CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
La République Démocratique du Congo a connu des
périodes sombres et tragiques dans son histoire, mais ceux de la
décennie nonante et deux mille sont les plus funestes. Face à la
perpétration des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité
et de crime de génocide, il y avait lieu de chercher à tout prix
à protéger les populations civiles par un mécanisme de
droit international. Mais hélas, pour la responsabilité de
protéger, principe que nous avons examiné dans la première
partie de cette étude, ce fut un grand rendez-vous
manqué !
Avec l'évolution du processus électoral et les
changements intervenus dans le système politique et juridique, un brin
d'espoir naissait quant à la paix, et à la protection des
populations civiles de tout danger. Mais cela n'as pas duré longtemps,
car différentes formes de violence ont refait surface surtout à
l'Est du pays, suite à la floraison des groupes armés en
quête des ressources minières ou instrumentalisés par
l'étranger. Cette situation a dégénéré au
point que la sécurité est devenue un concept oublié dans
les mémoires des populations congolaises surtout à l'Est.
Face à l'insécurité grandissante et
à la perpétration sans fin des crimes odieux, comment
réagir. Nous avons estimé que la mise en oeuvre de la
responsabilité de protéger par ses moyens et mécanismes
préventifs peut être un remède aux tourments que vivent
chaque jour les populations de l'Est de la République
Démocratique du Congo.
Dans cette optique, le déclenchement de la mise en
oeuvre par le conseil de sécurité, la modification du mandat de
la MONUSCO, et la création d'un tribunal international mixte pour les
crimes commis en RDC, semblent être de notre point de vue, les
premières actions à entreprendre pour protéger les
populations civiles des crimes internationaux. Le déclenchement du
processus par le conseil de sécurité consiste en une prise de
position sans équivoque de la part du conseil de sécurité,
en vue de mettre en oeuvre la responsabilité de protéger en RDC,
comme il l'a fait au Soudan. La modification du mandat de la MONUSCO a comme
principal but la mise à sa disposition des moyens suffisants et d'une
mission claire pour qu'elle protège efficacement les populations
congolaises dans le cadre de la responsabilité de protéger ;
et la création d'un tribunal international mixte a comme objectif la
mise à l'écart des criminels, et la réparation des
dommages causés aux victimes.
Tous ces mécanismes mis en mouvement peuvent soulager
les douleurs des populations victimes d'exactions et apporter un souffle
nouveau pour le développement du pays. Cependant, l'appui de la
population est nécessaire au déclenchement d'un tel
mécanisme, de même que la volonté manifeste des
autorités politiques pour la réalisation d'un tel projet est
indispensable. D'où l'importance de l'implication de tous ces acteurs
dans la mise e oeuvre de la responsabilité de protéger en
République Démocratique du Congo.
Si, toutes ces recommandations sont assimilées et
appliquées, nous osons croire que la question de la protection des
populations civiles congolaises face aux crimes les plus ignobles sera
résolue, en attendant que l'Etat retrouve toutes ses capacités
dans le cadre de ses activités régaliennes.
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