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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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1.2.2. Le processus de transfert des connaissances chez les experts

Dans le cadre d'un transfert de connaissances, nous avons pu définir jusqu'à présent la nature de ce qui est déplacé (la connaissance) d'un point A à un point B. Nous avons aussi déterminé quels étaient les principaux flux de connaissances d'un point de vue systémique. Il est maintenant important d'aborder le processus d'un point de vue concret en déterminant les acteurs, les rôles et les facteurs d'influence.

1.2.2.1. Identifier les différents acteurs y prenant part

En reprenant le flux systémique de la capitalisation et du transfert de connaissances, deux questions principales doivent être posées : qui sont les acteurs jouant un rôle dans le flux de la connaissance et comment ce flux est-il permis ?

Il y a plusieurs situations pour lesquelles la connaissance se situe dans un flux. Ainsi, lorsqu'un expert cherche à capitaliser la connaissance pour elle-même ou son entreprise, l'externalisation et l'internalisation seront les deux flux de connaissances qui seront concernés. Par exemple, lorsqu'un expert souhaite expliciter une connaissance dans le souci d'en établir un référentiel dans son domaine de connaissance. Ou bien lorsqu'il s'agit de la présenter à ses pairs dans le cadre d'une conférence, notamment dans le cadre de découvertes réalisées à la suite de ses recherches. L'acteur qui participe au flux de connaissance est l'expert lui-même. Son manager est cependant aussi acteur, car c'est lui qui décide d'allouer, ou non, du temps et des moyens à l'expert pour effectuer ce travail. Il est aussi possible qu'il se fasse aider par une personne de type « documentaliste éditeur » dans la mise en forme du savoir43. Enfin, les autres acteurs principaux sont les personnes qui recevront la connaissance. En quelque sorte, les « clients » qu'il faudra mobiliser via les réseaux professionnels, mais aussi parfois personnels. Il existe encore d'autres acteurs, parfois plus indirects, qui peuvent

43 Jean-François Ballay, « Tous managers du savoir ! La seule ressource qui prend de la valeur en la partageant », Editions d'Organisation, 2002, p.251

être les unités techniques qui pourront avoir accès à la connaissance dans un temps plus ou moins long.

Un autre acteur qui est identifié ici est le département des Ressources Humaines. En effet il intervient dans les processus de mobilité, départs et arrivées, des collaborateurs d'une société. Il organise la mise en place d'un contrat d'apprentissage, d'un tutorat, d'une formation ou de la décision de recruter un collaborateur pour remplacer l'expert quittant l'entreprise ou pour superviser les opérations de transfert de connaissances. Il sera celui qui soutient la démarche par la mise en place de ressources adaptées. De plus en plus, en collaboration avec la Direction des Systèmes d'Information, la fonction Ressources Humaines met en place dans les entreprises les outils nécessaires à la collaboration, à la gestion des compétences ou à la formation. Ainsi, l'arrivée des TIC (Technologies de l'information et de la communication) a totalement bouleversé les méthodes d'apprentissage. Or la GRH est pleinement centrée sur ce domaine. Par ailleurs, dans leur rôle de « partenaire du business », les RH doivent être centrées sur l'accomplissement des objectifs stratégiques et donc en particulier sur le partage des connaissances (Ballay, 2002).

Dans toutes ces situations et bien d'autres encore, il est nécessaire que la direction de l'entreprise soutienne la démarche. Cela est d'autant plus vrai si elle se fait de façon continue, c'est-à-dire lorsqu'il s'agit de la mise en place d'une stratégie globale où la culture du partage devient une valeur première dans l'entreprise. Les directeurs doivent avoir conscience que leur rôle est primordial dans ce type de situation. Ce sont en effet les décisionnaires sur le modèle d'organisation de l'entreprise qui va favoriser, ou non, le partage en son sein. Ils sont aussi allocataires de ressources et sont à ce sens les acteurs permettant la mise en place d'un processus global de gestion des connaissances.

Avec l'arrivée des TIC, le processus de transfert des connaissances est de plus en plus demandeur d'outils informatiques. Il peut s'agir de logiciels de mise en commun de documents (SharePoint) pour un partage simple. Il existe de plus en plus aujourd'hui de logiciels de solutions intégrées permettant de relier les acteurs entre eux, de créer des communautés de partage et/ou de modéliser rapidement de la connaissance. Le service informatique est donc un acteur qui peut se révéler fondateur dès lors que la situation le demande.

Enfin, les métiers autour de la gestion des connaissances comme le « Knowledge manager » sont chargés d'orchestrer toute la démarche en pilotant les ressources, en animant les

processus, en identifiant les besoins, en accompagnant les parties prenantes ou encore en effectuant une veille sur les outils et les méthodes. Il possède donc un rôle central et travaille en équipe avec tous les acteurs énoncés précédemment afin de les articuler du mieux possible pour en tirer un profit plus grand.

Nous venons de voir ici que les situations de transfert sont multiples et que chaque situation semble unique tant les situations peuvent être spécifiques dès lors que l'on adapte un processus au système d'organisation. Cependant, en prenant un peu de recul sur la démarche nous allons nous apercevoir que la connaissance se transmet de deux façons différentes.

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