IX.2.2-Au plan international
L'organisation des coopératives et groupements
agricoles doit être structurée autour des formations et des
renforcements de capacités en techniques culturales et en
comptabilité simplifiée.
Cela permettra à la population de participer à
son développement. Dans cette optique, un partenariat doit être
tissé avec des experts israéliens, qui peuvent apporter leur
expertise dans ce domaine et aussi aider à mettre en valeur les 22
retenues d'eau du département de Dimbokro pour la culture des
maraîchers.
Par ailleurs, un projet a été
rédigé et déposé au FDFP dans la perspective de la
mise en valeur de ces retenues d'eau103.
En outre, les deux faîtières des
collectivités territoriales, qui sont l'Union des Villes et Communes de
Côte d'Ivoire (UVICOCI) et récemment l'Association des
Régions de Côte d'Ivoire (ARCI) 104doivent multiplier
les contacts avec les élus locaux du Sud et du Nord dans le cadre de la
coopération décentralisée.
La charte européenne à l'appui et à la
bonne gouvernance locale, rédigée le 15 Novembre 2008 et celle
des journées européennes à Bruxelles reconnaissent que
l'autorité locale et celle territoriale apparaissent aujourd'hui comme
des acteurs clés du développement.
Cette charte a souligné la nécessité de
l'efficacité de la coopération décentralisée et de
l'appui à la bonne gouvernance.
Les principes de cette charte sont portés par des
convictions qui relèvent que la gouvernance démocratique locale
et la décentralisation sont des moyens efficaces de la lutte contre la
pauvreté, permettent d'atteindre les objectifs du
103 Extrait de l'entretien du 08 Juillet 2010 avec un des
responsables de l'ANADER-zone de Dimbokro.
104Le Mercredi 25 Septembre 2013, les gouverneurs des
districts et les présidents des conseils généraux de
départements se sont réunis en assemblée
générale, pour prononcer la dissolution de l'Association des
Districts et Départements de Côte d'Ivoire (ADDCI). Cette
dissolution s'est faite à l'unanimité des 20 membres de l'ADDCI
présents, pour laisser place à la nouvelle structure qu'est
l'Association des Régions de Côte d'Ivoire (ARCI). Cela
conformément à l'ordonnance n°2011-262 du 28 Septembre 2011
qui supprime les conseils généraux de Côte d'Ivoire.
263
millénaire, de respecter les droits de l'homme, les
droits économiques, sociaux et culturels.
En effet, la coopération décentralisée
qu'elle soit bilatérale ou multilatérale oeuvre pour la mise en
place de nouveaux instruments, des stratégies et modalités de
coopération, susceptibles de faciliter le changement institutionnel et
d'optimiser les possibilités, de promouvoir les objectifs de
développement stratégique, tels que la réduction de la
pauvreté ou le développement économique local.
La coopération décentralisée
envisagée sous l'angle du rapport de partenariat Nord-Sud entre deux
entités territoriales offre aux collectivités locales des pays du
Sud d'accroître leurs opportunités.
Celles-ci, lorsqu'elles sont appréhendées dans
le contexte de la décentralisation comme processus d'accompagnement de
l'effort démocratique, contribuent à l'amélioration des
conditions de vie des populations, à travers une prise en charge
autonome de leur capacité de décision et de gestion.
Ainsi, la coopération décentralisée
bilatérale est susceptible d'accompagner le processus de
démocratisation par les initiatives qu'elle peut susciter au niveau
local.
Seule une nouvelle approche des problèmes urbains
comme ruraux par les pays intéressés et par la communauté
internationale permettra de prendre en main ces transformations.
Ce n'est pas au niveau central que ce sera possible, mais
en favorisant plutôt les initiatives et les contributions des habitants
et des communautés de bases, et en s'appuyant sur des
collectivités locales aux pouvoirs et aux moyens
renforcés.
264
On attend de la coopération
décentralisée qu'elle puisse stimuler ce mouvement et qu'elle
sache proposer des modes d'intervention nouveaux adaptés aux
réalités et aux défis que les collectivités locales
du Sud ont à relever.
En complément aux initiatives des agents locaux du
développement, les collectivités locales du Sud sont
destinées à devenir des moteurs privilégiés de la
coopération décentralisée.
En effet, le passage d'une coopération d'assistance
à une coopération décentralisée
réorientée autour d'un objectif de développement
approprié et durable exige l'intervention nécessaire
d'opérateurs professionnels qui soient en permanence présents sur
le terrain de manière à suivre la mise en oeuvre des projets afin
de les mettre à l'abri des détournements et de coordonner les
différents intervenants extérieurs et locaux dans leurs
rôles respectifs.
Cette « professionnalisation » de la
coopération décentralisée implique que les
différents acteurs interviennent chacun dans son domaine de
compétence.105
En outre, une coopération décentralisée
n'a de sens que si elle s'inscrit dans une perspective de durabilité.
Les projets doivent non seulement aider à résoudre les
problèmes courants mais également permettre aux populations
locales de les inscrire dans les perspectives de développement du
village ou du territoire à long terme et dans le développement
durable du pays.
La coopération décentralisée ne devrait
donc pas se traduire par des coûts sur l'environnement et sur la
santé que les populations souvent démunies devront payer par la
suite.
Les actions de coopération décentralisée
n'ont de sens, que si elles contribuent à développer des
capabilities106 dans le sens d'Armatya SEN, à
transférer des savoirs-faire dans la gestion des questions liées
à
105 Alain MARIE (2005), La coopération
décentralisée et ses paradoxes, Paris, Editions Karthala,
Page 201.
106 Les capabilities désignent l'ensemble des actes
que tout individu devrait être capable d'accomplir (Armatya SEN,
1985, 2000).
265
l'environnement et à assurer des revenus
pérennes aux générations actuelles ainsi qu'aux
générations futures.
Ainsi, des regroupements fonctionnels apparaissent
indispensables pour la réalisation d'économies d'échelles
et d'infrastructures de développement.
Des jumelages peuvent également être
institués afin de permettre aux différentes collectivités
territoriales d'échanger leur expérience en matière de
développement.
En somme, les modalités de la coopération entre
les collectivités devront faire l'objet d'une étude associant, la
tutelle et les collectivités à travers les élus locaux et
les élites locales ainsi que les partenaires au développement.
|