fois une forte ampleur de la
variabilité des prix et une forte dépendance de cette variance
aux erreurs passées. Le prix est donc à la fois très
variable et très imprévisible sur ce marché.
Tableau 9 : Résultats de la
significativité globale du modèle
Source : Résultats de l'étude
Le modèle GARCH(1,1) tel que modélisé est
globalement significatif. Il y a donc une
hétéroscedasticité conditionnelle du terme d'erreur.La loi
du Chi2 (16640,13) et la probabilité critique associée à
cette loi de la régression GARCH(1,1) montre que le modèle tel
que spécifié est globalement significatif au seuil de 5% pour
leprix du riz comme il est indiqué dans le tableau 10 ci-dessous.
De cetableau, nous relevons que la saisonnalité,
l'indice de la pluviométrie, les quantités importées, la
politique de distribution de distribution de semences, la volatilité du
taux de change, de la masse monétaire, la TVA, la masse
monétaireet la volatilité du prix du pétrole expliquent la
volatilité du prix du maïslocal.
Tableau 10 : Résultats de
l'estimation GARCH(1,1) pour le prix du riz
Source : Résultats de l'étude
Le prix du maïs local est volatile durant le
deuxième trimestre (avril, mai et juin) comparativement au premier
trimestre (janvier, février et mars). La volatilité du prix du
maïs augmente de plus de 32,86 FC que le premier trimestre. Durant le
troisième trimestre, le prix du maïs est volatile de 37,65 FC de
plus que le premier trimestre. Le quatrième trimestre affiche une
volatilité de plus de 9,23 FC que le premier trimestre.
La saisonnalité des prix est bien observable mais
n'est cependant conforme à la perception des acteurs. L'effet baisse
de prix à la récolteattendu ne s'observe pas. Cela pourrait
être dû à la baisse de la production rendant le produit
rare. Ce qui reste en conformité avec la théorie
économique qui veut que le prix baisse quand le produit devient rare
surtout dans la province du Sud-Kivu où les conditions de stockage sont
quasi-inexistantes et une insécurité grandissante dans les zones
de productions.
La hausse du prix du pétrole de 1% conduit à une
baisse de la volatilité de 0,48%. Tout comme le riz, cette baisse est au
fait que l'augmentation du prix du pétrole accroit le coût de
transport rendant le mais en provenance de la province du Sud-Kivu moins
compétitifs sur le marché international ou sur les marches des
provinces ou sur ceux des pays voisins et de ce fait réduisant les
exportations.
La hausse de la distribution de semences du mais de 1% conduit
à une hausse de volatilité du prix du maïs de 0,17%. La
distribution de semences accroit la production qui est ensuite exporté
au lieu d'être amenée dans la ville de Bukavu. Cela réduit
l'offre dans la ville est conduit à une hausse de la volatilité
du prix du maïs
L'augmentation des quantités importées de 1%
augmente la volatilité du prix du maïs de 0,0005%. L'entrée
des quantités importées décourage les producteurs locaux
à continuer à produire.Cela s'explique par le fait que les
quantités sont importées à un cout moindre et les
quantités sont produites à un coût élevé. Ce
coût est lié aumauvais état des infrastructures et au
manque d'information sur le marché augmente les coûts de
transactions rendant le produit localement plus coût que celui
importés.
L'augmentation de la TVA de La sensibilité 1 FC conduit
à une hausse de la volatilité de 35,07 FC. La sensibilité
à la hausse de la volatilité du prix du maïs à la TVA
est due comme pour le prix du riz à une anticipation des vendeurs et des
acheteurs des impôts futurs en constituant des stocks.
Lorsque la pluie augmente de 1% de mm, la volatilité du
prix du maïs augmente de 0,096%. Cela s'explique une perturbation
climatique fait à ce que les cultivateurs ne savent plus dans quelle
saison il faut planter. De même une forte pluie durant une saison
détruisant les récoltes ou bien même une saison
sèche qui durent faisant à ce que les cultivateurs ne puissent
pas planter explique également la volatilité du prix du
maïs.
La hausse de la masse monétaire de 1% augmente la
volatilité du prix du maïs de 0,013%. Comme pour le riz, cette
hausse est due à une augmentation du pouvoir d'achat pour les
consommateurs et à une inélasticité de l'offre du
maïs.
III.3.1.
conclusion et politiques
Tableau 11 : ARCH et GARCH prix
mais local
Source : Résultats de l'étude
Le terme ARCH (á=1,23) montre que
phénomène de retour vers une valeur moyenne de volatilité
se fait moins rapidement ou presque pas, d'une période à une
autre avec 102,3% de l'instabilité conjoncturelle qui se fait ressentir
sur la volatilité. Le coefficient (â=0,207) reflète la
dynamique du marché et indique que 20,7% de l'instabilité
structurelle sur la volatilité au temps passé se fait encore
ressentir au temps en cours. Le faite que le coefficient ARCH soit
supérieur au coefficient GARCH (â<á) augmente la part
des chocs structurels et diminue l'importance des perturbations conjoncturelles
dans la détermination de la volatilité mais qui n'est pas du tout
moindre.
L'instabilité du prix du maïs est à la fois
une caractéristique intrinsèque du marché et aux facteurs
externes au marché mais l'essentiel de la volatilité serait donc
majoritairement imputable à l'instabilité des facteurs externes
au marché du maïs.
Le coefficient de détermination (R²= 0.887)
indique que ce modèle parvient à rendre compte de 88,7%
d'instabilité dans la série du prix du maïs local à
Bukavu.
La somme des coefficients est supérieurs à 1
(á+â=1,437). Ce qui veut dire que les perturbations sur la
volatilité dans le temps ne se résorbent pas par le marché
et la série est continuellement instable sans retourner à sa
valeur d'équilibre.
L'importance de la part des chocs conjoncturels dans
l'explication de la volatilité du prix du maïs montre que l'Etat
devrait mettre en place des politiques permettant d'améliorer le
fonctionnement du marché en garantissant la concurrence. De ce fait
réduire les coûts de transaction sur les marchés en mettant
en place un système d'information (SIM) sur les marchés
permettent d'améliorer la transparence du marché, de
réduire les asymétries d'information pour les acteurs du
marché, d'assurer un suivi du prix et quantités, de fournir des
analyses aux décideurs publics pour orienter des politiques et
apprécier l'impact des mesures mises en oeuvre. Aussi il devrait mener
d'action permettant d'accroitre l'offre en protégeant les producteurs du
mais contre les aléas climatique en construisant les infrastructures de
transport et de communication,en aidant les producteurs du mais à
développer les capacités, en distribuant des engrais et des
semences, en facilitant l'accès aux crédits, en réduisant
la TVA. Cette politique de l'accroissement de l'offre doit être
accompagnéepar une politique commerciale interdisant d'importé et
d'exporté le mais durant les périodes de récoltes et par
une politique commerciale devrait être soutenue par la politique de
change qui constituerait à baisser le taux de change nominale pour
rendre le mais sud-kivutien moins compétitif afin de baisser les
exportations du maïs. De même, le gouvernement devrait aussi
baissé le prix du pétrole et la masse monétaire.
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