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L'impact des technologies de l'information et de la communication sur l'entreprise.

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par Mohamed ZAZA
Ecole supérieure de technologie de Laayoune - diplôme universitaire de technologie  2016
  

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2. L'impact sur la productivité et le rendement :

Les TIC, qualifiées de technologies génériques, sont souvent assimilées à une troisième révolution industrielle. Susceptibles d'accroître le potentiel de croissance, elles génèrent des gains de productivité propres à améliorer le rendement des entreprises.

Cependant, certains sont sceptiques quant à la capacité des TIC à engendrer encore des innovations majeures porteuses de changement technologique (Gordon, 2003). Ces observations ont été formulées à partir du cas américain où l'accélération de la croissance de la productivité a été associée à la forte contribution des TIC dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix.

S'appuyant sur le modèle de Solow, le cadre comptable de la croissance permet de distinguer trois grandes sources de croissance de la productivité horaire du travail : l'augmentation de l'intensité en capital (les services du capital rapportés aux heures travaillées), l'accroissement

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de la qualité du travail (les services du travail rapportés aux heures travaillées) et les gains de productivité globale des facteurs. Au sein du capital, la contribution résultant plus spécifiquement de l'utilisation de capital TIC peut être identifiée séparément.

Les analyses existantes concernent la contribution des TIC au gain de productivité : Selon INSEE :

Globalement, plus les entreprises utilisaient les technologies de l'information et de la communication (TIC) en, meilleure a été leur productivité, « toutes choses égales par ailleurs ».

C'est ce qui ressort d'une analyse micro économétrique fondée sur l'estimation d'une relation technologique. La productivité est ainsi supérieure de 4 % dans les entreprises dotées d'un progiciel ou d'autres outils logiciels avancés. Le différentiel atteint 11 % lorsque les sociétés disposent également d'un extranet, d'un call-center ou d'un outil de visioconférence. Ces écarts sont encore plus importants dans les secteurs à faible productivité.

Les entreprises dont plus de la moitié des salariés utilisent le courrier électronique ont eu une productivité supérieure de 17 %. Le recueil d'informations sur les clients via un site Web procurerait également un avantage de performance allant jusqu'à 5 %.

En revanche, la productivité apparaît indépendante des autres utilisations des sites Web, de l'usage des réseaux électroniques et même du recours au commerce électronique, encore marginal.

Même si les premières études de Robert Solow en 1987 avaient conduit à l'énoncé du « paradoxe de la productivité », la plupart des études récentes sur données d'entreprises, aussi bien françaises qu'étrangères, concluent à un impact fort des nouvelles technologies sur la productivité (cf. Pilat, 2004, pour une revue de la littérature). Elles reposent typiquement sur l'estimation d'une relation technologique entre valeur ajoutée, travail et capital en isolant, au sein de ce dernier facteur, un capital en nouvelles technologies. Cependant, peu d'entre elles se sont attachées à caractériser les types d'équipement et d'utilisation des TIC à l'origine de ces gains de productivité, à l'exception notable pour la France de Crépon et al. (2006), dont l'étude

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révèle une corrélation forte entre la croissance de la productivité entre 1994 et 1997 et le choix de l'internet sur la période.

Selon OCDE :

Entre 1995 et 2001, les gains de productivité horaire du travail ont été en moyenne, aux États-Unis, de l'ordre de 2 % à 3 %. Les résultats des analyses comptables montrent que la contribution de l'intensité en capital TIC à ces gains seraient d'environ 0,7 à 1 point de

pourcentage et celle de la productivité globale des facteurs (PGF) de 0,4 à 1 point selon la période et les choix méthodologiques retenus.

L'Europe semble s'inscrire dans la même dynamique que les États-Unis mais avec un retard qu'elle n'a pas réussi jusqu'ici à combler. Sur cette même période 1995-2001 comparée aux cinq années précédentes, tout d'abord, la productivité horaire et la productivité globale des facteurs n'y ont pas accéléré mais au contraire ralenti. Ensuite, si la contribution de l'intensité en capital TIC à la croissance de la productivité horaire a également augmenté, cette augmentation est d'une ampleur très inférieure à celle constatée aux États-Unis.

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Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer le retard de l'Europe par rapport aux États-Unis dans l'utilisation des TIC et dans l'accélération de la PGF : un ensemble de réglementations qui retarderait l'adoption des TIC en Europe, la taille du secteur producteur de TIC et l'investissement précoce des États-Unis dans les TIC, concomitant à un effort complémentaire de réorganisation du travail (voir par exemple OCDE, 2003). Cette discussion dépasse l'objet du présent article, mais les écarts significatifs observés entre les différentes estimations présentées ci-dessus montrent qu'un effort supplémentaire de mesure est utile pour mieux identifier l'ampleur et la nature de ce retard.

L'hypothèse d'une corrélation intersectorielle positive entre intensité en capital TIC et gains de PGF a également été souvent avancée, ce qui remettrait en cause l'exogénéité supposée du progrès technique dans les exercices de comptabilité de la croissance. Cependant, lorsque l'on tient compte de l'hétérogénéité entre les branches, et en particulier de la spécificité des activités productrices de TIC, qui affichent des gains de PGF nettement plus forts que les autres, la croissance de la PGF n'apparaît pas corrélée avec celle des intrants.

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