L'école et la violence. Analyse sémio- pragmatique de l'ONG IDI (Initiatives pour le Développement Intégral )en RDC( Télécharger le fichier original )par jean- Claude MUHINDO MATABARO Université catholique du Congo - 2012 |
2.2.2.1. Les personnagesLes personnages mis en scène sont des personnages fictifs c'est-à-dire de personnages sur papier. Dans les deux scénarios on peut repérer deux personnages principaux : - l'enseignant d'histoire du complexe scolaire Matata qui se nomme Fimbo et dont le prénom est punition ; - l'enseignante d'histoire du complexe scolaire Mapendo qui par ailleurs n'est pas nommée. On repère aussi quelques personnages secondaires comme les élèves de ces deux complexes, le Directeur et le Directeur de discipline du complexe scolaire Matata, un médiateur entre l'école et IDI, IDI et un formateur d'IDI. L'enseignant d'histoire du complexe scolaire Matata est le personnage principal. Il est donc le héros dans ce récit. Selon J. Saucin, « le mythe du héros est le plus répandu et le mieux connu. Nous le trouvons dans la mythologie classique de la Grèce et de Rome, dans les mythologies celtique et nordique, dans les diverses épopées du Moyen âge, en Extrême-Orient, parmi les tribus amérindiennes, au sein des peuplades africaines, et, bien entendu, dans la plupart des récits évoqués par nos médias actuels... le héros apparait aussi dans nos rêves et se révèle d'une importance psychologique profonde »236(*) Le rôle primordial héros mythique est l'incarnation (historique ou non) exemplaire de l'archétype du héros : accomplissant des exploits extraordinaires et périlleux, il est la projection de l'idéal du moi de l'homme ordinaire237(*). L'enseignant ici est justement ce héros qui fait de prouesses, alors qu'au début, très violent, à la fin, décidemment, il change son comportement. Son geste est interpellant parce que comme héros, il invite les autres enseignants à suivre son exemple et rassure par ailleurs, les apprenants à ne plus le craindre, parce qu'il vient de jeter à plus jamais sa chicotte. 2.2.2.2. L'intrigueLe modèle le plus connu et le plus répandu est celui du schéma canonique du récit ou schéma quinaire238(*). Dans ce modèle, le récit se définit comme la transformation d'un état initial en un autre état final. Au complexe scolaire Matata, car c'est le cas de le dire ici, un complexe scolaire à problème. C'est delà qu' il tire son nom de « Matata », en swahili c'est - à - dire « compliqué, problème, dûr, etc. Les élèves vivent dans la terreur parce que leur professeur d'histoire « Fimbo-Punition » n'a trouvé qu'un bâton pour leur transmettre les connaissances et les éduquer. Par contre au complexe scolaire Mapendo, d'où son nom amour, là règne un climat d'entente, de paix et la tranquillité et l'amour dans l'apprentissage sont au rendez vous. Les élèves avec sérénité sont initiés au respect de droits de l'homme grâce à la discipline positive de l'enseignement. L'état initial dans ce récit est de deux étapes. D'abord, la situation de terreur qui règne au complexe scolaire MATATA. D'une part, l'enseignant qui porte le nom de Fimbo-punition et qui transmet les connaissances ainsi que le Directeur, tous se servent de la punition pour apprendre et éduquer. Utiliser la chocotte, blâmer les élèves, tenter de faire la cour aux filles, faire agenouiller c'est la méthode résolument opté dans cet établissement et qui est par ailleurs la méthode traditionnelle de l'enseignement parce qu'elle vise justement à contrôler le comportement de l'élève par des moyens négatifs. Ensuite, le climat d'entente, de tranquillité qui règne dans le complexe scolaire Mapendo. Ici, l'enseignante qui n'est pas nommément citée se sert de la discipline positive pour transmettre les connaissances à ses élèves. L'état intermédiaire c'est la visite d'un personnage (cf. p.9 de la BD) qui vient rendre visite au Directeur du complexe scolaire et lui propose de suivre ainsi que ses enseignants la formation sur la discipline positive que l'ONG IDI est entrain de donner.
L'état final c'est le renoncement par l'enseignant d'user le bâton pour apprendre à ses élèves. Notons, toutefois en passant que la bande dessinée est très bien faite mais à notre sens, elle n'a pas suivi les étapes du scénario. Il fallait partir du chaos qu'on observe dans le complexe scolaire Matata comme état initial, puis parler de la formation d'IDI pour chuter à la fin par l'ambiance qui règne au complexe scolaire Mapendo cela aurait rendu le récit plus performant. * 236 J. SAUCIN, « La bande dessinée et ses symboles. Application de la pensée de C.G. JUNG à l'interprétation des bandes dessinées » , dans recherches en communication, n°5, 1996,p.218. * 237 Ibid., p.219 * 238 H. MBIYE, op.cit., p.13 |
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