Chapitre 3.
Déterminants de la volatilité du prix du riz et du maïs dans
la ville de Bukavu.
Cette partie sera subdivisée en trois sections. La
première portera sur le test ARCH et de racine unitaire, la
deuxième porte sur les déterminants du prix du riz et la
troisième les déterminants du maïs local.
III.1. test
de racine unitaire et ARCH.
Cette partie s'attèlera à caractériser la
dynamique des prix du riz compte tenu des fluctuations
irrégulières observées dans l'analyse descriptive des
séries des prix.
Le test de stationnarité de Philippe Perron des
séries révèle que la tendance est significativement
différente de zéro pour les séries du prix du riz local,
du prix du maïs local, du prix du riz importé sauf pour le taux de
change. Ce qui nous a amené à refaire le test sur les
séries sans tendance pour le taux de change afin de détecter la
présence de racinesunitaires sur le taux de change. Voir le tableau en
annexe1 pour la procédure du test.
Les statistiques du test Z(t) sont supérieur aux
valeurs critiques à 1%, 5% et à 10% pour les séries du
prix du riz, du prix du maïs, du prix du riz importé sauf pour les
quantités importées et la distribution de semence du riz et du
maïs pour lesquellessontinférieures aux valeurs critiques
à 1%, 5% et 10%. Voir les tableaux en annexe1 pour la
présentation du test.
Ces séries sont donc non stationnaires en
différenceet ne retrouventpas leur valeur d'équilibre de long
terme si un choc parvenait à se produire.
Le test ARCH par le Multiplicateur de Lagrange
révèle la présence d'effets ARCH sur toutes les
séries du prix du riz ( )et du maïs ( ). L'existence d'effets ARCH implique
l'hétéroscedasticité de la variance du terme d'erreur, ce
qui nous amène à dire que les prix du riz et mais sont volatiles.
La procédure du texte se trouve en annexe 2.
Dans les sections suivantes il sera maintenant question de
voir les sources de cette volatilité en spécifiant pour le prix
riz et pour le prix maïs.
III.2.
déterminants de la volatilité du prix du riz
La loi du Chi2 (6227,34) et la probabilité critique
associée à cette loi de la régression au tableau
5GARCH(1,1) montre que le modèle tel que spécifié est
globalement significatif au seuil de 5% pour leprix du riz comme il est
indiqué dans le tableau 5 ci-dessous. Le modèle GARCH(1,1) est
globalement bon. Il y a donc une hétéroscedasticité
conditionnelle du terme d'erreur.
Tableau 6 : Résultats de la
significativité globale du modèle
Source : Résultats de l'étude
Tableau 7 : Résultats de
l'estimation GARCH(1,1) pour le prix du riz
Source : Résultats de l'étude
De cetableau, nous relevons que les aléas climatiques,
les quantités importées et la politique de distribution de
semences n'affectent pas la volatilité du prix du riz. Ceci s'explique
par le fait que le prix dépend essentiellement des conditions qui
prévalent sur le marché international et non de facteurs
structurels.
Pour la saisonnalité ce seulement le deuxième
trimestre qui explique largement la volatilité.Le résultat pour
T2 est contraire aux attentes. Le deuxième trimestre, est
situé en pleine saison culturale B où après le semis
intervenu au début du mois de février, il s'observe une
rareté des produits sur le marché. Cette baisse pourrait
être expliquée par les importations due à l'arrivée
sur le marché de récoltes précoces venues du Rwanda, ou
d'autres régions de la RDC).
Par contre le du taux de change, la masse monétaire,
le prix du riz importé, la TVA, le du prix du pétrole expliquent
la volatilité du prix du riz local.
Une augmentation de 1% de l'offre de monnaie conduit à
une volatilité à la hausse du prix du riz de 0,03%. Ce
résultat confirme l'étude de Le Cotty et Jayne(2012). Lorsque
les ménage demandent la monnaie pour de besoin de consommation,et que la
BCC accroit l'offre de monnaie pour répondre à cette demande, les
ménages se trouveront avec un pouvoir d'achat élevé. Sur
le marché du riz, les consommateurs sont donc prêts à faire
face à une volatilité élevée et sont alors capables
d'acquérir de quantités énormes. Dès lors que les
capacités productives du riz n'ont pas augmentée et l'offre du
riz n'augmente pas, les vendeurs vont augmenter le prix et il va continuer
à être volatile sans retrouver son niveau d'équilibre. Bien
sûr il faudrait voir le comportement de la production.
Une augmentation de 1% du prix dupétrole réduit
le prix du riz de 0,446%. L'augmentation du prix du prix du pétrole
augmente le coût de transport. Etant donné que la RDCne peut pas
influencer le prix du riz sur le marché mondial, les exportateurs
congolais du riz vont exporter à un prix élevé plus que
celui du marché mondial faisant à ce qu'ils vont vendre à
un prix inférieur.Pour cela les exportations vont baisser et les
producteurs vont produire uniquement pour le marché local et l'offre va
augmenter ce qui va conduire à la baisse du prix riz en RDC.
