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L'apport d'un réassureur dans le développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA. Cas de la scg-ré.

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par Igor MBA ONDO
Institut International dà¢â‚¬â„¢Assurance (IIA) de Yaoundé - DESS-A 2016
  

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II. Cadre réglementaire de la réassurance en zone CIMA

L'objectif de la réglementation de l'assurance est de protéger et sauvegarder les intérêts des assurés et des bénéficiaires du contrat d'assurance, de contrôler la conduite des acteurs du secteur, de s'assurer que les sociétés d'assurance sont financièrement solides et d'établir un système économique et financier sain. Dans le cadre de la réassurance, il s'agit de protéger les compagnies d'assurance, de contrôler l'implantation des réassureurs, de veiller à la solidité et la solvabilité des sociétés de réassurance et de promouvoir les bonnes pratiques de gestion.

En réalité, le législateur communautaire a jugé nécessaire de régir le secteur en portant un regard sur la réassurance et les sociétés de réassurance. Il faut dire que le législateur CIMA a commencé à s'intéresser de manière implicite à ce secteur, avec la circulaire du 27 juillet 2012 portant sur l'obligation aux sociétés d'assurance de transmettre un dossier annuel relatif au programme de réassurance.

La véritable légifération n'interviendra que par la mise en place, le 09 avril 2015, d'une réglementation qui va s'imposer aux institutions de réassurance à travers le livre VIII du code CIMA. Selon les dispositions des articles 804 et 810, le capital minimum requis pour constituer une compagnie de réassurance est de dix (10) milliards à compter de la publication de ladite réglementation.

Il est clair, au regard de ces articles, que la CIMA cherche à sécuriser les assurés dont les affaires sont couvertes en majorité par les sociétés d'assurance et de réassurance. Cela pourrait justifier l'augmentation du capital social des compagnies d'assurance qui passe d'un (1) milliard à cinq (5) milliards de FCFA en avril 2016.

« L'apport d'un réassureur dans le développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la SCG-Ré » page 42

Igor MBA ONDO

En outre, le processus de réglementation vise également à favoriser la rétention de primes aussi bien sur le plan local que sous-régional. C'est ce qui résulte de l'article 308 nouveau du Code CIMA selon lequel « toute cession en réassurance, auprès d'une entreprise étrangère portant sur plus de 50 % d'un risque... situé sur le territoire d'un État membre ... est soumise à l'autorisation du Ministre en charge des assurances ».En effet, selon cet article, 50 % au minimum des primes des affaires souscrites dans la zone CIMA doivent être conservées dans le marché.

Cette décision du législateur communautaire de légiférer dans le domaine de la réassurance est louable. Car, en théorie, la rétention de ces primes génère des capitaux importants qui serviront à augmenter la surface financière des sociétés d'assurance de la CIMA et à financer l'économie des pays membres. Le code CIMA, à travers l'article 335, exige que les actifs représentant les engagements de l'assureur doivent être localisés sur le territoire du risque avec possibilité de placer au plus 50 % dans d'autres pays de la CIMA.

En pratique, en plus de l'intervention des réassureurs traditionnels, le marché enregistre également l'action des captives de réassurance de certains grands groupes industriels, bénéficiant souvent de pourcentages de cession très important, parfois sans l'accord des autorités en charge du contrôle de l'activité de l'assurance dans un pays.

De même, dans le cadre des programmes internationaux d'assurance31 et des polices frontées, des groupes internationaux ont élaboré et affiné des pratiques « peu orthodoxes ».En effet, l'assurance d'une grande partie des grands risques industriels et commerciaux est cédée totalement, placée entièrement en dehors de la zone CIMA, privant les marchés locaux d'une masse importante et conséquente de primes d'assurance.

La raison de cette délocalisation d'une grande part de leurs assurances réside dans le peu de confiance que les multinationales éprouvent dans la solidité financière des acteurs locaux et leur capacité à honorer rapidement leurs engagements en cas de sinistres. Leurs risk managers préfèrent regrouper les garanties qu'ils achètent auprès de la captive de leur groupe, ou d'un petit nombre d'assureurs de premier plan, plutôt que de multiplier les contrats locaux difficiles à suivre et à gérer.

La législateur CIMA devra donc réfléchir sur les décisions et pratiques favorables à freiner la frilosité des grands groupes industriels et des multinationales, de faire bénéficier

31 La police Master est souscrite par la maison-mère dans le pays où se situe son siège social (il existe des exceptions) et des polices locales sont mises en place dans les pays où la maison-mère a des filiales ou des succursales.

IIA - 22ème Promotion DESS-A

Mémoire de fin de formation Novembre 2016

IIA - 22ème Promotion DESS-A

Mémoire de fin de formation Novembre 2016

« L'apport d'un réassureur dans le développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la SCG-Ré » page 43

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des solutions d'assurance à des assureurs locaux présents, quand bien même l'activité de ces groupes génère des risques importants sur ce marché et nécessite parfois des assurances obligatoires.

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