L'école et la violence. Analyse sémio- pragmatique de l'ONG IDI (Initiatives pour le Développement Intégral )en RDC( Télécharger le fichier original )par jean- Claude MUHINDO MATABARO Université catholique du Congo - 2012 |
3.3. Le Règlement d'une classe sans violence239(*)3.3.1. DescriptionLe règlement d'une classe sans violence est un dispositif socio-éducatif qui a été conçu contrairement aux précédents dans l'intention uniquement des élèves. Il apparait comme un carnet de bord de l'élève. Il est fait sous forme d'un calendrier facilement maniable de 6 rubriques. Outre les 6 pages, il y a une page consacrée à la présentation et la dernière page (couverture). Sur la première page est mentionnée le titre du dispositif : « règlement d'une classe sans violence », qui est placé au centre, au-dessus du titre, il y a un sur-titre : « carton rouge » et à coté à droite une main qui justement présente en montrant le carton rouge. Au bas de la page, est mentionné les organismes qui sont intervenus dans la conception du dispositif : USAID, RDC, IDI et C-Change. Sur la dernière page, on peut lire d'une part un ensemble de trois phrases, les voici en intégralité : « Dans notre école, fini la punition corporelle envers les élèves ! Dans notre classe, c'est la discipline positive ! Nos enseignants respectent les droits de l'enfant ». Comme mentionné ci-haut, ce règlement est un ensemble de six règles : politesse, respect, propreté, écoute, temps, travail. 3.3.2. InterprétationLes six règles du dispositif médiatique « règlement d'une classe sans violence » conçu par IDI à l'intention des élèves du primaire et du secondaire est socio-éducatif car il invite le destinataire à un changement de comportement en ce qui concerne la politesse, le respect, la propreté, l'écoute, le temps et le travail. Ces règles sont des valeurs d'une société. L'emploi du marqueur « je » est très significatif. On ne le dira jamais assez, le « je » institue l'autoréférence et la centration subjective. Car dire « je », c'est se poser comme centre de perspectives. Lorsque « je » déclare, il oblige l'autre à se subordonner à son point de vue240(*). C'est ainsi que dans le « règlement d'une classe sans violence », l'énonciateur demande effectivement à l'énonciataire par exemple d'être poli : » je suis poli en classe, pendant la recréation et à la maison » et il invite par le fait même l'énonciataire à l'imiter ou de lui ressembler. En quelque sorte le sujet énonciateur invite son énonciataire à jouer le même rôle que lui. C'est donc cela la visée pragmatique de cette énonciation. L'emploi de « je » s'élève à 38 occurrences soit 6 fois dans « politesse », 5 fois dans « respect », 5 fois dans « propreté », 11 fois dans « écoute », 5 fois dans « temps » et 6 fois dans « travail ». Le « je » permet à l'énonciateur de se désigner et donc de se distinguer de l'énonciataire241(*). L'énonciateur « je » que ça soit dans « politesse », dans » respect », « propreté », etc. se donne à voir comme une personne qui a déjà réalisé la perfection dans la politesse, l'écoute, le temps, etc. C'est ainsi qu'il utilise la marque « je » pour s'affirmer aux yeux de ses interlocuteurs qui sont dans le cas-ci les élèves du primaire et du secondaire et du coup tous les élèves qui veulent changer leurs comportements. * 239 Cf. ANNEXE 3 * 240 J.-P MEUNIER, D. PERAYA, Introduction aux théories de la communication (3ème édition), Bruxelles, De Boeck, 2010, p.291. * 241 G. TSHILOMBO, op.cit., p.204 |
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