1.3 Différenciation entre la commune d'Asni et les
quatre autres communes de la zone d'étude
Selon nos premiers entretiens avec les agents de la DPA, il
nous a semblé que l'adoption d'une conduite technique plus
adaptée par les producteurs dans la commune d'Asni leur permet de
réaliser des rendements meilleurs que ceux obtenus par les producteurs
dans les quatre autres communes de la zone. Pour le vérifier, nous
allons comparer entre les charges de production et les rendements respectifs
à ces deux sous-ensembles de la zone d'étude.
Tableau 10. Charges moyennes de production de pommes par
commune.
Commune
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Nb
d'exploitations
|
Rendement moyen (t/ha)
|
Charges moyennes de production
(DH)
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/kg
|
/arbre
|
Asni
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18
|
21
|
1,5
|
38
|
Total autres communes
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22
|
13
|
1,5
|
23
|
Ce tableau montre qu'en moyenne, le rendement en pomme
réalisé par les exploitants enquêtés dans la commune
d'Asni est quasiment le double (21 t/ha contre 13 t/ha) de celui de l'ensemble
des ceux enquêtés dans les quatre autres communes. Mais en termes
de charges rapportées à la quantité produite, cette
différenciation s'estompe complètement : 1,5 DH/Kg en moyenne
pour les deux groupes de producteurs.
Pour apprécier encore mieux la différence des
charges de production entre la commune d'Asni et le reste des communes de la
zone, nous avons rapporté ces charges non pas aux productions
réalisées correspondantes, mais au nombre de pommiers en
production.
Nous remarquons qu'en moyenne, les charges par pied de pommier
en production chez les producteurs enquêtés dans la commune d'Asni
sont 1,5 fois supérieures à celles des producteurs des autres
communes. Cette différence peut être expliquée par les
différentes raisons rapportées dans l'encadré
ci-après.
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Encadré 3. Historique du pommier à
Asni.
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L'introduction du pommier à Asni a
débuté avec l'arrivée des colons français.
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L'installation des premiers vergers de pommier, dans des
exploitations de colons, a commencé vers le début des
années 30. Ces exploitations ont constitué des écoles de
formation pour un bon nombre d'exploitants autochtones qui ne cultivaient que
des
céréales et quelques cultures
maraichères. Grâce aux conditions climatiques adéquates,
les plantations du pommier avaient bien réussi. Ainsi, attirés
par ce que promettait cette nouvelle culture comme revenu, les agriculteurs
d'Asni avaient commencé à convertir leurs cultures en pommier, en
particulier, et fruitiers en général
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Parmi les ouvriers des exploitations des colons, une
quarantaine avaient été retenus comme ouvriers qualifiés
et partaient chaque année en France pour une durée de six mois,
pour travailler dans des vergers de pommes. Cette opportunité a
constitué une véritable expérience pour ces agriculteurs
et leur a permis d'acquérir beaucoup de connaissances et un grand
savoir-faire sur la conduite cette culture, de la plantation jusqu'à la
récolte. Alors que ce n'est qu'au début des années 80 que
les autres communes du cercle ont commencé à introduire le
pommier. (Oukabli A et al. 2011).
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Nous pouvons en déduire que la commune d'Asni a
été la première à avoir profité de
l'introduction du pommier, ce qui a permis à ses agriculteurs
d'accumuler une plus grande expérience dans la conduite de cette
spéculation. Les autres communes continuent d'accuser un retard
important dans ce domaine et ce, malgré les projets
réalisés dans la zone pour développer ce secteur.
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