3.2.5- Acteurs et organisation des transports en commun
à Kara
Le système des transports s'organise non seulement
autour des infrastructures et de moyens de transport mais aussi autour d'un
certain nombre d'acteurs.
3.2.5.1- Des transporteurs en majorité issus de
l'ethnie Kotokoli
En établissant un rapport entre les différentes
composantes de la population et les activités des transports, il
apparaît des disparités parmi les groupes ethniques qu'on retrouve
dans la commune.
Ainsi, la part importante des Kotokoli dans les
activités des transports à Kara n'explique pas le fait qu'ils
soient les plus nombreux dans la commune, mais plutôt par la vocation
qu'ils ont pour la profession. En effet, 46% des conducteurs sont des Kotokoli
(BILANTE B. 2001). L'ethnie autochtone de la préfecture occupe une part
peu importante dans le secteur des transports. En effet, 37% des conducteurs
interurbains sont des Kabyè ; cette proportion concerne les
propriétaires de véhicule. Les chauffeurs chômeurs
kabyè représentent une part très importante des chauffeurs
en général. Outre les groupes ethniques Kotokoli et Kabyè,
on peut citer les Bassar et les Moba qui représentent respectivement 4%
et 2% des conducteurs de Kara. En ce qui concerne les étrangers, ils
sont assez représentatifs dans la tranche des conducteurs de Kara. Parmi
eux, il y'a les nigérians et béninois qui correspondent à
9% des conducteurs de la région. Le reste regroupe les autres ethnies.
Le graphique 7 illustre mieux cette répartition.
L'analyse des données ethniques montre que Kara abrite
une population très hétérogène favorable aux
activités des transports qui s'y déroulent et démontre
à nouveau l'intérêt qu'accorde le Kotokoli à ces
dernières.
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Graphique 7 : Répartition des
conducteurs routiers par ethnie à Kara
Source : BILANTE B., 2001
3.2.5.2- Les propriétaires
Il s'agit de ceux qui investissent dans le secteur des
transports et comme leur nom l'indique, ils sont propriétaires d'au
moins un véhicule chacun qu'ils mettent à la disposition des
chauffeurs employés. Ces propriétaires sont
généralement de riches commerçants, des fonctionnaires et
d'anciens conducteurs. Les fonctionnaires ont acquis leurs véhicules
avec le plus souvent un prêt bancaire. Les anciens conducteurs quant
à eux les acquièrent par le système de location-vente ou
les achètent directement après de longues années
d'épargne.
Les propriétaires sont les vrais acteurs du transport
et ce sont eux également qui prennent des décisions sur les
mécanismes des transports sous la supervision du Ministère des
Transports. D'après BILANTE B., 15% seulement des conducteurs sont
propriétaires de leurs véhicules, comme l'indique le graphique 8.
Cette part très faible s'explique par le faible niveau de vie et le
nombre très important de conducteurs chômeurs de Kara. En
vérité, les conducteurs togolais en général sont
mal rémunérés. D'après le même auteur et les
données de l'UNATROT-Kara, le salaire moyen des conducteurs oscillerait
entre 15.000 et 90.000 FCFA selon la taille du véhicule. Cette situation
est loin de satisfaire les chauffeurs qui usent de nombreuses astuces pour
augmenter leurs revenus. C'est l'une des raisons des surcharges
constatées au niveau des minibus comme des taxis brousse. Malgré
tout, le conducteur est réduit à travailler à un rythme
effréné pour assurer le maximum de rotations afin de
répondre aux exigences de son employeur.
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Graphique 8 : catégorie de
propriétaires dans le transport interurbain à Kara
Sources : BILANTE B., 2001
En dehors des transporteurs et des propriétaires,
notons le groupe des apprentis conducteurs.
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