2. SELECTION DE TITRES (LONG SHORT EQUITY):
Stratégie:
Le principe de base est de prendre des positions longues dans des
titres sous-- évalués, en anticipant une hausse, et d'être
court (short) dans des titres dont on pense qu'ils sont
surévalués, en anticipant donc une baisse.
Il existe des variantes un peu plus complexes : les plus
courantes sont la couverture par le short selling et le pair trading.
Application:
La couverture consiste à éliminer le risque de
marché sur une position (courte ou longue). Prenons par exemple une
compagnie ABC du secteur de l'énergie. Le CAPM (Capital Asset
Pricing Model) (avec alpha) donne la formule suivante pour expliquer le
rendement:
5 R(abc) = Rf + Beta(abc) * (Re - Rf) + Alpha(abc)
Ou le Beta(abc) est le Beta de l'action ABC par rapport au
marché énergétique, de rendement Re, et Alpha(abc) l'alpha
du titre par rapport au modèle théorique du CAPM (c'est la
surperformance non prise en compte par le modèle du CAPM classique).
Si le gérant veut être exposé seulement au
risque spécifique à ABC, c'est à dire, Alpha(abc), mais
pas au risque de marché, il prend alors une position longue (ou courte)
dans le titre et une position courte (ou longue) dans l'indice énergie.
Ainsi sa position se résume de la manière suivante (dans le cas
long ABC, short ETF énergie):
5 + (long) R(abc) = Rf + Beta(abc) * (Re - Rf) +
Alpha(abc)
5 -- (short) Rf + Beta(abc) * (Re - Rf)
Soit Position = Alpha(abc). Le gérant est exposé
uniquement au risque spécifique de ABC, on dit qu'il est « Beta
neutre », le Beta ayant été supprimé par
construction.
Enjeux:
Cette stratégie est très répandue, car
elle offre les avantages de l'investissement classique (miser sur un titre
sous--évalué), tout en permettant de prendre position sur
des titres surévalués grâce à la vente à
découvert.
Cependant, le nombre croissant d'acteurs fait diminuer les
opportunités d'arbitrage, notamment en ce qui concerne le « pair
trading », ou les « spreads » ont tendance à diminuer.
Il faut alors augmenter le levier pour contrer cette tendance.
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Exemple:
Considérons les titres ATT et Verizon. Imaginons qu'ATT
cote à 100, et Verizon à 103. Le spread est de --3 (ATT vs
Verizon).
Le trader veut parier sur une amélioration de la
situation d'ATT par rapport à Verizon, sans être affecté
par le marché Télécom. Il parie donc sur le fait que le
spread entre les 2 fournisseurs de service va se réduire, même si
les 2 titres sont en baisse ou en hausse. La seule chose qui compte est le
spread.
Le trader voit à horizon 1 mois les ventes Verizon
augmenter de 5% alors que celles de ATT vont augmenter de 12%, avec l'impact
suivant sur les titres : ATT cotant dans un mois à 111 et Verizon
à 110, le spread étant de +1.
Le trader prend les positions suivantes : long ATT avec 1,03
action, et short Verizon avec une action. Estimons que les 2 fournisseurs ont
la même exposition au marché, c'est à dire: Beta(ATT) =
Beta(Verizon). Le P/L est actuellement de 0, avec une exposition au
marché minime, nous sommes quasi-neutre en Beta, c'est à dire:
0,03 * Beta * (R(marché Télécom) - Rf)
Un mois plus tard, la prévision du trader
s'avère juste et les cotations sont à 111 pour ATT et 110 pour
Verizon.
Le trader gagne 11 sur ATT, mais en perd 7 sur Verizon, soit
au total il gagne +4. En effet, le spread passe de -3 à +1, en pariant
juste sur le spread, le trader empoche la différence. Mais il a aussi
une exposition au marché de 0,03 * Beta, que l'on estime insignifiante
ici pour simplifier. Cette exposition au marché est choisie par le
trader, de manière à être élevée s'il voit le
marché haussier, et faible s'il voit le marché baissier.
Au total il réalise un bénéfice de +4 (en se
protégeant du risque marché)
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