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Analyse des competences des proprietaires-dirigeants d?entreprise au grand nord cameroun

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par / FADIMATOU GOÏTA
NGAOUNDERE- CAMEROUN - DEA 2007
  

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B- Le volet tricomponentiel de la compétence

La notion de la compétence peut se résumer à travers trois composantes : personnelle, cognitive et sociale. Charles-Pauvers et al. (2004) parlent de l'approche tricomponentielle car cette approche insiste sur l'interaction individu-environnement et conclut la nécessité d'une vision élargie de la compétence, prenant particulièrement en compte l'identité personnelle et les réseaux sociaux.

1- La dimension personnelle

La composante personnelle est relative à un individu, à sa personnalité, à ses aptitudes. Elle est en fait déterminée par le profil de l'individu. La composante personnelle prend en compte les qualifications susceptibles d'être pertinentes dans l'exercice d'une activité professionnelle (Charles-Pauvers et al., 2004).

2- La dimension cognitive 

La composante cognitive représente les connaissances et expériences de l'individu. Cette dimension est relative à la capacité de mémoriser d'un individu et prend en compte les valeurs, les croyances, les intérêts, la passion et les autres éléments d'identité (Charles-Pauvers et al., 2004). Cette composante joue le rôle d'axe d'interprétation permettant à des multiples compétences (relationnelles, psychologiques, intellectuelles, etc.) de se mobiliser pour résoudre des problèmes concrets.

3- La dimension sociale

La dimension sociale prend une signification double selon Charles-Pauvers et al. (2004). Il s'agit à la fois de la validation de la compétence de l'individu par l'extérieur et de contacts sociaux que fournira des informations à l'individu. La composante sociale de la compétence renvoie en quelque sorte aux différents contacts de l'individu avec son environnement. Elle fait référence aux relations professionnelles et contacts sociaux susceptibles de fournir des informations et opportunités.

La compétence est donc décomposée en trois composantes : personnelle, cognitive et sociale. La frontière entre les différentes catégories est parfois artificielle. Faudrait donc pas croire que se sont des frontières infranchissables entre les différentes catégories. L'approche tricomponentielle peut se résumer dans le tableau suivant :

Tableau2 : Synthèse des éléments de compétences relevés dans la littérature

Composante

à dominance individuelle

Compétence

à dominance cognitive

Compétence

à dominance sociale

Capacité d'écoute ( Stuart et Abetti, 1988 ; Livian et Marion, 1991 ; Marion,1999)

Preuve de leadership dans le passé (MacMillan, Siegel et Subba Narasimha, 1985,1987)

Capacité de diriger (MacMillan, Siegel et Subba Narasimha, 1985,1987)

Capacité de fournir un effort intense (MacMillan, Siegel et Subba Narasimha, 1985,1987)

Réactivité (Bruyat, 1993 ; Plashka et Welsh, 1989)

Capacité d'auto-organisation (Bruyat, 1993 ; Plashka et Welsh, 1989)

Efficacité de la gestion du temps (Bird, 1989 ; Woo, Cooper, Nicholls-Nixon et Dunkelberg, 1990)

Expérience (Stuart et Abetti, 1988 ; Cooper, Dunkelberg et Woo, 1986,1988)

Formation (Stuart et Abetti, 1988 ; Cooper, Dunkelberg et Woo, 1986,1988)

Familiarité avec le marché (MacMillan, Siegel et Subba Narasimha, 1985,1987)

Capacité d'évaluer le risque (MacMillan, Siegel et Subba Narasimha, 1985,1987)

Perception du développement (Filion, 1990, 1991, 1997)

Capacité d'élaborer une stratégie (Gartner, Mitchell et Vesper, 1989 ; Verstraete, 1997 ; Walsh, Kirchhoff et Boylan, 1996)

Efficacité de la gestion de l'information (Woo, Cooper, Nicholls-Nixon et Dunkelberg, 1990)

Capacité de développer les relations (Woo, Cooper, et Dunkelberg, 1988 Gartner, Mitchell et Vesper, 1989 ; Julien et Marchesnay, 1996)

Capacité de lier les relations, mais aussi de limiter le développement des relations sous contraintes (Venkataraman, Van de Ven, Buckeye et Hudson, 1990)

Capacité des mobilisations des réseaux (Aldrich et Zimmer, 1986 ;Aldrich, Rosen et Woodward, 1987 ; Ward et Randall, 1989 ; Gibb, 1993 Butler, Phan et Hanesn, 1990)

Recours à des professionnelles, experts, conseil en création (Turok, 1997 ; Viennet, 1990 ; Van de Ven, Hudson et Schroeder, 1984)

Recours à une structure d'accueil et/ou d'incubation (Cooper, 1985 ; Albert, 1986 ; Doutriaux, 1994 ; Cardozo, Reynolds, Miller et Philips, 1989 ; Mian, 1997)

Source : Charles-Pauvers et al. (2004)

En définitive, la compétence est une notion dynamique indissociable de l'apprentissage. Elle a pour précurseur en sciences économiques Penrose (1959), mais plusieurs travaux ont donné une connotation plus managériale au concept. Pour parler de compétence, il faut avoir certains éléments constitutifs indispensables qui sont : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.

Ce chapitre nous a permis de passer en revue tour à tour les caractéristiques des propriétaires-dirigeants camerounais et de leurs entreprises et les contours du concept de compétence. Ce concept de compétence a émergé dans certains champs théoriques avant de retenir l'attention des gestionnaires. Plusieurs thématiques ont été dès lors abordées. Deux entre elles retiendrons notre attention dans le chapitre suivant : il s'agit des facteurs socio-culturels favorisant le développement des compétences et les implications de celles-ci sur l'efficacité du gestionnaire.

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