Section 2 : Mesure de l'impact au niveau externe
1. L'impact des TIC sur la compétitivité
:
Pour les experts, les impacts des TIC sur la
productivité et la compétitivité prix des entreprises
restent limités. C'est dans l'amélioration de la
compétitivité hors prix que les TIC jouent un rôle
majeur.
De ce fait, la mesure des effets des investissements dans ces
technologies est difficile et personne ne sait vraiment répondre
à la question " quel retour sur investissement (" Return On Investment
") pour les TIC ? ".
Divers gains sont constatés mais leur existence n'est
pas attribuée exclusivement aux TIC : " Il est certain que l'on a
gagné en termes de coût, délais, et sans doute
qualité mais on ne peut pas attribuer ces gains seulement aux nouvelles
technologies, la contribution des outils TIC est indissociable de
l'organisation ".
Finalement, le choix d'investir est perçu comme
étant proche de l'acte de foi ; on investit dans les TIC car l'on croit
à l'efficacité et à la rentabilité de ces outils
ou, tout au moins, parce que le risque est grand à ne pas investir.
...mais des impacts néanmoins perçus comme multiples et majeurs
S'ils ne sont pas mesurables, les impacts perçus de ces investissements
n'en demeurent pas moins majeurs.
Le premier avantage procuré par les NTIC est le
renforcement de la capacité à prendre de bonnes décisions.
La chaîne de production est de plus en plus riche en informations alors
que les outils de traitement se perfectionnent : les informations sont
maintenant transformées en connaissances pour l'entreprise, ce qui
permet d'améliorer le taux de bonnes décisions. Parmi les autres
impacts, aujourd'hui émergents mais qui se renforceront avec la
montée en puissance du " e-business ", les principaux sont les suivants
:
- une meilleure connaissance du client grâce aux
informations remontées de l'ensemble de la chaîne et aux
interactions directes avec lui ;
- d'où une possibilité de mieux le servir, de
mieux l'animer, et donc de le fidéliser pour connaître dans des
délais très courts les évolutions de la demande ;
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- une flexibilité accrue permettant une
réactivité à ces évolutions ;
- une meilleure gestion des approvisionnements et une
réduction des stocks, ce qui a un impact sur le coût de revient
final ;
- un raccourcissement des temps de cycle et une diminution des
frais grâce à une optimisation des processus de R&D :
capitalisation de savoir-faire et possibilités de simulation ;
- une amélioration de la qualité des produits
grâce à une documentation de l'ensemble du processus de
fabrication et à une amélioration du contrôle de la
production : la performance globale des produits en est
améliorée, notamment leur fiabilité, ce qui donne la
possibilité d'offrir des garanties de 2 à 3 ans même sur
les produits les plus sophistiqués ;
- un impact sur la diversité des produits. Enfin,
plusieurs experts soulignent l'impact d'image que procure un investissement
dans des TIC innovantes.
Les entreprises pionnières ont un avantage
concurrentiel réel bien que d'assez courte durée : image de
modernité donnée à la marque et facilité de contact
avec des prescripteurs, des investisseurs.
Cet avantage est particulièrement mis en
évidence dans le cas d'investissements de type internet. Des outils
induisant des changements d'organisation Les experts s'accordent à dire
que l'intégration des NTIC doit être accompagnée de
changements organisationnels pour être vraiment efficace :
- renforcement de l'autonomie de chacun ;
- diminution du nombre de niveaux hiérarchiques ;
- mise en place d'une organisation transversale ;
- passage d'un pilotage séquentiel des activités
à un pilotage interactif ou systémique.
C'est la qualité et l'efficacité de
l'organisation autour des nouveaux outils NTIC qui permettent à
l'entreprise de gagner en efficacité et en compétitivité
par rapport à ses concurrents, d'où une notion de "
productivité organisationnelle ". Pour autant, l'ordre dans lequel
l'intégration des outils et le changement d'organisation doivent
être menés reste sujet à discussion. Autre impact : le
phénomène de " désintermédiation ". Par l'internet,
les entreprises peuvent sélectionner leurs fournisseurs par appels
d'offres : ils limitent ainsi le nombre
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d'intervenants dans la chaîne de distribution, voire
distribuent en direct si elles optent pour le commerce électronique.
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