II - Les implications des
compétences du propriétaire dirigeant
L'ensemble des connaissances, habiletés et aptitudes
que l'homme acquiert que ce soit dans le milieu socio-culturel ou par son
passé professionnel joue un rôle important dans sa carrière
professionnelle. Pour le cas du propriétaire-dirigeant, ces
compétences se manifestent à travers la gestion quotidienne de sa
boîte. La réussite de cette dernière en dépend. Pour
Monchatre (2003), les compétences peuvent participer à
transformer positivement les organisations et introduire un surcroît de
performance économique. Deux implications méritent d'être
mentionnées ici. D'un côté, le rôle des
compétences sur l'efficacité du manager en question et d'un autre
côté son utilité pour la bonne marche de
l'activité.
A- L'impact de l'amélioration
des compétences
Les objectifs personnels du propriétaire-dirigeant et
les buts poursuivis à travers l'entreprise ne sont pas figés.
L'acquisition de nouvelles compétences managériales traduit une
évolution du style de management. Ainsi, développer les nouvelles
compétences suppose « d'apprendre les idées de base,
d'expérimenter, d'être accompagné, de savoir ce que les
gens ont pensé de ce que vous avez fait », puis d'appliquer ce
que vous venez d'apprendre (Mintzberg, 2005).
Ainsi, l'introduction des innovations diverses
observées ces dernières années, oblige les gestionnaires
à accéder aux nouvelles compétences pour faire face
à un environnement caractérisé par un niveau d'incertitude
élevé. La possession de ces habiletés confère alors
un pouvoir. Les travaux effectués par le CQRHT (2005) ont permis
à juste titre de constater qu'après la période de
démarrage (après environ cinq ans), le
propriétaire-dirigeant peut être désireux
d'améliorer ses compétences managériales pour favoriser
une meilleure rentabilité et une croissance accrue. Il est même
primordial pour ce dernier de viser à augmenter le niveau de sa
compétence et de développer une propension à
l'amélioration continue de ces dernières.
1- Le pouvoir de la
compétence
Le pouvoir de la compétence concerne la
capacité du manager d'influencer le comportement de ses
subordonnés en raison de ses compétences, qualités ou
connaissances particulières. Ceci dans la mesure où, selon
Hellriegel et al. (1992), les managers pourront prouver leurs
compétences en exécutant, analysant, évaluant et dirigeant
les tâches de leurs subordonnés, ils acquerront ainsi le pouvoir
de la compétence. Ce pouvoir s'exerce dans un domaine très
étroit. C'est donc pour dire que le pouvoir peut en quelque sorte
découler de la compétence.
2- Le rôle des
compétences sur l'efficacité du gestionnaire
Nombreux sont les spécialistes qui reconnaissent le
rôle déterminant des compétences sur l'efficacité
des gestionnaires (Belley et al., 1998). L'existence des
différences individuelles s'explique au niveau de la compétence
détenue par chaque individu. En plus, certains succès non
financiers tels que la réalisation de soi et le bien être
personnel sont liés aussi aux compétences du
propriétaire-dirigeant (CQRHT, 2005). Plusieurs études sur le
propriétaire-dirigeant ont mis en évidence un certain nombre
d'aptitudes et d'habiletés communes reliées à la
performance individuelle. On pense qu'une meilleure connaissance de ces
caractéristiques pourrait permettre de prédire la
probabilité de succès du propriétaire-dirigeant.
En effet, le but même de la gestion des
compétences est l'intensification de l'individualisation en stimulant
avant tout la performance individuelle et l'évaluation du personnel
(Devos et Taskin, 2005). En clair, les compétences individuelles ont
pour objectif de stimuler l'engagement individuel dans la contribution à
la performance collective. On pourrait même considérer qu'elles
réduisent la part d'arbitraire en indiquant la contribution de chaque
acteur. Cependant, cette compétence individuelle n'est pas une fin en
soi. Elle doit être mise au service d'une mobilisation collective qui se
mesure en termes d'efficacité de résultat (Monchatre, 2003).
Ainsi, la bonne marche de l'entreprise devrait être l'une des
conséquences de la gestion des compétences.
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