3.2.3.2- Un flux massif de passagers et de
marchandises
La population de Kara a une forte tendance à se
mouvoir, et ceci est lié aux événements traditionnels du
pays kabyè et la volonté insatiable des jeunes à
émigrer.
En effet, pendant les périodes favorables
précitées et qui coïncident avec les luttes traditionnelles,
les « akpéma » ou les funérailles en pays kabyè,
la région de Kara enregistre d'importants flux de passagers qui arrivent
non seulement des autres régions du pays mais aussi des pays voisins
notamment du Ghana. En considérant le nombre de départs
journaliers au cours de cette période comme étant la
moitié des arrivées, on estime à plus de 4304 le nombre de
passagers qui s'ajoutent à la population de Kara chaque jour, soit une
augmentation de 129120 personnes en un mois, (données recueillies
auprès des responsables des différentes sections des gares
routières de Kara-sud et du grand marché).
Le tableau 7 nous en dit plus sur la répartition du
flux des passagers par axe.
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Tableau 7 : Répartition des
passagers par axe et par jour
AXE
|
Catégorie de véhicules
|
Nombre de véhicules qui arrivent
|
Nombre de Passagers par catégorie
|
Effectif de passagers par axe
|
Taux
(%)
|
Méridional
|
-Minibus de 15
places
|
142
|
18
|
2556
|
64.22%
|
|
03
|
70
|
210
|
|
Taxis de 5 places
|
24
|
06
|
144
|
09.1%
|
|
16
|
18
|
188
|
|
2
|
30
|
60
|
|
Taxis de 5 places
|
65
|
06
|
390
|
11.15%
|
|
05
|
18
|
90
|
|
15 places
|
37
|
18
|
666
|
15.53%
|
TOTAL
|
|
294
|
|
4304
|
100
|
|
Sources : Enquêtes de terrain, Août 2009
Graphique 5 : Importance du flux de
passagers par axe au cours du mois d'août
Sources : Enquêtes de terrain, Août 2009
A travers l'analyse de ce tableau et de cette figure, il ressort
clairement que l'axe méridional se taille la part du lion par le simple
fait que celui-ci traverse trois grandes
52
régions dans lesquelles dominent les peuples venus de
la région de Kara. En effet, les préfectures de Sotouboua et de
Blitta sont depuis longtemps peuplées majoritairement de kabyè,
conséquence de la politique d'aménagement rural de
l'époque coloniale. Aujourd'hui, 2/3 des Kabyè vivent dans les
zones de colonisation agricole. De l'axe occidental, viennent également
des populations kabyè qui ont abandonné leurs milieux impropres
à l'agriculture, ou pour des contraintes de colonisation (BILANTE B.,
2001).
Outre le flux important de passagers, la région de
Kara enregistre également un flux de marchandises dont la
majorité du transport est assurée par les gros camions. Mais il
est difficile d'apprécier ce flux dans la mesure où le transport
se fait de façon simultanée avec celui des passagers. De plus
à Kara, toute catégorie de véhicule affecté au
transport en commun assure le transport de marchandises. Il est, de nos jours,
fréquent de voir un taxi de 05 places desservir des centres urbains, ou
provenir de ceux-ci avec des chargements assez impressionnants débordant
le coffre à bagages et la toiture du véhicule. Il n'est pas rare
de voir un taxi de 05 places faire une surcharge de ballots de marchandises en
provenance ou en direction d'un noeud hors de Kara, comme l'illustre la photo
1.
Mais des sociétés ou des maisons de commerce
ont leurs propres camions qui leur assurent le transport des marchandises. Il
s'agit entre autres des Ets CONCORDE, CAMMEL, ELINO, ARC-EN-CIEL, MAROX...Les
camions utilisés sont des véhicules de 10 tonnes, des
semi-remorques, des bennes, etc. Les marchandises transportées sont les
produits manufacturés d'alimentation générale, les
produits textiles, le ciment ou tout autre matériau de construction, le
charbon de bois, les produits vivriers...
Certes, il est très difficile d'estimer le flux de
marchandises à Kara, mais il faut retenir que ce trafic a pris de
l'ampleur au cours de ces dix dernières années avec un nombre
sans cesse croissant de chargeurs et de déchargeurs qui y trouvent
sérieusement leur compte. Si une chose est de se déplacer juste
d'un point à un autre grâce aux moyens de transport, l'autre est
d'effectuer le déplacement dans des conditions acceptables. Celles
qu'offre le transport en commun au Togo ne sont pas du tout enviables.
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