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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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1.1.3. Le transfert des connaissances est capital pour subsister

1.1.3.1. Approche théorique du processus de transfert des connaissances

À ce propos, Nonaka et Takeuchi ont identifié plusieurs flux de connaissances en distinguant l'explicite du tacite. Désignés sous le sigle SECI ([Nonaka 2000]), les deux experts ont identifié quatre mouvements : la socialisation, l'externalisation, la combinaison et l'internalisation qui se résument dans le schéma suivant :

Figure 3 : Le processus de capitalisation et de partage des connaissances

Socialisation

Externalisation

Connaissances explicites

Connaissances tacites

Combinaison

Connaissances explicites

Connaissances tacites

Internalisation

Nous identifions ici deux méthodes pour transférer des connaissances. La première est celle de la socialisation. Jean-Louis Ermine, président de l'Association pour la gestion des connaissances dans la société et les organisations, parle de « transfert direct »28lorsqu'un expert sénior forme un expert junior par un accompagnement. Le transfert se fait lorsque le deuxième s'imprègne du premier. Ce processus est aussi rencontré dans les réseaux, les différents types de communautés ou encore les équipes projet. La deuxième façon de transférer est le « transfert indirect »29 décomposé en trois sous-processus. L'externalisation est basée sur l'explicitation de la connaissance. On externalise une connaissance qui était tacite pour qu'elle devienne explicite et ainsi exploitable par d'autres. C'est le point de rupture par lequel passe toute connaissance explicite. Il n'existe pas de connaissance explicite avant qu'elle ne soit passée par le stade de l'externalisation. Ce qui signifie que la connaissance tacite est à l'origine de la connaissance explicite. Cette dernière a été exprimée pour la première fois avec l'arrivée du langage et des codes puis lors des premiers écrits. Ce point est à retenir, car il est fondamental pour la suite du mémoire. Il est cependant impossible d'expliciter toutes les connaissances, car comme nous l'avons vu précédemment, certaines d'entre elles sont totalement inhérentes aux personnes. Pour externaliser une connaissance, on peut la transcrire sur un support. Cela ne demande aucune méthode ni savoir-faire et peu de

28 Jean-Louis Ermine. Management et ingénierie des connaissances. Modèles et méthodes. Hermes-Lavoisier, 2008, p.20.

29 Idem

moyens. Cette méthode est donc simple et applicable par un grand nombre d'individus. Une deuxième méthode consiste à modéliser la connaissance via des codes et des langages spécifiques demandant plus de ressources - comme des logiciels informatiques - que la transcription simple. Cette méthode demande une expertise dans le domaine de la gestion des connaissances pour être pleinement appliquée. Le second processus de transfert indirect des connaissances est celui de la combinaison. C'est ici que se transmettent les connaissances explicitées sur un support (papier, vidéo, audio, ...). Les principaux lieux de combinaison des connaissances sont les intranets, les Sharepoints ou les disques réseau. Le troisième sous processus est celui de l'appropriation. C'est lorsqu'un individu acquiert une connaissance explicite qu'il la travaille pour qu'elle devienne sienne. En quelque sorte, il code la connaissance pour pouvoir résoudre les situations problématiques qu'il rencontre. Il intègre la connaissance. On retrouve ce processus généralement dans les formations ou dans les laboratoires dans lesquels les scientifiques expérimentent un savoir théorique.

Dans son ouvrage sur l'ingénierie des connaissances30, Jean-Louis Ermine met en avant le système AIK (cf. Annexe 3 : Modèle systémique d'un Système de Gestion des Compétences p.97)31. « À » étant le réseau d'acteur dans l'entreprise, « I » le système d'information et « K » le patrimoine de connaissance. Ce système montre l'importance des flux de connaissances qui résultent de l'interaction des acteurs avec le système d'information au sein des entreprises. En effet, ces interactions créent un patrimoine de connaissances (K) qui s'accumule chaque jour. K ne pourra alors créer de la valeur que s'il revient vers A. Le flux de connaissances est alors crucial. La connaissance est stérile si elle ne circule pas. Sans flux de connaissances, pas de création de valeur. C'est pourquoi tout au long de ce mémoire nous essaierons de nous focaliser uniquement sur le processus de transfert des connaissances qui est une pièce importante du puzzle de la gestion des connaissances.

30 Jean-Louis Ermine, Management et ingénierie des connaissances. Modèles et méthodes. Hermes-Lavoisier, Paris, 2008, 212p.

31 AIK : A = réseaux d'acteurs ; I = Système d'information ; K = Le patrimoine de connaissance

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