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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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1.2.1.2.2. Spécificités et processus

Nous le voyons, entre être expert chez Areva et être expert en dehors du groupe, il y a des différences. En dehors d'Areva, un expert n'a pas à candidater pour l'être (il est défini expert en étant reconnu par ses pairs, en appartenant à un groupe d'experts). Chez Areva il est en revanche nécessaire de respecter un processus défini pour prétendre au statut d'expert. Une campagne de nomination est donc lancée tous les deux ans. L'objectif est double. Il s'agit de mettre à jour régulièrement la liste des experts, ce qui montre que ce type de carrière n'est ni définitif, ni exclusif. Mais cela permet aussi à l'entreprise de vérifier que les différents domaines d'expertise lui sont toujours utiles. Ainsi en 2014, il existait 15 domaines d'expertise, en 2015 il n'en existait plus que 14. Comme nous le voyons, l'expertise ne reste pas figée dans le temps. Elle évolue en fonction des besoins de l'entreprise. La responsabilité de la candidature est donnée au manager qui la préremplit de son initiative. Si le collaborateur est en accord avec cette dernière, il complète le document. La décision de passer expert doit donc être motivée et justifiée. Il est important ici de souligner la notion de volontariat des candidatures. À noter par ailleurs qu'à ce jour, Areva ne distingue pas le statut d'expert par une reconnaissance financière. Cependant, tous ne peuvent prétendre à ce statut puisque cela nécessite de posséder une ou des connaissances dans les 14 domaines scientifiques et

techniques identifiés par Areva à ce jour. Un comité donnera ensuite son avis sur la pertinence des dossiers en validant ou non la candidature. Comme nous avons pu le voir précédemment, la carrière d'expert devient de plus en plus le résultat d'un choix et non d'une situation subie. Ainsi, dans sa politique, Areva a distingué trois niveaux d'experts, précédés d'un niveau « spécialiste » qui permet de se préparer à devenir expert. Ces derniers doivent démontrer un niveau de pratique et de développement de leurs connaissances sur un certain nombre de domaines. L'expert de niveau 1 est reconnu soit dans sa « Business Unit » (BU), soit au sein de son « Business Group » (BG). Il doit démontrer une pratique sur la majorité de ses domaines de connaissance. Au niveau 2, l'expert est reconnu soit dans son BG soit dans le groupe Areva. Il doit démontrer un certain niveau de maturité sur une majorité de ses domaines de connaissance. Ils sont aussi appelés « séniors experts ». Et enfin, l'expert de niveau 3, appelé « Fellow », est reconnu tant au sein du groupe qu'à l'international par la Communauté scientifique. Il doit quant à lui, montrer un niveau excellent dans la majorité de ses domaines de connaissance. Il est intéressant de voir dès à présent que ces 4 niveaux (comprenant le « spécialiste ») correspondent aux 4 niveaux mis en place au CEA qui comprenait en 2014 près de 4000 experts42. Cela montre que ce système semble déjà avoir fait ses preuves dans d'autres organisations du nucléaire. Chez Areva, chaque niveau d'expert possède son propre comité de validation des candidatures. Au niveau BU pour le niveau 1, au niveau BG pour le niveau 2 et niveau groupe pour le niveau 3. Cette distinction de niveau permet d'identifier la filière « expert » comme ouvrant à une réelle possibilité de carrière avec des évolutions possibles. Par ailleurs, avant de devenir experts, les collaborateurs deviennent dans un premier temps des « spécialistes ». Ce sont principalement de jeunes ingénieurs qui ont l'ambition de devenir experts par la suite.

Cette approche par niveau montre l'importance du statut d'expert tout en mettant aussi en relief les différences de connaissances entre les niveaux. Ainsi, les « Fellows » seront plus à même de transmettre leurs connaissances aux « séniors experts », les « séniors experts » aux « Experts niveau 1 ». Par ailleurs, les 5 domaines de missions fixés dans la fiche « Expert model » doivent être inscrits à différents niveaux dans les objectifs lors de l'entretien annuel d'évaluation. Pour les experts de niveau 1, 20% des objectifs doivent concerner les missions définies dans la fiche « Expert model ». Pour les experts de niveau 2, il s'agit de 40% et pour

42 Olivier MUSSEAU (CEA/DEN/DRH), L'organisation de l'expertise scientifique et technique à la Direction de l'Énergie nucléaire du CEA, Revue Générale Nucléaire, numéro 4 Etre un expert, Juillet-Août 2014, p.22-28

les experts de niveau 3, il s'agit de 60%. Après avoir cerné de façon précise ce qu'est un expert et en particulier chez Areva, nous pouvons maintenant nous intéresser au processus de transfert de connaissances sur cette population.

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