Chapitre II-CADRE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre évoque la démarche
méthodologique, c'est-à-dire l'ensemble des méthodes
utilisées pour réaliser cette étude, ainsi que les
différentes étapes qui l'ont rythmée.
II.1-Méthodes d'analyse des données.
Notre étude porte sur le développement local
participatif dans le cadre de la décentralisation à Dimbokro. Il
s'agit de déterminer les mécanismes de construction des rapports
sociaux autour de la participation de la population de Dimbokro au
développement local.
Dans cette recherche, la nature du thème nous impose la
saisie, la compréhension des mécanismes, des actions
menées avec la participation de la population.
Deux méthodes ont été mobilisées
pour cette étude, à savoir la méthode dialectique de DE
BRYUNE et la méthode stratégique de Michel CROZIER.
II.1.1- Méthode dialectique
« La dialectique est la plus complète, la plus
riche et, semble-t-il la plus achevée des méthodes conduisant
à l'explication en sociologie.
Elle part de la constatation très simple des
contradictions qui nous entourent »46.
Méthode de critique et de controverse certes mais aussi
méthode historique, comparative, fonctionnelle, la méthode
dialectique n'est rien d'autre que la science des lois générales,
du mouvement et du développement de la nature, de la
société humaine et de la pensée.
46 Madeleine GRAWITZ (1996), Méthodes des sciences
sociales, Paris, Dalloz, Page 399.
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La méthode dialectique en effet considère que
tout est le produit des contradictions et qu'un phénomène doit
être appréhendé et analysé non isolement mais par
rapport à la totalité qui est d'ailleurs en évolution
constante.
Or, le progrès économique est un
phénomène social, qui nécessite pour "sa saisie totale"
une méthode qui, au-delà des chaos apparents, des faits, essaie
de déterminer les rapports entre les différents
éléments, compare, classifie et explique les faits.
L'application de la méthode dialectique
nécessite la prise en compte des quatre lois qui la
caractérisent:
- la loi du mouvement: la
dialectique explique le mouvement, elle développe une logique
trinaire.
Ici, le mouvement s'est opérationnalisé avec la
politique de décentralisation à travers ses structurations qui
vise désormais la participation des populations à leur
développement.
- la loi de l'interaction: les
phénomènes sont reliés entre eux, interdépendants
et il faut toujours les replacer dans leur contexte socio-historique pour mieux
les appréhender.
Pour atteindre le progrès social, le monopole
n'appartient plus à l'Etat mais une place est accordée aux
populations dans leur diversité culturelle.
C'est donc un partenariat pour le développement qui est
de plus en plus envisagé. Cela fait donc place aux
différents rapports dans la sphère du développement
local.
- la loi de la contradiction: ce
qui détermine le mouvement c'est le dynamisme interne, le mouvement
s'engage lui-même en liaison avec l'unité des contraires.
Avec la politique de décentralisation, l'on s'attend
à ce que les populations soient au début et à la fin de
leur développement mais l'application de cette politique laisse
apparaître des contradictions telles que la faible participation
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de la population à son développement et le
surgissement des pesanteurs politiques.
- la loi du passage de la quantité à la
qualité (la quantité et la qualité ne
doivent pas s'exprimer ici en termes de valeur).
Cette loi stipule que le changement entraine une modification
dans la nature du réel.
Par exemple, le changement démographique engendre une
modification du comportement des individus.
Pour cette dernière loi de la méthode
dialectique, en s'appuyant sur la participation au développement
prônée par les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale,
FMI), les mentalités ont tendance à changer pour donner
l'occasion aux populations de s'exprimer à partir des ressources
localement disponibles.
Pour atteindre le développement local, la population
doit être impliquée à travers non seulement la
détermination et l'analyse de ses besoins mais aussi et surtout sa
participation effective aux actions de développement.
La méthode dialectique a permis dans cette étude
de déceler des contradictions dans le développement local
participatif à partir de la décentralisation.
A cette méthode, a été associée celle
dite stratégique de Michel CROZIER.
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