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Le déséquilibre significatif dans les relations commerciales.

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par Lorena Cortissoz
Paris Dauphine  - Master 2 Droit approfondi de là¢â‚¬â„¢entreprise 2014
  

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Annexe n° 3 : Interview de Madame Géraldine ODOUL, Producteur associé du

GAEC ODOUL.

1. Quel est le nom de votre entreprise et quelle est son activité ?

GAEC ODOUL - 2 associés, une petite exploitation d'élevage de bovins, en zone de montagne, environ 100 hectares avec 95% de production d'herbe et une minorité de terres arables et donc aucune possibilité de conversion en production de céréales ou de cultures de plaine en raison des températures froides. Le cheptel est composé d'un troupeau de vaches laitières (40) pour la production de lait brut (23400l de quota ou base du contrat), et un troupeau de vaches allaitantes (25) pour l'élevage de jeunes bovins destinés à la production de viande.

2. Est-ce que vous avez déjà entendu parler de la notion du déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties disposée à l'article L. 442-6, I, 2° du Code de commerce ?

Pas avant que vous m'en parliez.

3. Êtes-vous adhérent à une coopérative agricole ? Si oui, laquelle ?

Oui, SODIAAL Union. Au départ on adhérait à un autre groupe coopératif qu'on a quitté pour des divergences d'opinion et un risque de faillite de certaines branches du groupe. Ensuite, nous avons commercialisé le lait à une branche privée du groupe 3A, et avec la loi de modernisation agricole de 2010, nous avons été contraints d'adhérer à la coopérative 3Acoop, la branche privée ne proposait pas de contrat et était donc dans l'illégalité pour acheter le lait. Ensuite en 2014, 3A coop a fusionné avec SODIAAL.

4. Pourquoi avez-vous choisi de vendre vos produits à une coopérative agricole et non directement aux industriels par exemple ?

Ce n'est pas un choix, comme l'explique l'historique précédent. Nous n'avons même pas le choix entre les coopératives et les privés, parce que l'implantation des acheteurs est très territorialisée, et chez nous, il n'y a pas de choix en dehors de la coopérative. Il y a donc, chez nous, des contraintes géographiques qui s'ajoutent aux

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limites des choix de contrats. On doit s'adapter à l'organisation des tournées de collecte du lait.

5. Pensez-vous que la coopérative permet aux producteurs de bénéficier de meilleures conditions contractuelles ?

C'est difficilement comparable, dans une coopérative, c'est avant tout un contrat d'adhésion avec apport de parts sociales, participation aux assemblées générales..., et un règlement intérieur qui précise le fonctionnement, et une responsabilité vis-à-vis de dettes. Même si dans un grand groupe comme SODDIAL, à notre niveau, et en tant que nouveaux venus dans le groupe, on se sent un peu loin des décisions.

6. Faites-vous partie d'une organisation professionnelle ? d'un syndicat agricole ? Pensez-vous qu'ils ont un poids de négociation vis-à-vis des coopératives, des industriels ou des distributeurs ?

Oui, des organisations qui assurent un suivi technico économique, et un syndicat représentatif. Nous pensons qu'ils jouent un rôle insuffisant dans notre région.

7. Avez-vous accès au service juridique de votre coopérative afin d'être conseillée sur les dispositions du contrat que vous signez avec eux ?

Non, pas spécifiquement et directement avec un service juridique, mais un conseiller de secteur « polyvalent ».

8. Avez-vous accepté des clauses qui vous semblaient déséquilibrées dans votre contrat ?

Non, par contre ce qui pourrait être discutable c'est l'obligation d'apport total de la production à la coopérative, mais c'est compensé par le fait que la coopérative s'engage à acheter toute la production.

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Annexe n° 4 : Interview de Monsieur Vincent MUNKENI, Vice-Président de la Tchadienne des eaux.

1. Quel est le nom de votre entreprise et quelle est son activité ?

Au sein de la Tchadienne des Eaux je suis Vice-Président et Membre du Conseil d'Administration en charge des questions Marketing, Ressources humaines et logistiques.

2. Dans le cadre de l'activité de votre entreprise, concluez-vous des contrats avec des entreprises de transport ?

Oui effectivement j'ai en charge la supervision et le suivi des activités logistiques du groupe, la négociation et la conclusion des contrats avec les entreprises de transports font partie de mes prérogatives.

3. Avez-vous déjà entendu parler de l'interdiction du déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties disposé à l'article L. 442-6, I, 2° du Code de commerce français ?

Oui j'ai pu suivre l'évolution de cet outil juridique.

