3.3.6. Le territoire d'habitation
La médecine scolaire et la Protection Maternelle
Infantile, à travers leurs visites médicales en écoles
primaires, ont établi une corrélation entre le fait d'habiter un
quartier prioritaire de niveau 1 (une circulaire de 2006 établie une
liste des quartiers de niveau 1 à 3 en fonction des revenus
médians des ménages, de la taille du quartier, et autres
critères permettant d'identifier les communes qui ont des quartiers qui
présentent des difficultés importantes) et la corpulence
élevée des enfants.
Le territoire, à travers le quartier
d'habitation est, par conséquent, un marqueur du
risque d'obésité. Il convient pour la
compréhension des phénomènes rentrant en jeu,
d'étudier les caractéristiques des quartiers d'habitation et
notamment des quartiers prioritaires, espace délimité par des
frontières matérielles ou symboliques et lieu socialisé
où vont interagir les caractéristiques
physiques et les dimensions psychosociales des comportements.
3.3.6.1. Configuration matérielle
D'après une étude australienne
(Giles-Corti 2003162),
l'obésité a été correlée à de mauvais
équipements récréatifs de proximité, l'absence de
trottoirs, et la perception que les magasins ne sont pas accessibles à
pieds. Selon Frank162 (2004),
l'amélioration de 5 % de la marchabilité du quartier,
réduirait de 4,8 % le risque d'obésité et les
habitants des quartiers facilitateurs de la marche (en fonction de
la densité résidentielle, de la connectivité des rues, des
surfaces commerçantes, de la mixité fonctionnelle, de
l'esthétisme et de la sécurité du quartier), auraient deux
fois moins de probabilité d'être obèses ou en surcharge
pondérale163. La densité de la
population pourrait également rentrer en compte (Stafford
2007164).
En 2008, Bell démontrait une
corrélation entre la présence de verdure dans le quartier et
l'IMC des enfants165. Or, la proximité des
espaces verts est proportionnelle aux
revenus166.
Ces expériences internationales ont été
transposées en France par Dupuy (2011), qui confirme la
corrélation entre obésité et densité du lieu
d'habitation et faible marchabilité du
quartier167.
En milieu urbain :
Mauvais équipements
récréatifs
Absence de trottoirs
Mauvaise perception de
l'accessibilité des commerces
Manque d'espaces verts
Obésité
Bas revenus
Lieu
d'habitation non valorisé
Alexia Charreton Monnet 2013
3.3.6.2. Agencement commercial
Lopez168,en 2007
a observé une diminution de 10,3 % du risque d'obésité,
pour les américains dont le quartier d'habitation comprennait un
supermarché vendant des végétaux.
Currie169, en 2009,
a évalué à 5,2 %, l'augmentation du risque
d'obésité pour les élèves californiens de
3ème, lorsqu'un fast food serait implanté à moins de 150
mètres du collège. Non accessibilité aux commerces
d'aliments bruts
Accessibilité de la restauration rapide à
l'adolescence
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Obésité
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