III. Les cinq (05) idées clés de la
prospective
Pour anticiper correctement, il est judicieux de garder
à l'esprit les cinq (05) constats et réflexes intellectuels
suivants :
III.1. Le monde change mais les problèmes
demeurent
Il est important de savoir que l'histoire de
l'humanité ne se répète pas, mais que les comportements se
reproduisent. En effet, les hommes conservent, au cours du temps, de
troublantes similitudes d'agissements qui les conduisent, placés devant
des situations comparables, à réagir de manière quasi
identique. Ainsi, il y a dans le passé des leçons
oubliées, riches d'enseignements pour l'avenir : les cycles de
pénurie et d'abondance liés aux anticipations sur les prix, la
succession de longues périodes d'inflation suivies de déflation,
etc.
Les structures et les comportements sont
caractérisés par de fortes inerties qu'il ne faut pas
sous-estimer par rapport aux forces de changement potentielles. Lors d'une
réflexion prospective donnée, la tendance lourde serait
d'imaginer ce qui pourrait éventuellement changer en oubliant de
recenser systématiquement ce qui, de toute façon, a de grandes
chances de rester inchangé surtout si l'on ne fait rien contre cela. Il
apparaît alors une donne évidente, notamment que l'investissement
intellectuel passé n'est guère obsolète, il suffit
Ces travaux ont été financés par le
Projet REGE 10
souvent de l'actualiser par des données
récentes pour retrouver la plupart des mécanismes et constats
antérieurs.
III.2. Des acteurs clés aux points de
bifurcation
Il s'agit ici d'identifier les points de bifurcation en se
posant les questions de Ilya PRIGOGINE (1990) : « Quels
évènements, quelles innovations vont rester sans
conséquences, quelles autres sont susceptibles d'affecter le
régime global, de déterminer irréversiblement le choix
d'une évolution, quelles sont les zones de choix, les zones de
stabilité ? ». Ces questions sont le menu quotidien de la
prospective.
III.3. Se poser les bonnes questions et se
méfier des idées reçues
Le problème à ce niveau est que les questions
mises en emphase par la presse ont comme effet d'entraînement de cacher
d'autres questions d'autant plus importantes. Ainsi, l'information est souvent
menottée par le conformisme du consensus et par conséquent l'avis
minoritaire est d'emblée rejeté. Finalement, celui qui voit juste
a peu de chances d'être entendu. Il incombe donc aux prospectivistes
d'appréhender de façon peu ou prou sceptique les idées
reçues et la mode qui dominent l'actualité, car elles sont la
plupart du temps sources d'erreurs d'analyse.
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