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L'impact des technologies de l'information et de la communication sur l'entreprise.

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par Mohamed ZAZA
Ecole supérieure de technologie de Laayoune - diplôme universitaire de technologie  2016
  

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2. L'impact sur la flexibilité :

Avec le concept de la société de l'information, on voit émerger les débats autour de la flexibilité de l'organisation et de la nouvelle génération des technologies de l'information et de la communication (TIC).

Les questions portent sur le rapport entre le changement technologique et le changement organisationnel, mais également sur la flexibilité organisationnelle qui constitue un facteur important de la transformation du travail. Ce concept n'est pas nouveau, puisqu'il a été traité par de nombreux auteurs tels que le sociologue Daniel Bell ou par le futurologue Alvin Toffler qui caractérisent respectivement cette société comme étant le prolongement logique de l'économie post-industrielle ou comme une transition à la « société industrielle ».

Pour Christopher Freeman et Luc Soete, cette transition représente un changement de paradigme technico-économique qui caractérise la passage d'une technologie fondée principalement sur les intrants d'énergie à bon marché à une autre fondée sur les intrants d'information peu coûteux.

Cette transition entre les deux paradigmes technico-économiques ne peut s'effectuer que sous l'effet de convergence entre les changements technologiques et le climat social et institutionnel où la dynamique de l'innovation joue un rôle essentiel. Dans une logique schumpétérienne de création-destruction d'emplois, les TIC, en introduisant des rationalisations et des restructurations dans l'industrie, mais également une diversification et une personnalisation des services, conduisent à l'instauration d'une période d'adaptation et de transition pour ces nouveaux emplois, à la précarité et à l'insécurité par certaines formes de flexibilité des salaires et des contrats.

a. Flexibilité dans les modes d'organisation :

Les nouveaux modes d'organisation, souvent caractérisés par le concept de flexibilité et désignés par le modèle postfordien, se distinguent du modèle taylorien, défini par une division verticale et horizontale des tâches, et du modèle fordien, basé sur le taylorisme avec un mode d'organisation et de régulation de l'économie. Ces deux modèles taylorien et fordien ont

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marqué les économies occidentales pendant une période allant des années 20 aux années 70. Face à la mondialisation, à la concurrence accrue et au dynamisme des marchés, aux cycles d'innovations technologiques plus courts et à l'émergence des TIC, ces anciens modèles ne sont plus adaptés afin de répondre aux variations rapides de la demande, aux besoins de diversité et de qualité. Le modèle postfordien est construit en prenant systématiquement le contre-pied des principes du fordisme2 selon Boyer et Durand.

Toutefois, la transition de l'entreprise fordienne à l'entreprise postfordienne suscite bien des polémiques. En effet, selon certains, le modèle postfordien ne tient pas compte des différences nationales ni des spécificités culturelles dans les systèmes de production. Les nouvelles formes d'organisation ne sont pas moins tayloriennes et conduisent parfois à une intensification du taylorisme à travers des tâches répétitives, de la codification des services et de l'industrialisation des services. Par ailleurs, le modèle postfordien est dominé par l'industrie lourde et ne tient compte que peu de cas de la spécificité du secteur des services dans lequel la relation avec la clientèle est tout aussi importante que la logique productive.

Dans la notion de flexibilité organisationnelle, on retrouve également les concepts de « spécialisation flexible » ou encore d'« entreprise réseau ». Ce que l'on recherche dans la spécialisation flexible, c'est une exigence accrue de qualification, de personnalisation, de flexibilité et d'efficience dans les pratiques de travail. Les expressions décrivant ces différentes formes de spécialisation flexible par Piore et Sabel1 sont telles que conglomérats régionaux ou districts industriels, ou groupements d'entreprises ou encore firmes « solaires ». Très souvent, ce sont des petites unités de production gravitant autour d'une entreprise centrale. La firme Benetton dans les années 80 en est l'illustration parfaite conjuguant les forces d'une spécialisation flexible et l'usage des TIC et des réseaux. En matière de changement organisationnel, le concept « entreprise réseau » est caractérisé par la réduction de taille des grandes entreprises, à l'externalisation de certaines fonctions et activités, à la décentralisation et à l'accroissement des activités indépendantes. L'entreprise est constituée d'un ensemble d'unités de production de biens ou de services. Pour certains auteurs tels que Charles Handy2 ou Denis Ettighoffer3, les organisations dans le futur passent de l' «entreprise réseau» à l' «entreprise virtuelle». Cette dernière s'apparente plutôt à une « boîte de contrats » à géométrie variable. L'entreprise n'a pas de localisation ni du personnel propre avec très peu d'actifs matériels dans laquelle les relations entre employeur et employé sont basées sur la confiance et la coopération. Ainsi, l'éphémère du travail dans cette forme de flexibilité apparaît sous forme

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de collaborateurs indépendants ou de salariés sous contrat « à la tâche ». Ce que l'on retient du changement organisationnel, c'est que c'est un phénomène évolutif. Les entreprises n'appartiennent pas d'office à une catégorie d'entreprise flexible, elles évoluent au contraire dans le temps et de façon continue. Ce changement s'effectue dans l'accroissement de la flexibilité du travail et porte l'empreinte des TIC.

b. Les dimensions du travail et leur flexibilité :

On distingue cinq dimensions clés du travail et de la relation de travail : le temps de travail flexible, les contrats de travail flexibles, la localisation flexible du travail, les liens de subordination flexibles et la flexibilité fonctionnelle Dans chacune de ces dimensions du travail, les TIC peuvent accroître leur flexibilité, surtout lorsque cela concerne la localisation du travail. La plupart des études empiriques sur la flexibilité du travail sont centrées sur les aspects concernant la flexibilité du temps de travail et des contrats de travail, la flexibilité liée à la localisation ou à la rémunération.

En général, cette flexibilité du travail se fait au désavantage des travailleurs, car avec ces modèles flexibles, les employeurs transfèrent une partie du risque entrepreneurial sur les travailleurs. Selon Beck, cette taylorisation des relations du travail n'est plus située dans un rapport homme/machine mais dans les aspects contractuels et temporels de la relation de travail. Selon Manuel Castells, on assiste, à travers les processus de restructuration, une transformation de la relation de pouvoir entre le capital et le travail, en faveur du capital. Les TIC permettent aux entreprises d'obtenir des concessions sur le travail à travers le recours à l'externalisation et à la sous-traitance. Enfin, le développement des diverses formes de flexibilité du travail dépend de l'environnement culturel et réglementaire propre à chaque pays et on observe que la main d'oeuvre masculine est centrale, alors que la main d'oeuvre féminine est plutôt périphérique. En dehors des caractéristiques liées au sexe, il existe une dualisation du marché du travail qui, avec la restructuration des entreprises associée à l'usage des TIC, conduira selon Charles Handy1 au développement d'un marché du travail « central » deux fois plus petit que le marché « périphérique ».

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984