SECTION II : DU DEVELOPPEMENT AUX IMPLICATIONS DES
COMPETENCES DU PROPRIETAIRE-DIRIGEANT
En tant que membre d'une société, l'homme
acquiert certaines habiletés. De même, dans le domaine du
management d'entreprise, il subit l'influence de plusieurs facteurs entre autre
l'environnement socioculturel et professionnel. Ces différents milieux
dans lequel il évolue simultanément peuvent soit être
favorables à la réussite du dirigeant, soit au contraire
défavorables. Seulement les compétences acquises entant que
membre de la société ont des implications dans la carrière
du manager. Nous allons nous intéresser dans cette section aux
éléments stimulateurs de la compétence et à ses
implications.
I - Les facteurs favorisant le
développement des compétences
Plusieurs facteurs influencent positivement ou
négativement l'activité de l'entreprise. Sur certains de ces
facteurs tels que l'expérience professionnelle, l'homme peut agir dans
le sens souhaité. Mais sur d'autres (milieu familial), il ne peut que
subir leur influence. Nous nous attarderons sur ces aspects dans les
paragraphes suivants.
A- L'environnement socio-culturel du
propriétaire dirigeant
Dès le jour de sa naissance, l'homme apprend ses modes
de comportement. Il assimile le système de valeurs
caractéristiques de sa culture qui résulte des efforts
passés de la société pour s'adapter à son
environnement et qui lui est transmis par différents groupes tel que la
famille. Ainsi, au sein de toute société, il existe un certain
nombre de groupes culturels ou sous-cultures qui permettent à leur
membre de s'identifier de façon plus précise à un
modèle de comportements : ce sont les facteurs socio-culturels.
Mais avant tout, l'individu subit l'influence du groupe primaire qui est la
famille. Ce groupe est souvent connu sous l'appellation de groupe de
référence.
1- L'origine familiale du
propriétaire-dirigeant
Chaque individu est influencé par différents
membres de sa famille. Il est utile de distinguer à cet effet deux
sortes de cellule familiale : la famille d'orientation et la famille de
procréation. La famille d'orientation nous intéresse à
plus d'un titre, car en son sein, l'individu acquiert certaines attitudes
envers la religion, la politique, l'économie mais aussi envers
lui-même, ses espoirs et ses ambitions. Il semble que selon Gasse (2002),
les entrepreneurs proviennent le plus souvent des familles où les
parents ou autres personnes proches sont eux-mêmes dans les affaires. On
peut penser alors que le jeune, en grandissant dans ce type de famille,
considère ses parents comme modèle à imiter. Ainsi, d'une
façon ou d'une autre, le propriétaire-dirigeant subit l'influence
de ses parents.
Déjà au moment de la création
d'entreprise, Letowski (2004) précise que l'individu conjugue à
la fois des caractéristiques psychologiques et des facteurs tels que
l'appartenance à une famille d'entrepreneurs. L'influence du cadre
familial ne s'arrête pas au niveau de la création ; elle se
poursuit dans la façon même de gérer la structure mis sur
pieds. Ceci revient à dire que les compétences tant
entrepreneuriales que managériales subissent l'influence de
l'environnement familial. D'après Mbemba (1989), le contexte familial
plus précisément jouerait un rôle important dans
l'acquisition des compétences en raison de l'éducation
apportée et en particulier, de l'apprentissage par l'imitation des
rôles adultes par l'enfant
L'individu acquiert des compétences
considérables suite à l'accumulation des connaissances au fil
des ans à partir d'un héritage familial fort, (Reynaud et
Simon, 2004). Le cadre familial parait alors d'une grande importance dans
l'acquisition des habiletés et aptitudes chez un
dirigeant-propriétaire. C'est partant de là que nous avons
énoncé l'hypothèse :
H1 : L'origine familiale du
propriétaire-dirigeant lui procure des compétences
2-L'influence de la culture
Les valeurs socio-culturelles entendues au sens large
constituent un ensemble complexe comprenant les connaissances, les croyances,
et toutes les autre aptitudes et habitudes qu'acquiert l'homme en tant que
membre d'une société (Sambo, 2000). Avant d'entamer tout
débat de fond, qu'est ce qu'une culture ? Pour d'Iribarne et
al.(1998), la culture fournit un ensemble de codes
d'interprétation au moyen desquels prend sens ce que chacun vit et fait.
La culture est en quelque sorte toutes les capacités et habitudes
acquises par l'homme en tant que membre d'une société. Elle
constitue donc un ensemble complexe de valeurs. Le mot culture est donc
chargé de sens. Elle varie selon les auteurs et les idées
véhiculées. Gasse (2002), considère la culture comme le
milieu immédiat de l'individu ; un réseau social. Ces
valeurs dans certains cas facilitent le développement des
compétences chez un propriétaire-dirigeant.
En effet, selon Sambo (2000), les comportements des managers
dans les PME sont dictés par les valeurs culturelles, surtout au plan de
la prise de la décision et par l'appartenance à une
communauté. En bref, les propriétaires-dirigeants
bénéficient d'un soutien actif de leur communauté.
Rasolofoson (2003) précise qu'en plus des facteurs
individuels, les facteurs culturels peuvent expliquer le comportement
entrepreneurial car, « les cultures, les besoins, les habitudes d'une
région façonnent les comportements. Les entrepreneurs les
intègrent, les assimilent, les interprètent, et cela se
reflète dans leur façon d'agir, de construire leur
entreprise ». De ces idées découle notre
deuxième hypothèse :
H2 : la culture communautaire favorise le
développement des compétences chez un propriétaire-
dirigeant
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