2.2.3.2. La vision terrain du dispositif
Dans l'enquête, il ressort cependant que le dispositif
est utilisé à des fins quelque peu différentes. Ainsi,
pour certains, ce dispositif permet de continuer la transmission de ses
activités aux unités, de piloter les sorties de projets,
d'effectuer des rapports dans un objectif de capitalisation et de transmission
de connaissances ou plus généralement de gérer la fin
d'affaire en recherche & développement. Toutes ces actions se
résument alors en la gestion de transfert d'activités et montre
que parfois, le passage d'un expert à la retraite peut se
révéler plus compliqué qu'il n'y parait. Bien des services
réalisés à ce titre pourraient alors être
effectués en amont au sein d'Areva. Et les coûts peuvent
rapidement grimper. En effet, les services d'Experconnect sont facturés
à hauteur du dernier salaire de l'expert, majoré de 20 à
30%. Ainsi, il n'est pas rare que les prestations soient facturées
plusieurs dizaines de milliers d'euros pour les services d'un expert sans que
des retours sur investissements ne soient calculés. En effet, ces
commissions sont payées par Areva pour une durée de 3 ans
après le départ à la retraite. La difficulté
à connaître les coûts globaux de ces services semble montrer
qu'il n'existe pas à ce jour de consolidation des informations à
ce sujet. L'enquête met aussi en avant la difficulté des experts
à « sortir de leur métier » lors de l'arrivée
à la retraite. Après de nombreuses années engagées
dans un domaine de connaissance au service d'une entreprise, l'arrivée
de la retraite peut parfois être difficile à gérer. Ce
phénomène observé
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Deuxième partie - Le transfert des connaissances sous
toutes ses formes
plus particulièrement auprès de populations
ayant un haut niveau de connaissance semble logique. En effet, l'attachement au
travail qui peut naître d'un fort investissement de ces populations dans
leur travail rend plus difficile le détachement du monde de
l'entreprise.
Ainsi, l'existence d'un tel dispositif montre deux actions
qu'Areva pourrait mettre en place. Il s'agirait d'anticiper plusieurs
années auparavant le départ à la retraite de l'expert d'un
point de vue métier, transfert des activités et transfert des
connaissances. Dans un deuxième temps, il s'agirait de préparer
l'expert à quitter le mode de fonctionnement qu'il a pu avoir pendant
des dizaines d'années.
En conclusion, nous voyons ici que les programmes et
dispositifs au sein d'Areva sont divers et variés. Il ne semble pas
exister de centralisation de l'information ce qui est parfois vu comme la
capacité des unités à s'adapter aux situations
rencontrées. Globalement les projets mis en place sont plutôt
indépendants. Cela montre que des initiatives variées sont
lancées en termes de transferts des connaissances sans pour autant faire
l'objet d'une stratégie au niveau groupe. Les initiatives sont
laissées principalement aux unités. Nous allons donc voir que
dans le prolongement de cette logique, il existe d'autres initiatives à
un niveau plus individuel cette fois-ci.
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