VIII.2.2-Analphabétisme
Comme deuxième raison qui freine la participation de la
population de Dimbokro à son développement, 27,37% des
enquêtés ont souligné l'analphabétisme.
Ainsi, l'alphabétisation, l'éducation primaire,
la formation de base et les services de vulgarisation ont un impact positif
immédiat sur la productivité des exploitants.
Un agriculteur qui a suivi quatre années
d'études élémentaires aura certainement une
productivité qui pourrait s'accroître par rapport à celle
du cultivateur qui n'a pas fait d'études du tout.
Par ailleurs, plus il est instruit, plus son revenu a des
chances de s'accroître lorsqu'il utilise des technologies nouvelles et
s'adapte rapidement aux changements technologiques.
Cela ne manque pas d'avoir des effets bénéfiques
pour l'ensemble de la population, particulièrement en renforçant
les capacités des populations rurales.
Cette disposition est confirmée par un cultivateur qui a
suivi les cours d'alphabétisation fonctionnelle en ses propos; «
depuis que j'ai fait cette formation, j'arrive à suivre
moi-même la vente de ma production et je m'en sors mieux. Je remercie les
formateurs ».
Ainsi, disposer d'un minimum de savoir lire et écrire,
constitue le principal canal d'accès à certaines informations
clés dans le processus de gestion des affaires locales (Amadou DIOP,
2008 : 206).
Résultante de l'analphabétisme, le manque de
compétences adéquates est selon 26,84% des enquêtés
la troisième raison qui freine la participation de la population du
département de Dimbokro à toutes les phases de réalisation
des projets de développement.
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VIII.2.3-Manque de compétences adéquates
Le monde en évolution nécessite que chaque
acteur social puisse avoir des compétences dans son domaine
d'intervention.
Le manque de compétences adéquates dont fait cas
les enquêtés met ici en lumière les compétences
indispensables à la population pour qu'elle puisse participer à
toutes les phases de réalisations des projets de
développement.
En effet, les raisons comme l'absence de cadre d'expression ou
d'échanges, l'analphabétisme et le manque de compétences
adéquates sont un ensemble d'éléments qui freinent la
participation de la population au développement local.
Or, nous soulignons avec Michael CARNEA que « les
bénéficiaires qui participent à la planification d'un
projet sont mieux informés et prennent davantage la réussite du
projet à coeur que ceux qui se voient soudainement attribués des
biens auxquels ils n'ont pas du tout contribué
»94.
Ainsi, la création de cadres formels d'échanges
sur le développement, l'alphabétisation fonctionnelle et la
formation aux différentes phases de réalisation d'un projet de
développement doivent-elles être mises sur pied et
proposées à la population.
Car, l'éducation se pose être un des piliers du
développement humain et un élément d'importance majeure
dans le développement agricole.
Au terme de ce chapitre, la troisième
hypothèse opérationnelle qui soulignait que les manques de
compétence adéquate et de cadre d'expression ainsi que
l'analphabétisme constituaient un frein à la participation de la
population du département de Dimbokro à son développement
a été confirmée.
94Michael CERNEA(1998), La dimension humaine dans
les projets de développement, Paris, Karthala, page 490.
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