3.3 Approche financière
L'analyse financière de la filière (ou du
segment qui en est retenu) se fait à partir des comptes individuels des
agents et du compte consolidé de l'ensemble. Elle a pour objet de mettre
en évidence d'une part, « l'équilibre général
du système » de production qu'est la filière dans sa
globalité et, d'autre part, les interdépendances entre le revenu
des exploitants, et celui des autres intervenants dans la filière, le
bilan pour l'Etat, les contraintes extérieures et les transferts
réalisés.
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Les tableaux obtenus à partir de l'analyse des
différents comptes permettent de discuter la rentabilité
financière de la filière analysée, l'efficacité
globale de la filière et la formation des prix (Tallec F. et Bockel L.,
2005).
3.4 Approche institutionnelle
La prise en compte du niveau institutionnel (ou
socioéconomique) d'une filière consiste à analyser les
acteurs intervenant lors des différentes opérations, ainsi que
leurs relations et leurs objectifs. Cette dimension peut permettre de mettre en
évidence certaines imperfections et d'améliorer l'organisation
des opérateurs, au niveau de leurs activités. On revient ici
à l'analyse méso-économique car, outre les acteurs, il
faudra prendre en compte leurs logiques de fonctionnement et de comportement,
leurs modes de coordination ainsi que leurs volontés de valoriser leurs
activités.
D'abord, il s'agit de repérer les acteurs directs
c'est-à-dire ceux qui apparaissent de la production à la
commercialisation comme les producteurs, les transformateurs, les transporteurs
ou les commerçants. Ensuite, les acteurs indirects, qui interviennent en
appui aux opérateurs précédents, en ayant des relations
plus ou moins étroites, devront aussi être
répertoriés. Il s'agit des prestataires de services (fournisseurs
d'intrants, de machines), les institutions de financement, les services publics
(recherche, vulgarisation, conseils pour la gestion).
L'Etat peut intervenir en tant qu'acteur, surtout indirect,
à travers des projets d'appui au système bancaire, en
définissant un cadre d'analyse ou en établissant un
système de suivi de la filière par exemple (Fontan C., 2006).
Pour chaque opérateur, il sera nécessaire de
détailler précisément ses activités et ses
stratégies. De plus, les relations qu'ils entretiennent entre eux sont
aussi importantes : il faudra voir si les échanges sont basés sur
des contrats ou des relations plutôt privilégiées (aspect
plus informel), si les interventions sont négociées (ou pas) pour
la fixation des prix. On cherchera à savoir si les relations de
confiance sont nécessaires pour que la filière devienne
performante. Dans tous les cas, il semble bien que les comportements des
opérateurs puissent influencer fortement la réussite d'une
filière. Entre les différents
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acteurs, la coordination verticale désigne la relation
qui peut s'établir entre des opérateurs ayant des fonctions
différentes (comme un accord entre un producteur et un commerçant
pour la vente d'un produit ou entre commerçants de gros et ceux de
détail), alors que l'on parle de coordination horizontale s'ils
travaillent dans une même activité (par exemple avec la formation
d'une organisation de producteurs qui permet une entente pour une vente
groupée ou une association de consommateurs) (Padilla M. et Bencharif
H., 2001).
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