3.3.2. Relation sociale : conjoint, amis, voisins...
La relation à autrui forme chez l'individu, une image
de lui même à travers l'interprétation du feedback que les
autres renvoient au cours des interactions. L'impact sur le bien-être de
l'individu n'est pas quantitativement dépendant, une seule personne peut
suffire.
C'est dans le cadre de ses travaux sur les institutions
psychiatriques que Goffman (1963) a
définit la discrimination comme un processus de discréditation et
d'exclusion qui touche un individu «étiqueté comme
anormal». L'individu se trouve alors réduit à la
caractéristique «déviante» qui devient un stigmate au
détriment de ses autres qualités sociales. S'engage alors un
processus de dépréciation personnelle qui
débouche sur une altération de l'image de soi
conduisant l'individu à considérer comme légitimes les
traitements discriminatoires et les préjudices qu'il subit. Or,
dès le plus jeune âge, les enfants manifestent des comportements
de rejet à l'égard des adultes ou des enfants en surpoids
(Cramer et Steinwert, 1998125 Myers et
Rosen, 1999126). Une obésité
pourrait alors, avoir des répercussions sur l'estime que se
porte l'individu. D'ailleurs, il a été observé, chez les
enfants obèses, des indices d'estime de soi plus bas que chez les
enfants non obèses126. A son tour, l'image
de soi, lorsqu'elle suscite une insatisfaction, peut influer sur l'humeur et
les pratiques alimentaires127 128.
![](Prevention-de-l-obesite-dans-un-plan-local-de-sante16.png)
Basse estime de soi
Mauvaise image de soi
Pratiques alimentaires à risque Moindre
activité physique
Obésité
Alexia Charreton Monnet 2013
Du fait de l'importance d'une bonne estime de soi sur des
domaines fondamentaux de la vie comme la santé et l'éducation, il
paraît essentiel de préserver voire développer celle-ci.
3.3.3. École
L'école peut être morcelée en fonction de
ce qu'elle propose à l'individu : un environnement physique dispensant
de l'instruction, pouvant proposer des collations, voire même un
système de restauration mais également un lieu de construction de
l'individu.
3.3.3.1. Collation et système de
restauration
La collation matinale s'est avérée être un
contre-message à la pratique du petit-déjeuner, et de
plus, un acte habituant les enfants à outrepasser leurs
sensations internes en mangeant sans avoir faim et réduisant
la sensation de faim au déjeuner vis à vis d'aliments plus
«sains», ou encore, apportant, dans le cas d'une mauvaise
régulation énergétique, un apport
énergétique supplémentaire non négligeable (environ
4 % de plus chez un enfant de maternelle129).
Quant à la cantine scolaire, s'il est établi
que les enfants qui mangent à la
cantine, mangent généralement plus
sainement130 et qu'elle influence l'enfant sur ses
préférences alimentaires (Livingstone
2005131), aucun lien entre la
fréquentation du restaurant scolaire (qui augmente avec le statut
socio-économique des parents ainsi que de leur statut
d'emploi132) et le développement d'une
obésité n'est établi. Il est toutefois primordial
que la cantine propose des temps de repas suffisamment longs pour
permettre une mastication optimale. Celle-ci passe par l'adaptation des repas
proposés par la collectivité aux enfants et aux adultes (en terme
de texture et de temps de repas) et par la formation/information des agents
réalisée chaque année autour d'analyse de la
pratique.
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