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Les droits et libertés du salarié comme limite au pouvoir disciplinaire de l'employeur en droit congolais.

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par Vianney NSHOKANO RUTABUNGA
Université Libre des Pays des Grands Lacs ULGL Bukavu - Licence 2013
  

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Section 2. EXERCICE, LIMITES ET CONTROLE JUDICIAIRE DES
POUVOIRS DE L'EMPLOYEUR

Outre un pouvoir de direction de son entreprise, l'employeur exerce sur ses salariés un pouvoir disciplinaire réglementé par le Code du Travail. L'employeur établit des règles que le salarié est tenu de respecter sous peine de sanctions.

Le pouvoir disciplinaire appartient à tout employeur, peu importe son activité, le nombre de ses salariés, leur statut et leur ancienneté. Le pouvoir disciplinaire est une prérogative de l'employeur (1) réglementée pour protéger les salariés (2) et contrôlée par le juge afin de sanctionner les abus éventuels (3).

§1. Une prérogative de l'employeur 1.1. L'exigence d'une faute du salarié

L'employeur qui sanctionne un salarié doit pouvoir se prévaloir d'une faute.

Dès lors qu'un salarié commet une faute, c'est-à-dire qu'il manque à ses obligations professionnelles, l'employeur peut décider de prendre une sanction disciplinaire.

Tout employeur qui envisage de prendre une sanction disciplinaire à l'encontre d'un salarié doit s'appuyer sur l'existence d'une faute imputable au salarié. Concernant la définition de la faute la loi ne donne pas de définition précise de la faute. La loi prévoit que l'employeur peut prendre une sanction suite à un agissement du salarié considéré par lui comme fautif. La jurisprudence a précisé cette définition laissant trop de place à l'interprétation. La faute est ainsi définie comme la violation volontaire et injustifiée par le salarié d'une obligation relative à l'exécution de son contrat de travail. Il faut préciser deux dimensions de cette définition :

» La violation doit concerner une obligation professionnelle relative à l'exécution du contrat de travail :

* Violation de l'obligation principale du contrat de travail : non-exécution de la prestation de travail ;

* Violation de l'obligation accessoire du contrat de travail : non-respect de l'obligation de loyauté (non-concurrence, discrétion, réserve...).

» La violation doit être volontaire et injustifiée :

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* Violation volontaire. Cela signifie que l'employeur ne peut considérer que le salarié a commis une faute seulement si ce dernier est totalement responsable de son comportement. Par exemple, l'insuffisance de résultats ne peut être considérée comme une faute (hormis si le salarié s'est engagé contractuellement à atteindre un niveau de résultat donné).

* Violation justifiée. Certaines violations des obligations relatives à l'exécution du contrat de travail peuvent être justifiées et ne peuvent donc être retenues pour justifier une faute du salarié.

Il n'y aura ainsi pas de faute :

? Quand le salarié exerce un droit reconnu par la Loi, sous réserve

que ce droit ait été exercé dans le respect des dispositions légales qui l'encadrent. On pense ici au droit de grève, au respect de la durée maximale du travail, à l'exercice du droit syndical et le droit de retrait. Dans tous ces cas, la violation de l'obligation principale du contrat de travail est justifiée par les sources légales.

? Quand le salarié réclame directement ou par l'intermédiaire des représentants du personnel l'application d'un droit. Les exemples les plus fréquents sont ceux concernant la discrimination et le harcèlement.

? Quand le salarié exerce une liberté fondamentale, notamment la liberté d'expression ou d'opinion. Toutefois, ces libertés connaissent deux restrictions principales :

- L'employeur peut apporter des restrictions aux libertés du salarié à condition qu'elles soient justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché.

- Le salarié ne peut pas abuser de ces droits. Ainsi, un dénigrement permanent ou des insultes à l'égard de l'employeur ne peuvent être justifiées par l'exercice des libertés fondamentales.

Notons enfin qu'une violation des règles internes à l'entreprise (notamment celles du règlement intérieur) peut également être constitutive d'une faute du salarié.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand