Le déséquilibre significatif dans les relations commerciales.( Télécharger le fichier original )par Lorena Cortissoz Paris Dauphine - Master 2 Droit approfondi de là¢â‚¬â„¢entreprise 2014 |
§2. L'appréciation de l'équilibre économique du contrat
A. Une appréciation inappropriée
135 Cf. supra nos 44 s. 68 partenaires peut servir des stratégies de partenariat. En effet, les avantages octroyés seulement à certains partenaires peuvent servir, par exemple, à encourager au début d'une relation commerciale ou comme prime de fidélité pour entretenir la relation. 122. Nous avons vu que le Conseil constitutionnel valide l'article L. 442-6, I, 2° du Code de commerce en s'appuyant en partie sur l'existence de l'article L. 132-1 du Code de la consommation prévoyant déjà l'interdiction du déséquilibre significatif et dont le contenu avait été précisé par la jurisprudence136. Cet argument est utilisé par les opposants de l'appréciation de l'équilibre économique du contrat137. En effet, l'article L. 132-1, alinéa 7 du Code de la consommation prévoit que « l'appréciation du caractère abusif des clauses [...] ne porte ni sur la définition de l'objet principal ni sur l'adéquation du prix ou de la rémunération au bien vendu ou service offert. » Si l'article L. 132-1 du Code de la Consommation est pris comme référence d'interprétation de l'article L. 442-6, I, 2° du Code de commerce, nous pouvons déduire - par analogie - que le juge ne doit pas vérifier l'équilibre économique. Le tribunal de commerce de Paris confirme cette interprétation en excluant l'adéquation du prix au bien vendu puisque l'article L. 132-1 du Code de la consommation « exclut expressément celle-ci de son domaine138. » Cette décision semble en phase avec l'avis du Conseil Constitutionnel, mais cette théorie peut être remise en cause si l'on tient compte des aspects pratiques de la situation des commerçants. Les enjeux économiques pour un professionnel sont considérables comparés à ceux d'un consommateur. Le déséquilibre en droit de la consommation est juridique alors que dans les relations entre professionnels il s'agit d'un déséquilibre économique139. Cet argument n'exclut en aucun cas la protection du consommateur, mais l'équilibre économique du professionnel peut avoir des répercussions importantes sur les salariés et sur la survie de l'entreprise. 136 Cf. supra no 47. 137 N. GENTY et P. DUVOCELLE, Relations fournisseur-distributeur, 1re éd., Lamy, 2014, p. 45. 138 trib.com. Paris, 24 sept. 2013, no 2011/058615. 139 J.-L. FOURGOUX, « Déséquilibre significatif : une validation par le Conseil constitutionnel qui marie droit de la concurrence et droit de la consommation en matière de clauses abusives », CCC, mars 2011, n° 3, p.13 69 |
|