Le théà¢tre : une voie pour l'enseignement des faits religieux en Haà¯ti.( Télécharger le fichier original )par Jean Marc Voltaire Université dà¢â‚¬â„¢Artois - Master 2 2016 |
1.5 ENSEIGNER LES FAITS EN HAÏTIL'enseignement des faits religieux est bien différent de l'enseignement religieux qui a toujours suscité de nombreuses interrogations et il ne faut en aucun cas confondre fait religieux et catéchèse. Cet enseignement a été intégré dans un ensemble appelé « culture humaniste » et « valeurs sociales et civiques », et devient une obligation depuis la loi de 2005 en France.37 Parler de l'enseignement des faits religieux en Haïti aujourd'hui, c'est bien sûr le faire avec tout le respect, mais aussi avec tout le recul nécessaire, et notamment les précautions de langage qui s'imposent à travers les trois urgences : 1. D'après Régis DEBRAY qui nous a signalé en février 2002 que « les faits religieux n'a quasiment plus de place dans l'espace culturel public. Certains élèves seraient de plus en plus étrangers aux symboles et aux marqueurs religieux de leur propre monde. Ils sembleraient ignorants des savoirs et des patrimoines qui les font être ce qu'ils sont. Pour éviter le double écueil de l'approche objectivante et de l'approche confessante, Régis Debray appelle de ses voeux une « didactique des sciences des religions ».38 D'après lui, la culture religieuse semblerait méconnue aujourd'hui. 36 D'après les notes du cours sur l'enseignement des faits religieux et l'enseignement laïc de la morale, dispensé par Charles Coutel et Olivier Rota, Université d'Artois, p11-14. 37 « L'enseignement du fait religieux dans l'École laïque », Rapport Régis Debray au Sénat de février 2002, < http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/docannexe/file/3739/debray.pdf>. 28 Le théâtre : une voie pour l'enseignement des faits religieux en Haïti
Enfin, en 2003, Lucien Jerphagnon dans son recueil Connais-toi toi-même41 fait la synthèse des urgences précédentes, et appelle à l'étude du fait religieux dans une perspective d'ensemble afin de permettre la connaissance des éléments patrimoniaux 39 Olivier Roy, La sainte ignorance. Le temps de la religion sans culture, Paris, Seuil, coll. « La couleur des idées », 2008, p. 189 40 D'après les notes du cours sur l'enseignement des faits religieux et l'enseignement laïc de la morale, dispensé par Charles Coutel et Olivier Rota, Université d'Artois, p. 10. 41Lucien Jerphagnon, Connais-toi toi-même, paru en 2012 dans la collection Poche. 29 Jean Marc Voltaire religieux de notre culture mais aussi de l'unité de l'humain. Il n'hésite pas à écrire : « Etudions le fait religieux. Il ne faut rien négliger de l'humain ». Aussi, je pense qu'il est urgent de pencher sur la problématique des savoirs en faits religieux en Haïti, particulièrement, les richesses traditionnelles, patrimoniales et culturelles profondes... qui méritent d'être exploré, observé, analysé, étudié et transmis... dans une démarche d'éducation à la citoyenneté, constituant un ensembles de valeurs éthique et morale à la vie sociale, la liberté de conscience des droits de chacun, la différence entre les principes universels (les droits de l'homme), les règles de l'État de droit (la loi), les usages sociaux (la civilité) et la liberté religieuse (la laïcité). Afin de devenir des citoyens responsables, conscients de leurs droits et devoirs, des principes et des règles qui fondent le vivre ensemble. Pour cela, il nous faut une très bonne approche et aussi cette bonne voie, le théâtre... 1.5.1 EXEMPLES DE SUJETS EN FAITS RILIGIEUX DANS LE CONTEXTE HAÏTIENHaïti est très riche en matière de patrimoine religieux. Voici une liste non exhaustive de sujets de faits religieux dans un contexte haïtien : ? « Les fêtes champêtres, patrimoines immatériels », associées à la fête patronale d'une ville, d'une commune, d'une section rurale ou à une fête foraine... Ce sont des événements très complexes en Haïti, surtout célébrés durant l'été. Elles sont à la fois sacrés, ludiques et mythiques. Souvent, cinq catégories de gens y participent :
? « Aspect historique, géographique, philosophique et religieux dans la culture haïtienne », qui concerne le rapport des haïtiens entre eux et avec les autres, des haïtiens par rapport à la nature et le respect de cette nature en général avec l'implication directe des arbres, de points d'eau, utilisés comme espaces sacrés dans le culte, la connaissance des plantes et leur utilisation dans la médecine traditionnelle, les haïtiens par rapport au monde vivant et invisible, aux morts à travers la fête des morts, la paques, la toussaint, les rois, la noël... à la vision de l'univers, avec une certaine compréhension du monde et une cohésion (cosmogonie)...la connaissance du territoire lors des fêtes traditionnelles à travers le rara, le carnaval, la participation aux fêtes patronales... de l'histoire du pays depuis son indépendance en 1804. les échanges oraux sur l'histoire, avec les jeunes et surtout les vieux du pays, lien étroit des haïtiens avec la nature ? « L'indépendance d'Haïti » ou mémoire des bravoures des esclaves à partir de la cérémonie du bois caïman... ? « 12 janvier 2010, une perte pour Haïti en : le patrimoine bâti, les centres urbains, les musées, les bibliothèques et archives et le patrimoine immatériel... » ? « 12 janvier 2010, une perte pour Haïti en patrimoine humain (religieux et non religieux) » ? « L'architecture religieuse haïtienne, Un trésor mis à mal par le séisme du 12 janvier 2010 » ? « Coutumes partagées entre religieux et non religieux » Il s'agit des comportements conscients ou pas, des faits ou pratiques, où des haïtiens, religieux ou non, partagent ensemble, sans avoir la moindre idée de l'origine, comme : cracher trois (3) fois dans sons urine pour préserver son âme, un 31 Jean Marc Voltaire commerçant choisisse à qui vendre en premier pour la journée pour avoir de la chance, méfiant d'un poignet de la main gauche,... |
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