4. L'activité de votre entreprise dépend du transport des marchandises par ces entreprises ?

Effectivement nous sommes basés au Tchad, un pays enclavé et notre entreprise comme l'ensemble de l'économie Tchadienne est très dépendante des importations.

Notre activité dépend donc du transport des matières premières et d'autres marchandises par les entreprises de transport.

5. Les entreprises de transport possèdent-elles un monopole sur cette activité ? Si oui pourquoi ?

Les entreprises de transports sont représentées par un puissant lobby, qui est le syndicat des transporteurs du Tchad, le sentiment de monopole est renforcé par la surpuissance de ce réseau et par l'entente entre les sociétés de transport sur les prix pratiqués, à titre d'exemple, le cout de transport entre N'Djamena capitale du Tchad et le port de Douala au Cameroun qui représente 90 % des importations vers le Tchad, est

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quatre à cinq fois plus élevé que le prix du transport d'un conteneur par voie maritime entre le port de Douala et les ports de Dubaï (Émirats Arabes Unis) et ou Shanghai (Chine). Ce qui est une aberration du point de vue des distances et des moyens de transports utilisés

6. Êtes-vous contraint d'accepter des dispositions créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties ?

Je pense que le déséquilibre repose entièrement sur la question du prix de la prestation de transport, nous n'avons d'autre choix que d'accepter les prix exorbitants ne correspondants pas aux prestations et qui ne trouvent malheureusement aucune justification, aucune logique rationnelle puisque comme je vous l'ai dit à titre d'exemple plus haut, nous payons environs 1200 euros pour acheminer un conteneur par voie maritime de Dubaï à Douala et sommes contraints de payer jusqu'à 7400 Euros pour le faire venir par la route jusqu'à N'Djamena .

7. Pensez-vous qu'une intervention de l'Etat interdisant ce déséquilibre significatif dans les relations commerciales est nécessaire pour la survie des activités de votre entreprise ?

Nous pensons que l'intervention de la puissance publique est nécessaire premièrement parce qu'il s'agit d'un secteur d'activité peu réglementé, deuxièmement au-delà de la survie de notre entreprise une intervention étatique permettrait de baisser significativement le cout de la vie au Tchad , les entreprises répercutent le cout du transport et les frais de douanes sur le prix des biens et des produits de consommations qu'elles importent sur le marché Tchadiens et proposent aux consommateurs Tchadien.

Nous pensons que la lutte contre la pauvreté, la lutte contre la cherté de la vie et pour l'accès de tous aux biens de consommations passent par la prise de mesures concrètes dans le secteur du transport routier, pour casser les monopoles et les ententes sur les prix et améliorer les services car il s'agit là d'un secteur très stratégique pour un pays qui importe 90 % de ce qu'il consomme.

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Annexe n° 5 : Interview de Madame Marion DENEUVILLE, Co-fondratrice de l'entreprise Appro-Fusion.

1. Quel est le nom de votre entreprise et quelle est son activité ?

Appro-Fusion est une suite de solutions qui aide les métiers de bouche à optimiser leurs achats (principalement alimentaires). Cela se fait via une plateforme de suivi des commandes en ligne sur laquelle les clients centralisent toutes leurs commandes et l'appel à fournisseurs ou nous recherchons des fournisseurs pour nos clients et les aidons à obtenir les meilleures conditions d'achat et de vente.

2. Quel est votre fonction dans l'entreprise ? Co-fondatrice.

3. Quelles sont les avantages pour les professionnels de faire appel vos services ?

Un suivi plus fin de leurs achats leur permet de mieux optimiser et donc de faire baisser leurs couts. Aussi nous faisons gagner du temps au niveau comptable et trésorerie car l'information est disponible en temps réel. Notre connaissance du marché nous permet aussi de les assister dans leurs négociations.

4. Avez-vous déjà entendu parler de l'interdiction du déséquilibre significatif dans les droits et obligations des parties disposé à l'article L. 442-6, I, 2° du Code de commerce ?

Pas avant cette interview.

5. Pensez-vous que les restaurateurs ou les fournisseurs avec lesquels vous travaillez connaissent la notion de déséquilibre significatif ?

Non. Principalement parce que dans beaucoup de cas, les restaurateurs ne signent pas vraiment de contrat avec leurs fournisseurs alimentaires. Ce sont principalement des conditions établies oralement ou au mieux par email. Le contrat écrit a peu cours.

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6. Pensez-vous que faire appel à votre entreprise permet aux professionnels d'avoir des conditions contractuelles plus équilibrées ?

Notre vue d'ensemble du marché permet aux professionnels de se positionner: Les conditions sont-elles normales? Pourquoi ont-ils ces conditions-là? Ceci leur permet après de prendre une décision plus informée.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon