3. UNITE FRIGORIFIQUE PREVUE
Plus de 87% des producteurs enquêtés ont
connaissance du Projet de développement de la filière pommier au
Haut-Atlas Occidental, en cours d'exécution au Cercle d'Asni. La
quasi-totalité ont exprimé leur intérêt pour ce
projet et considèrent bénéfique l'installation d'une
unité frigorifique qui leur épargnera les pertes en poids et en
qualité qu'ils subissent à cause du stockage traditionnel.
Certains producteurs, notamment ceux des communes de Talat et
Ighil, croient que les prestations de l'unité frigorifique seront
gratuites et fondent leurs futures stratégies de commercialisation sur
cette base (stocker une partie de leur production habituellement vendue sur
pied). Or, les producteurs voulant stocker leurs pommes dans l'unité
frigorifique, seront, tout de même, amenés à payer une
contribution qui devrait, en principe, être
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inférieure au prix payé pour le stockage dans
les frigos privés, mais qui devra tout de même permettre de
couvrir les frais de fonctionnement et de gestion de l'unité.
Il est clair que les premiers bénéficiaires de
cette unité seront les producteurs et collecteurs qui stockent
déjà leurs pommes (dans les quelques frigos d'Asni, à
Marrakech ou à Agadir), viennent ensuite ceux qui adoptent le stockage
traditionnel, mais qui auront à supporter des charges plus
coûteuses que le stockage qu'ils pratiquent actuellement dans les hangars
ou dans les « Nouala ». Et même si la majorité des
petits producteurs ont exprimé un grand intérêt pour
stocker leurs pommes dans la future unité frigorifique, il parait
évident que le bénefice de cette action se limitera
principalement aux grands et aux moyens producteurs. En effet, les raisons pour
lesquelles la majorité vend sur pied persisteront même
après l'installation de cette unité (surtout celle concernant les
besoins astreignant en trésoerie).
Nous avons essayé de simuler avec un groupe de
producteurs et de collecteurs, la stratégie qu'ils pourraient adopter
une fois l'unité frigorifique fonctionnelle. Ils ont tous attesté
qu'ils vont stocker une partie de leur production dans cette unité, mais
dès que le besoin en trésorerie pressera, ils vendront leur stock
à un collecteur ou à un grossite. La plupart d'entre eux parlent
d'une plate-forme de vente adjacente à l'unité, ce qui ne fait
pas partie des actions prévues par le projet, et supposent que cet
espace de vente leur épargnera le déplacement jusqu'aux
marchés.
La mise en place de cette unité dans le cadre du projet
et sa gestion par la coopérative d'Asni, pourraient atténuer ces
contraintes : i) si les promoteurs du projet arrivent à mobiliser les
plus larges franges de producteurs et à les fédérer au
sein de la coopérative qu'ils ont réactivée pour en faire
le porteur de celui-ci ; ii) si cette coppérative est dotée de
capacités finacière, organisationnelle et managériale
suffisantes pour lui permettre de préfinancer les producteurs qui en
seraient adhérents, particulièrement les petits, en attendant
qu'ils puissent écouler, au moment opportun, leur production
après stockage.
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