VI.1.2-Collaboration avec des structures de
développement
La décentralisation qui donne aux élus locaux
les compétences et les moyens nécessaires au développement
départemental et/ou régional n'occulte en aucun moment la
collaboration.
En effet, pour mieux participer au développement du
département de Dimbokro, peuplé de 81.158 habitants (RGPH, 1998),
l'association pour atteindre cet objectif s'avérait être
important.
Le Conseil Général de Dimbokro entretenait pour
ce faire des rapports de collaboration, d'information, de consultation et
d'échange de points de vue sur certains dossiers communs avec les
structures telles que la Mairie, la Préfecture, la
Sous-préfecture, la Direction Générale du Trésor et
de la Comptabilité Publique, l'ANADER. Au niveau des associations et
groupements coopératifs du département, il leur apportait
assistance et aide.
Afin d'atteindre le point focal de la nouvelle politique de
développement du département de Dimbokro, le Conseil
Général consultait les associations de développement et
surtout leur apportait son soutien lorsque la nécessité
s'imposait. C'est le cas de l'association BEKANSSI68 qui a
bénéficié du soutien du Conseil Général lors
de la mise sur pied de sa ferme avicole.
En effet, un forage de 80 mètres de profondeur,
estimé à près de huit (08) millions de francs CFA a
été réalisé grâce à l'appui du Conseil
Général pour permettre aux femmes regroupées en
association de mener à bien leurs activités.
Par ailleurs, des réunions et consultations ont
été entreprises par le Directeur du Développement Humain
dudit Conseil en vue d'apporter les directives et conseils nécessaires
aux associations de développement de tout genre (les associations
d'entraide, de lutte contre la pauvreté, de la protection
68 BEKANSSI : vocable en baoulé qui signifie ; on parle et
je passe. Autrement dit, lorsque certaines personnes s'évertuent
à critiquer leur prochain, moi, je travaille, je cherche à
évoluer.
174
et de l'entretien de l'environnement).
En témoigne, la réunion du Comité de
Pilotage de l'Environnement du Jeudi 09 Novembre 2006 convoqué par le
Conseil Général de Dimbokro et regroupant le Maire de la commune
de Dimbokro, le Président de l'Union des Jeunes de la Commune de
Dimbokro (UJCODI), les responsables des associations, et ONG d'environnement,
un représentant de l'Institut National d'Hygiène Publique et bien
d'autres personnes.
Aussi, le Conseil Général était en
collaboration, pour le volet de la formation professionnelle, avec le cabinet
CAFIC et CO, sur qui il s'est appuyé à travers une convention de
partenariat afin d'entreprendre des actions en faveur des jeunes et des
femmes.
Cette convention de partenariat a aussi concerné la
formation des jeunes du département dans les domaines de plomberie,
menuiserie, électricité, maçonnerie.
Par ailleurs, l'Agence Nationale d'Appui au
Développement Rural (ANADER), spécialiste du monde rural, a
été et est un partenaire privilégié du Conseil
Général de Dimbokro dans le processus d'amélioration des
conditions de vie de la population du département de Dimbokro.
Ainsi, le 11 Mai 2006, une convention de partenariat a
été signée entre l'ANADER et le Conseil
Général de Dimbokro. A ce titre, l'ANADER a conduit un Projet
pilote d'Appui de Création d'Exploitations Agricoles (PACEA).
Cette convention, qui a pris fin en 2008, a concerné
quatre villages: Kangrassou-Yebouebo, Kangrassou-Abrizuenouan, Kadjabo et
Bassa-Yébouessou. Trente-sept (37) exploitants ont été
touchés par ce projet.
175
Dans ce domaine, les actions déjà entreprises
étaient les suivantes :
- création de 47 hectares d'anacarde;
- mise en place de 42 hectares d'ignames dont la production de
2006 à 2007 était de 216,35 tonnes et 54.075 tonnes ont
été commercialisées pour un chiffre d'affaire de 4.412.170
F CFA ;
- pose de 174 ruches piège pour l'apiculture;
- 08 poulaillers construits69.
Pour ce projet, l'ANADER a demandé à la
population de faire les parcelles d'anacarde en y mettant de l'igname pour la
première année et de l'arachide la deuxième année
afin de disposer d'un peu de revenu jusqu'à la production de l'anacarde.
Elle a souhaité, en effet, que ce projet porteur d'espoir
s'étende progressivement à tous les villages du
département.
