3.2.2.2. Comportement alimentaire
Certes les aliments très gras et donc denses (en terme
d'apport énergétique par volume), débordent les
mécanismes de contrôle de la satiété, mais
l'alimentation des Français reste plus grasse que celle des
Américans selon l'étude du
Credoc30. Certes, l'obésité
se constitue par un excès d'apport énergétique, mais la
consommation énergétique en France a décliné
substantiellement alors même que le taux d'obésité
augmentait. La prise de poids ne peut donc être attribuée à
un unique élément identifié comme
défaillant dans le comportement alimentaire, mais à une
inadéquation entre les prises alimentaires et les facteurs biologiques
et physiques de l'individu. Or ces prises alimentaires ne sont pas
réalisées consciemment, elles sont essentiellement
contrôlées physiologiquement. Cependant l'individu est
capable de se déconnecter de ses besoins métaboliques pour
prioriser les voies du plaisir et des émotions. La consommation
d'aliments est variable en fonction des situations : disponibilités de
l'aliment, coût, praticité, aspect, attractivité,
sensations internes et de la sensibilité spécifique aux signaux
incitatifs externes. De même, les perspectives temporelles l'influencent
puisque les personnes orientées vers le futur ou vers un
passé positif, ont tendance à adopter des comportements
alimentaires recommandés, tandis que les personnes orientées vers
le présent y sont moins enclines. Seules certaines pratiques
alimentaires ont été identifiées comme augmentant le
risque de développer une obésité :
Consommation de boissons sucrées
De nombreuses études97 ont
constaté une corrélation positive entre consommation de
boissons
Alexia Charreton Monnet 2013
Consommation élevée de boissons
sucrées Obésité
sucrées et surpoids ou
obésité98, dont l'étude
allemande DONALD, démontrant qu'une consommation
élevée de boissons sucrées, est associée, chez des
filles entre 9 et 18 ans, à un IMC élevé. Une étude
contrôlée et randomisée, en Grande Bretagne, chez des
enfants en âge scolaire, a mis en avant la corrélation entre la
réduction des boissons sucrées et une moindre
augmentation de la prévalence du surpoids.
Alexia Charreton Monnet 2013
Répartition des prises alimentaires
Les chercheurs de l'Université de Hong Kong ont suivi
pendant 2 ans, près de 70 000 enfants de 9 à 10 ans, et ont pu
corréler la déclaration d'absence de petit déjeuner (5%
des enfants) et un IMC plus élevé99.
Ces données ont été corroborées par de nombreuses
autres études100.
Absence de petit déjeuner
Obésité Mode de consommation
La sensation de rassasiement pourrait être
retardée chez les individus en situation d'obésité, du
fait que, la mastication pourrait être plus rapide, les mastications par
bouchées moins nombreuses et les pauses raccourcies entre les
bouchées successives101.
Mastication rapide Obésité
Grignotage
Il n'y a pas de corrélation établie actuellement
entre la pratique du grignotage et le risque d'obésité. Le
grignotage est une pratique concernant davantage les 25/34 ans, les
personnes
originaires des milieux ouvriers et
employés, les personnes peu diplômées, les ruraux, les
habitants de la région Nord et les personnes se déclarant
insatisfaites de leur alimentation, ce qui peut constituer un biais
d'interprétation fréquent102.
Apports lipidiques et énergétiques
Au Royaume Uni, pays dont la prévalence de
l'obésité a doublé ces 10 dernières années,
il est constaté une augmentation de la proportion de l'énergie
apportée par les glucides et une
réduction de la part des lipides conformément
aux recommandations nutritionnelles. Les
constats sont identiques aux Etats-Unis, au Canada ou au
Danemark103, ce qui démontre que la
répartition en lipides de l'alimentation, n'est pas un facteur de
risque d'obésité probant. Seul
l'excès de consommation, quel qu'il soit, est
significatif. Or l'estime que l'individu se porte influence les
quantités consommées comme l'ont démontré
Harter, Marorld et
Whitesell104
(corrélation entre une basse estime de soi et la tendance
des individus à trop manger).
Basse estime de soi Consommation excessive
Obésité
Consommation de 5 fruits et légumes
Alexia Charreton Monnet 2013
La consommation d'un minimum journalier de 400g de
fruits et légumes est corrélée à la
prévention de multiples pathologies, mais n'a pas fait ses preuves en
prévention de l'obésité.
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