II.4.Estimation du modèle et spécification du
modèle
Le modèle se présente de la manière
suivante :
Suivant )
Où t représente le temps, P les prix, X les
variables exogènes (taux de change, le prix du carburant, la masse
monétaire, les prix du riz et du maïs importés, l'indice de
la pluviométrie, la distribution de semences, les quantités du
riz et du maïs importées, la TVA et la saisonnalité) , le terme d'erreur dont la variance est hétéroscédastique et exprimée par la variance conditionnelle et un bruit blanc.
Avant d'estimer les paramètres ARCH ou GARCH, il est
fondamental de tester si les résidus de la régression du
modèle exhibe une variance hétéroscédastique ou
pas. Engel en 1982 dérive le test ARCH basé sur le multiplicateur
de Lagrange (Hamilton, 1994, Bourbonnais, 2009 ;Hervé, Pichery,
2002 ; Bollerslev, 1991).Une fois que le test le confirme on peut passer
à l'étape de l'estimation.
Les traitements préalable ont été faits
sous Excel 2013 et l'estimation du modèle sera fait grâce aux
logiciels stata 12 et Eviews 3.1.
II.5. Analyse
descriptive
L'étude de l'évolution des prix du riz et du
mais dans le temps permet de ressortir l'existence d'une tendance à la
hausse pour les deux séries tel que le montre le graphique
suivant :
Figure 2 Evolution de prix du riz
et du mais de janvier 2005 à décembre 2013
Source :Résultats de
l'étude
Depuis janvier 2005 comme le montre le graphique 1, la
volatilité du prix du riz et du maïs local augmente
significativement. La période allant de janvier 2005
àfévrier 2008, les prix du riz et du mais local sont stables.
Cette dernière dont la caractéristique principale est
l'augmentation de la demande globale dans un contexte de stabilité de
l'offre s'accompagne à terme des tensions inflationnistes.
Durant la période allant de février 2008
à novembre 2010, les prix semblent avoir une volatilité à
la hausse. Cette volatilité à la hausse serait due d'une part,
à la forte expansion de la demande mondiale émanant des pays
émergents et la persistance de la flambée des prix des produits
pétroliers (FAO et CSA, 2011) et, d'autre part, par la crise
financière internationale ayant entraîné une crise
économique sans précédent.
La période allant de février 2010 à
novembre 2011 se caractérise par une baisse de la volatilité des
prix du riz et du mais local. Durant cette période il s'observe une
croissance modérée de l'offre de la monnaie et de la masse
monétaire (BCC, 2011). Ce qui répond à la théorique
économique qui dit que lorsque l'offre de la monnaie augmente, le taux
d'intérêt baisse, l'investissement augmente et le prix baisse.
La période allant de septembre 2011 à
décembre 2013, les prix du riz et du mais local se caractérisent
par une volatilité à la hausse. Durant cette période, il
s'est observé une crise de l'endettement en occident principalement en
Europe et aux Etats-Unis (BCC, 2011). La crise de l'endettent en occident a
haussé le taux d'intérêt conduisant à la baisse de
l'investissement dans l'agriculture (CIDSE, 2011). La baisse de
l'investissement dans l'agriculture a conduit à la baisse de la
production et à la hausse des prix alimentaires.
