Chapitre VI : POLITIQUE ET MATERIALISATION DES PROJETS
DE DEVELOPPEMENT
VI.1- POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT
Pour le Conseil Général de Dimbokro, il faut
amener la population à l'autonomie financière. Et ce, à
travers la formation professionnelle pour avoir une capacité en vue de
l'exercice d'un emploi, à la création de micro-projets
générateurs de revenus. Cette politique de développement
se voulait ouverte non seulement à toutes les structures de
développement du département mais aussi et surtout sur
l'extérieur.
VI.1.1-Initiation à l'autonomie
financière
VI.1.1.1-Formation professionnelle
Apprendre un métier requiert à terme des
opportunités de travail et l'on peut à partir de la formation
reçue s'installer à son propre compte.
C'est pourquoi le Conseil Général en
collaboration avec le Cabinet Africain de Formation en Ingénierie
Conseil et Commerce (CAFIC et CO) s'était engagé à la
formation professionnelle des jeunes du département.
Les filières tertiaire et technique ont
été les deux principales options qui s'offraient aux jeunes
(filles comme garçons).
De 2004 à 2005, trois cent (300) parmi eux ont
bénéficié d'une formation d'opérateurs de saisie,
de maintenance informatique, de caissier, d'agent de pharmacie, tandis que
trente autres se sont formés en électricité, en plomberie,
en mécanique auto, en menuiserie, et en maçonnerie. Cette
promotion, libérée au terme de six (06) mois de formation, se
donne des moyens pour son insertion socio-professionnelle. Comme prévu
dans le programme d'insertion socio-économique des jeunes du
département, le Conseil Général de Dimbokro a prévu
aider ces jeunes à s'installer.
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C'est pour cela qu'il a été demandé aux
personnes formées de se regrouper par spécialité dans la
perspective de leur octroyer des financements afin de leur permettre de
s'installer à leur propre compte.
Et un échéancier assez souple de remboursement
des fonds alloués leur a été proposé.
Cela doit pouvoir se réaliser en pratique puisque bon
nombre des personnes formées n'ont pas encore pu s'insérer dans
la vie professionnelle.
VI.1.1.2-Création de micro-projets
Suite logique de la formation professionnelle, le Conseil
Général avec ses partenaires dans le but d'inciter les jeunes du
département de Dimbokro à l'auto-emploi, a fait un
dépôt de garantie de 10 millions de francs CFA auprès de la
Coopérative d'Epargne et de Crédit (COOPEC) en vue du financement
effectif des projets en faveur des jeunes. Ainsi près de 200 jeunes
ont-ils bénéficié de prêts allant de 200 à
500 mille Francs CFA.
Ceux-ci se sont lancés soit dans le commerce, soit dans
l'agriculture.
Si le volet agricole a essuyé les affres climatiques et
pluviométriques, le volet commercial a été plus ou moins
reluisant malgré la crise économique.
Les bénéficiaires du fonds qui se sont
lancés dans le commerce de friperie, de produits cosmétiques, du
vivrier, de la restauration, d'articles divers de boutique ont pu s'en sortir
avec quelques bénéfices leur permettant de rembourser le
prêt en dépit des difficultés de respect des
échéances mensuelles, fixées entre 15.000 F CFA et 25.000
F CFA, et donc jugées parfois trop lourdes pour des débutants en
affaire.
L'un de nos enquêtés, une dame, qui a pu
rembourser le prêt sollicité s'est réjouie en ses termes,
« c'était difficile, mais j'ai pu rembourser doucement le
prêt sollicité et je compte même monter un autre dossier
pour une autre sollicitation financière »66.
66 Extrait de l'enquête de terrain, 2010.
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A Dimbokro, la faiblesse du pouvoir d'achat constitue un
problème dans le domaine du commerce.
Le revenu annuel par tête d'habitant est passé de
157.000F CFA en 1990 à 50.000F CFA en 2000 et à 30.000F CFA en
200367.
Et seuls, les fonctionnaires et dans la moindre mesure les
élèves constituent les consommateurs potentiels dont il faut
tenir compte dans sa politique commerciale en termes de besoins. Toute
tentative ou initiation d'affaires ne prenant pas en considération les
habitudes de consommation de cette frange de la population, semble être
vouée à l'échec.
Par ailleurs, pour plus d'ouverture et de possibilité
de financement, le Conseil Général de Dimbokro a encouragé
l'institution de la Caisse d'Epargne et de Crédit de Dimbokro (CECD)
dont l'objectif était d'éduquer à l'épargne afin
d'aboutir à une indépendance économique, sociale et
professionnelle.
Autrement dit, cette structure s'est chargée de la
promotion des actions de développement par le financement des
micro-projets à travers les micro-crédits.
Par ailleurs, quinze (15) jeunes, soutenus par le Conseil
Général se sont fait former en élevage de volaille.
Si le Conseil Général de Dimbokro, dans sa
politique de lutte contre la pauvreté et/ou du développement,
recherchait l'autonomie financière des jeunes à travers la
formation professionnelle et la création de micro-projets, il a fait de
la collaboration une de ses stratégies de développement.
67 Conseil Général de Dimbokro et CAFIC et CO
(Juillet 2003), Programme d'insertion socio-économique des jeunes du
Département de Dimbokro, page 02.
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