Entre autres actions dont l'ANADER a participé à
leur réalisation, étaient l'élaboration du projet de la
mise en valeur des 22 retenues d'eau que contient le département pour
les cultures maraîchères qui a été
déposé au FDFP, la rédaction du Plan Stratégique de
Développement Local et la co-rédaction de la Proposition de Plan
de Développement Agricole du département avec le
représentant du Conseil Général de Dimbokro (Patrice
N'GORAN).
Tous ces projets et plans de développement doivent
connaître leur exécution car leur réalisation effective et
efficace pourrait aider la population de Dimbokro dans son développement
économique et social.
En outre, l'ANADER poursuit la formation des groupements
coopératifs aux techniques culturales, d'élevage et
d'organisation avec le soutien du Conseil Général Dimbokro.
69 ANADER, zone de Dimbokro (Mai 2008), Projet d'Appui
à la Création d'Exploitation (PACEA), Dimbokro, ANADER, page
3.
176
Dans cette même perspective, le Conseil
Général Dimbokro a apporté son soutien financier aux
centres d'alphabétisation qui oeuvrent à leur manière au
développement local et à la lutte contre la pauvreté en
donnant l'opportunité à certaines personnes de savoir lire et
écrire en vue d'être plus efficace dans leur domaine
d'activités.
A cet effet, le centre d'alphabétisation de l'Eglise
Saint Joseph de Dimbokro a bénéficié de la part du Conseil
Général un soutien financier à hauteur de 700.000 F CFA en
2007 et de 500.000 FCFA en 2008.
Mais malheureusement, ce centre n'a pas pu
bénéficier de l'apport du Conseil Général pendant
ces deux dernières années pour insuffisance de moyens financiers.
Alors que ce centre joue un rôle important dans la relève
économique du département de Dimbokro.
Même si les responsables de ce centre ont
apprécié l'aide à leur apporter par le Conseil
Général de Dimbokro, leur souhait c'est de pouvoir chaque
année bénéficier de cet appui financier.
C'est ce qu'a signifié la responsable dudit centre :
« nous sommes satisfaits de cette aide mais elle est insuffisante pour
tout ce que nous avons à faire. C'est pour cela que nous souhaitons que
le Conseil Général de Dimbokro continue de nous apporter son
appui financier et technique »70.
En effet, les ressources financières du centre
proviennent de la somme de 7.000 F CFA par an demandée à toute
personne désireuse d'aller y apprendre et complétées par
des éventuels dons. Cette somme représente les frais de
scolarisation et elle sert à intéresser les enseignants et
à acquérir les fournitures, cahiers et autres
éléments nécessaires pour la formation.
Depuis la création dudit centre en 1990, environ 2.500
personnes ont été formées et y sont sorties. Les plus
jeunes ont intégré le circuit normal et ont poursuivit les
études au secondaire.
70 Extrait de l'entretien du 23 Juin 2010 avec deux responsables
du centre d'alphabétisation de l'Eglise Catholique Saint Joseph de
Dimbokro.
177
Les personnes formées dans les activités telles
que la cordonnerie, la menuiserie se sont mieux insérées dans la
vie professionnelle et ont une
meilleure gestion de leur activité. Par ailleurs, le
rôle du centre va au-delà de leur apprendre à lire et
à écrire. Il maintient le contact avec celles-ci en leur
prodiguant des conseils pour la réalisation de leur
projet71.
Par ailleurs, le Conseil Général collabore avec
la Mairie, structure décentralisée de l'Etat, qui lui apporte son
soutien.
Ainsi dans les activités scolaires et sportives, le
Conseil Général de Dimbokro et la Mairie s'accordent pour le
mieux-être de la population.
A la question de savoir quel devrait être le type de
relation entre toutes les structures qui interviennent dans le
développement économique et social du département de
Dimbokro, le Maire de la commune de Dimbokro a signifié que toutes les
structures de développement doivent travailler en collaboration.
Pour lui, « étant donné que toutes les
structures qui oeuvrent pour le développement ont le même objectif
qui est celui du mieux-être de la
population; elles doivent avoir le souci du
développement dans une attitude de compréhension et de
collaboration» (Entretien individuel, Maire de Dimbokro).
Dans ce domaine, la radio "la voix du N'Zi
", situé dans la cours de la Mairie contribue à la
sensibilisation de la population au sujet du développement local.
Des émissions sur l'agriculture y sont faites en vue de
sensibiliser la population sur les techniques culturales.
En somme, la Mairie et le Conseil Général de
Dimbokro essaient d'intensifier leur relation pour participer au
développement du département de Dimbokro.
71Extrait de l'entretien du 23 Juin 2010 avec deux
responsables du centre d'alphabétisation de l'Eglise Catholique Saint
Joseph de Dimbokro.
178
|