L'augmentation de la TVA d'1FC augmente la volatilité du prix de
83,27%. L'augmentation de la TVA fait à ce que les vendeurs anticipent
une hausse future des impôts et accroit le prix.Un autre
phénomène s'observe du côté des consommateurs qui
voulant se protéger contre une hausse future font des achats des
paniques et accroit leurs stock du riz. Le fait de constituer des achats des
paniques augmente la demande sur le marché ce qui accroit le prix du
riz.
La hausse du taux de change du FC par rapport au dollarde 1%
conduit à une baisse du prix de la volatilité du prix du riz de
0,623%. La dépréciation du taux de change fait à ce que
l'entreprise produit à un coût relativement faible.
Lorsque le prix du maïs augmente de 1%, la
volatilité du prix du riz augmente de 0,33%. Les consommateursdonc
préfèrent les deux biens à la fois.En effet, les
résultats indiquent que le prix du maïs localpeut servir d'un
modèle de formation du prix du riz. Les vendeurs et les consommateurs
du riz local peuvent former leur anticipation sur les variations du prix du
maïs local. L'augmentation du prix du maïs conduit à ce que
les agents anticipent une hausse du prix du riz et constituent le stock, ce qui
ne fait qu'augmenter le prix du riz.
L'augmentation du prix du riz importé de 1% conduit
à une hausse de la volatilité du prix du riz local de 0,22%.Ce
qui rejoint les conclusions des études de Nahoua (2012) ; Ahsan,
Iftikhar et Kemal (2011) ; Temple, Meuriot, et Ali
(2009) ;Rapsomanikis.
Ceci indique le fait que la volatilité du marché
international du riz se transmet sur le marché bukavien. La transmission
du prix international s'explique par le fait que la production du riz est
faible pour satisfaire la demande et l'essentiellement de la production
provient de l'extérieur.
Sans les variables retenues, le prix du riz a une
volatilité à la hausse de 188,82 FC. Cela pourrait traduire
l'effet de la production locale du riz sur le prix par le fait qu'elle soit
moindre pour satisfaire la demande mais aussi par le fait que la logique de
production interne ne pas de satisfaire en premier lieu pour le marché
local mais l'exportation.
II.2.1.
Politiques et conclusion
Tableau 8 : ARCH et GARCH
Source : Résultats de l'étude
Le terme ARCH(1) (á=0,39) représente l'effet des
perturbations conjoncturelles sur la volatilité et le coefficient
(â=0,69) reflète la dynamique du marché. Le fait que le
coefficient ARCH soit inférieur au coefficient GARCH(1,1)
(á<â) rétrécit la pondération des chocs
structurels dans la détermination de la volatilité mais qui n'est
pas du tout moindre. La volatilité du prix du riz est à la fois
une caractéristique intrinsèque au marchéet externe au
marché du riz. Le phénomène de retour vers une valeur
moyenne de volatilité se fait moinsrapidement, d'une période
à une autre avec 39% de l'instabilité conjoncturelle qui se fait
ressentir sur la volatilité.
L'ampleur du coefficient GARCH(1,1) indique que 69% de
l'instabilité structurelle sur la volatilité au temps (t-1) se
fait encore ressentir au temps t.
L'essentiel de la volatilité serait donc
majoritairement imputable au caractère naturellement instable du
marché.
Le coefficient de détermination (R²=0.51) indique
que ce modèle parvient à rendre compte de 51%
d'instabilité dans la série du prix du riz local à
Bukavu.
La somme des coefficients est supérieurs à 1
(á+â= 1,083). Ce qui veut dire que les perturbations sur la
volatilité dans le temps ne se résorbent pas par le marché
et la série est continuellement instable sans retourner à sa
valeur d'équilibre. Ceci montre l'importance de l'intervention du
gouvernement.
Comme politique l'Etat devrait augmenter la production du riz
en distribuant des engrais et des semences, en facilitant l'accès aux
crédits, en réduisant la TVA. Pour que cette politique
fonctionne, elle doit être accompagnée par une politique
commerciale interdisant d'importé et d'exporté le riz durant les
périodes de récoltes. Cette politique a comme faiblesse le fait
que le gouvernement va devoir perdre les recettes issues des échanges
commerciaux. Mais néanmoins, les recettes fiscales
espérées suite à l'augmentation de la production et des
échanges (local) du riz pourrait compensée cette perte des
recettes fiscales. Cette politique devrait être soutenue par la politique
de change qui constituerait à baisser le taux de change nominale pour
rendre le riz sud-kivutien moins compétitif afin de baisser les
exportations du riz.
De même, le gouvernement devrait aussi le prix du
pétrole qui est généralement un produit importé en
réduisant le tarif douaniers afin de réduire les couts de
transports.
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