De même en analysant l'évolution de la
volatilité du prix du riz et du mais confirme ces quatre phases de
chocs comme l'indique le graphique suivant :
Figure 3 : Variances roulantes de
la volatilité du prix du riz
Légende : VARPRL=Variance du prix du riz local
VARPML=Variance du prix du maïs local
Tableau 5 : Résultats
statistiques des séries des prix du maïs et du riz
Variable
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Min
|
Max
|
CV
|
SDD
|
prix du riz local (FC)
|
840,24
|
446,96
|
191,88
|
1 709,99
|
53
|
0,49
|
prix du riz importe (FC)
|
678,25
|
372,74
|
97,81
|
1 311,68
|
55
|
|
prix du maïs local (FC)
|
425,18
|
237,16
|
122,83
|
1 013,42
|
56
|
0,109
|
masse monétaire (FC)
|
1 317 245,00
|
1 101 218
|
10 163,07
|
3 878 985
|
84
|
|
Taux de change (FC)
|
723,21
|
201,87
|
425,59
|
940,49
|
28
|
|
indice de la pluviométrie (mm)
|
145,82
|
65,69
|
1,04
|
339,55
|
45
|
|
prix du pétrole (FC)
|
947,08
|
354,92
|
429,39
|
1 471,30
|
37
|
|
semence mais (KG)
|
7 324,17
|
28 600,96
|
0
|
261 005
|
391
|
|
semence riz (KG)
|
6 553,79
|
21 687,68
|
0
|
140 910
|
331
|
|
quantités importes du riz (KG)
|
124 000 000
|
506000000
|
1 297483
|
3970000000
|
408
|
|
quantités importes du maïs
(KG)
|
159 097,20
|
544 658,50
|
203,81
|
4 679 621
|
342
|
|
Source : nos calculs à partir de
données d'enquête
Le prix moyenne du riz local est de 840,24 FC
supérieur à celui du mais qui s'élevé à
425,18 FC. Ceci pourrait être dû à une faible production du
riz qui est produit dans trois territoire, Uvira, Shabunda et Mwenga alors que
le mais est produit dans tous les territoires du Sud-Kivu.
Le prix du riz local est supérieur à celui du
riz importé qui s'élève à 678,25 FC. Le prix du
riz importé faible par rapport à celui produit localement
s'explique par le fait que les producteurs du riz importé
reçoivent de subvention leur permettant de produire, de vendre et
d'exporté à un prix faible (CIDSE, 2011). Le prix faible du riz
importé pourrait impliquer sa forte consommation que celui produit
localement accroissant les quantités importées du riz.
Figure 4 : Evolution du prix du
riz local et du riz importé
Source : notre construction sur base de
l'enquête
Les quantités moyennes importées sont
respectivement de 124000000 KG pour le riz et 159097,20 KG pour le maïs
indiquant une dépendance du marché bukavien au marché
international du riz et du maïs mais à de degrés
différents. Le riz semble plus dépendre du marché
international que le maïs. La dépendance des marchés du riz
et du maïs local bukavien au marché international l'expose
à la volatilité car le marché international est
réputé être volatile (Balcombe, 2009). Ce qui est confirmer
par les graphiques 4 et 5 indiquant que les quantités importées
du riz et du mais semble affecter la volatilité du prix du riz et du
mais local.
Figure 5 : Evolution du prix du
riz local et des quantités importées
Figure 6 : Evolution du prix du
maïs local et des quantités importées
Source : notre construction sur base des
résultats de l'enquête
L'observation des écart-types, et des étendues
(Max-Min) nous donne une information sur le degré de dispersion des
différentes séries autour de leurs moyennes et indiquent une
forte instabilité du taux de change, de la masse monétaire, de
l'indice de la pluviométrie, du prix du pétrole, des
quantités importées et de la distribution du riz et du maïs.
L'écart-type ne donne pas le
degréd'homogénéité des séries, pour cela le
coefficient de variation(CV) joue un rôle important. Les résultats
consignés dans le tableau nous donnent des CV allant 84% pour la masse
monétaire, 28% pour le taux de change, 45% pour l'indice de la
pluviométrie, 37% pour le prix du pétrole, 391% pour les
semences mais, 331%pour les semences du riz, 408%pour les quantités
importées du riz et 342 % pour les quantités importées du
maïs.
La variabilité des variables expliquées ci-haut
semblent affecter l'instabilité du prix du riz et du mais local. Avec
des écart-types de 446,96 pour le prix du riz local et 237,16 pour
le prix du maïs local ; des étendues de variation de 1518,11
FC et 890,59 FC ; et des CV de l'ordre de 53% et 56% indique une forte
instabilité et hétérogénéitéaffirmant
la présence d'une variabilité temporelle des prix du riz et du
mais local. Le prix du maïs local semble être plus instable que
celui du riz local.
Par contre lorsqu'on fait une analyse graphique, le prix du
riz semble être plus volatile et plus rentable que celui du mais comme
l'indique le graphique suivant :
Figure 7 : Evolution de la
rentabilité du riz et du mais
Source : notre construction sur base des
résultats de l'enquête
Les résultats indiquent que le prix qui est le plus
variable n'est pas forcément celui qui est le plus imprévisible
(Aziz, 2012).
|