3.2.2- Un parc en pleine évolution
Le parc autos est en pleine évolution au Togo. Avec la
crise financière que traverse le Togo, et ceci à cause de la
dévaluation du franc CFA en janvier 1994, les Togolais vont très
vite opter pour l'achat de voitures le plus souvent baptisées «
venues«. Ces véhicules proviennent d'Europe et d'Asie. Ainsi, en 15
ans, le nombre de véhicules immatriculés au Togo, tous genres
confondus, est passé de 7957 en 1995 à 9938 en 1998 avant
d'atteindre 3687 en 2000 et15760 en 2003, (Direction des Transports Routiers).
Aujourd'hui, le parc auto serait estimé à un peu plus de
200000.
48
A Kara, le secteur du transport en commun a connu une large
progression (graphique 4). Ainsi, de 168 en 2000, (BILANTE B., 2001), le nombre
de minibus est passé à 300 en 2009. De même, celui des
taxis brousse de 05 places a connu une nette progression passant de 60 à
130 au cours de la même période, (estimation des responsables
syndicaux des gares routières de Kara).
Graphique 4 : Evolution du parc autos de
transport en commun entre 2000 et 2009
Sources : Enquêtes de terrain, Août 2009
Ce graphique montre la progression du nombre de minibus par
rapport aux autres modes de transport en commun. Il confirme les affirmations
des uns et des autres quant au degré de sollicitation des minibus dans
les transports en commun au Togo.
3.2.3- Un trafic routier très important
En facilitant le développement d'un flux
d'échanges commerciaux intra régionaux et inter-Etats, les deux
axes routiers, c'est-à-dire l'axe principal sud-nord reliant Lomé
à Ouagadougou et l'axe transversal reliant la zone de Bassar à
celle de Kétao jusqu'à Parakou au Bénin, ont fait de Kara,
une ville carrefour, un centre économique, social et politique
très important. Ainsi, la route, en assurant la totalité des
transports à Kara a créé un certain nombre de flux dont
celui des véhicules, des passagers et celui des marchandises.
3.2.3.1- Un flux important de véhicules
La ville de Kara, du fait de sa fonction de capitale
régionale, et par rapport à sa position géographique de
carrefour, enregistre un nombre important de véhicules tous les
49
jours. On distingue, au cours de l'année, deux
périodes dits respectivement favorable et morte.
Au cours de la période favorable qui coïncide
avec les cérémonies funéraires, les luttes
traditionnelles, les linitiations des jeunes filles « Akpéma »
en pays kabyè et les vacances scolaires (c'est-à-dire au cours
des mois de février, juillet et août), on relève une
affluence et une animation importante de véhicules dont le nombre peut
varier entre 120 et 200 par jour. Ces véhicules viennent des autres
régions du pays, surtout du sud. Les périodes mortes sont
caractérisées par une réduction des activités de
transport à cause du manque de passagers. Au cours de cette
période qui couvre les mois d'avril, de mai et de juin, seule la
moitié ou même le quart des véhicules
répertoriés dans le tableau 6 arrive à assurer les
embarquements journaliers des rares usagers. Certains conducteurs font plus de
deux, voire trois jours sans obtenir un tour de chargement.
Le tableau ci-dessous indique la répartition par
section des véhicules par axe routier au départ de la ville de
Kara.
Tableau 6 : Répartition de
véhicules par jour et par axe au départ de Kara
DEPART
|
DESTINATION
|
NOMBRE DE VEHICULE
|
AXE
|
Pourcentage
|
KARA
|
Lomé
|
17
|
|
|
|
Atakpamé
|
10
|
|
|
|
Sotouboua
|
17
|
MERIDIONAL
|
43.57%
|
|
Sokodé
|
05
|
|
|
|
Blitta
|
10
|
|
|
|
Kpalimé
|
02
|
|
|
|
Mango
|
|
|
|
|
Dapaong
|
|
SEPTENTRIONAL
|
19.28%
|
|
Kantè
|
27
|
|
|
|
Niamtougou
|
|
|
|
|
Pagouda
|
05
|
ORIENTAL
|
21.43%
|
|
Kétao
|
25
|
|
|
|
Kabou-Bassar
|
|
OCCIDENTAL
|
15.72%
|
|
Guerin-Kouka
|
22
|
|
|
|
TOTAL
|
140
|
|
100%
|
|
Sources : Enquêtes de terrain, Août 2009
50
En analysant le tableau 6, il ressort clairement l'importance
que revêt l'axe méridional. En effet, cet axe a reçu
à lui seul 61 véhicules soit 43.57 % de l'ensemble des
véhicules qui ont embarqué de Kara à la date du 21
août 2009. Les axes oriental, septentrional et occidental arrivent
respectivement en 2ème, 3ème et 4ème
position en fonction du degré de leurs fréquentations.
Les données de ce tableau ne prennent pas en compte
les activités parallèles de certains véhicules à
travers la ville de Kara et même dans certains cantons, comme le cas des
embarquements qui ont lieu devant les bureaux de la mairie, au niveau des
stations d'essence SHELL 1, TOTAL du grand marché, TEXACO et au niveau
de la Gendarmerie de Kara-sud, au carrefour des routes Kara-Kabou. Les
mouvements de véhicules sur de courtes distances à
l'intérieur de la préfecture ne sont également pas pris en
compte. Mais l'analyse des données de ce tableau, en les comparant avec
celles des recherches de BILANTE B. effectuées en 2000, laisse entrevoir
une baisse de fréquentation de 16,29% sur l'axe méridional, ceci
pour des raisons que nous évoquerons dans nos prochains chapitres.
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