2.4.2.2. Les « Tech Talks » et « Peer
Reviews »
Les Tech Talks sont des conférences données par
des experts à destination des managers et des « spécialistes
» (futurs experts) qui sont suivies soit en présentiel, soit sur le
réseau internet d'Areva. Elles portent sur divers domaines de
connaissances maitrisés par Areva. Ainsi entre juillet et
décembre 2014, 4 Tech Talks ont été organisés sur
des technologies comme la « vitrification » ou les « effets
d'irradiation sur le matériel des réacteurs à eau
légère ». Ces conférences ont pour objectif de
permettre la compréhension globale et non la maitrise pleine d'une
technologie par les managers et spécialistes. Cependant, elles
permettent de faire circuler l'information sur les technologies d'Areva
d'autant plus qu'elles sont enregistrées et stockées pour des
utilisations futures. Elles contribuent ainsi à la capitalisation de la
connaissance. Ce partage de connaissances est d'autant plus intéressant
qu'il permet aussi d'identifier les experts travaillant sur ces technologies et
donc les réseaux qu'ils constituent. Lors des Teck Talks, de vrais
réseaux se constituent, ce qui contribue aussi à la
création de connaissances collectives.
La Peer Reviews, littéralement la « revue par les
pairs », entre pleinement dans le processus de collaboration entre les
experts. Il n'a pas pour vocation de participer au transfert de connaissances
à proprement parler. Cependant, il s'agit de donner la capacité
pour Areva de développer l'autocontrôle au sein des réseaux
de la filière expert. Cela passe alors par une collaboration et donc un
transfert de connaissances tacites. Les BU et la DRD choisissent des projets
sur lesquels des Peer Reviews seront mis en place. Elles ont pour objectif
d'aider à identifier et à atténuer les risques
technologiques, scientifiques et techniques des projets. Concrètement,
des experts de niveau 3, par exemple, vont émettre des recommandations
sur un projet de recherche afin d'en améliorer la qualité. Ce
système était déjà mis en place chez Areva et le
CdF a permis de confirmer et soutenir ces actions.
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Deuxième partie - Le transfert des connaissances sous
toutes ses formes
2.4.2.3. Les réseaux techniques
Comme nous le voyons, les communautés chez Areva sont
plus ou moins organisées. Le témoignage d'un expert montre que
plus le réseau est développé et dynamique, plus les flux
de connaissances sont puissants et permettent une transmission rapide des
connaissances. En effet, cet expert a pu travailler aux États-Unis et
s'est aperçu qu'après un an de travail, il avait réussi
à acquérir au moins autant de connaissances qu'après 5 ans
de travail en France. Dans les raisons évoquées,
l'omniprésence des communautés et du travail en groupe ainsi
qu'une réelle capacité à faire circuler la connaissance.
Ainsi, pour cet expert, il est beaucoup plus intéressant de travailler
en réseau que de travailler seul. Cette caractéristique
très ancrée sur le sol américain l'est dans une moindre
mesure en France ce qui explique cette différence de capacité
à internaliser de la connaissance en une seule année.
Par ailleurs, il est dénombré pas moins de 29
réseaux techniques regroupés sur des technologies
différentes dans l'ensemble du groupe Areva. Ainsi il existe le
réseau « ION-A (Uranium Chemistry) », « Robotics »,
« Virtual reality » ou encore « Vitrification ». Chacun
d'eux est soutenu par un SharePoint dédié. Ils ne sont pas
composés exclusivement d'experts et ils ont pour objectifs de partager
de la connaissance, d'acquérir une culture globale, une ouverture sur le
groupe afin d'obtenir une synergie entre les acteurs et d'avoir une approche
multiphysique. Il est important de distinguer les « réseaux ouverts
», c'est-à-dire la mise en relation de plusieurs collaborateurs se
connaissant respectivement et échangeant partiellement des
connaissances, des communautés organisées et reconnues
officiellement. En moyenne les réseaux techniques chez Areva aujourd'hui
sont à mi-chemin entre un réseau ouvert et une communauté.
Pour les plus développés d'entre eux, un responsable dirige le
réseau en collaboration avec un « Knowledge Manager » et des
experts. Ce noyau de collaborateurs est généralement
chargé de faire vivre ces communautés. Leur objectif est de tirer
parti des économies d'une collaboration entre des entités
indépendantes en facilitant la libre circulation des connaissances, des
ressources et des personnes. Pour cela, elles partagent les connaissances,
aident à résoudre les problèmes clés de
l'entreprise, font évoluer les meilleures pratiques et
développent les collaborateurs dans le but d'ajouter de la valeur
à l'entreprise. Elles sont sponsorisées par une organisation, une
direction (comme la DRD). Concrètement cela se traduit par la mise en
place de conférences, de réunions téléphoniques, de
contacts fréquents entre les membres du groupe sous différentes
formes. Plusieurs fois dans l'année, les réseaux peuvent se
retrouver soit en face à face soit via le Net, pour partager sur des
sujets particuliers. Une partie des membres de ces réseaux sont actifs
et peuvent créer du contenu,
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Deuxième partie - Le transfert des connaissances sous
toutes ses formes
d'autres sont passifs et uniquement « consommateurs
» de contenu. Leur situation dépend aussi de leurs relations avec
la DRD. Plus cette relation sera étroite, plus elle sera soutenue.
Quatre niveaux de relations ont été identifiés : celui
où aucun support n'est réalisé par la DRD (11
réseaux), celui pour lequel des supports de base (outils, assistance)
sont apportés (7 réseaux), celui où la DRD apporte une
aide financière (4 réseaux) et enfin, le 4e niveau,
celui où le réseau est dirigé en collaboration avec la DRD
(7 réseaux). À titre d'exemple, le réseau « ION-A
» fait partie de ceux ayant un support financier et réalise des
conférences grâce aux experts tous les 2-3 mois sur des
thématiques différentes.
Les différentes formes de communautés que nous
avons vues jusqu'à présent ont des problématiques qui se
rejoignent.
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